Après l'effervescence, les prix de l'immobilier marquent une pause

Les notaires confirment ce qui était annoncé : une accalmie se dessine du côté des prix de l'immobilier. À l'exception notable de Paris.
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Il était temps ! Le marché immobilier français commence enfin à se calmer. Entre un pouvoir d'achat immobilier en baisse et des taux en hausse, la progression des prix ne pouvait pas continuer au même rythme. Les notaires, dans une étude, confirment donc l'accalmie. « Mais la situation est très contrastée entre les différents marchés », précise Pierre Bazaille, président de l'Institut notarial de l'immobilier.

Bien entendu, Paris fait figure d'exception. Les prix, qui ont atteint un niveau record de 7.330 euros du mètre carré en 2010 avec une envolée de 17,5 %, devraient poursuivre leur progression (voir encadré). Sur l'ensemble de la France, la hausse n'a été « que » de 9,2 % et la ville la plus chère, Nice, est loin des niveaux parisiens (+ 5,7 % 3.448 euros). Lyon, dont les prix ont pris 8,3 %, est à 2.873 euros du m².

D'autres villes ont connu un rythme beaucoup moins soutenu. Saint-Étienne a vu ses prix avancer de 0,1 % en 2010 ou Le Havre de 0,4 %. Certaines régions ont même enregistré des stagnations (Poitou-Charentes) ou des baisses (- 0,7 % en Franche-Comté).

Baisse du pouvoir d'achat

Une situation qui oblige les notaires à revoir leurs prévisions à la baisse. Alors qu'il y a trois mois, ils n'hésitaient pas à tabler sur une hausse de 10 % dans les grandes métropoles, ils estiment aujourd'hui que « sur les marchés les plus recherchés, l'augmentation sera significative et supérieure à 5 % ». Mais, « à côté de ces marchés d'exceptions, on devrait assister à une multiplication des marchés immobiliers gagnés par une certaine morosité en raison de la baisse du pouvoir d'achat, avec une stabilité voir une baisse des prix », souligne Pierre Bazaille. Par exemple, en s'appuyant sur les avant-contrats à fin mars 2011, Orléans voit ses prix reculer de 1 %, Marseille et Bordeaux également. Rennes connaît un repli de 3 % et Lille de 6 %.

Signe que le marché est en train de marquer le pas, le volume de transactions commence à reculer. Sans aller jusqu'à un retour aux volumes de l'année 2009 avec 592.100 ventes. Les notaires ne croient pas non plus que 2011 égalera 2010 avec 782.000 ventes (+ 32 % par rapport à 2009) dont 619.000 en province (en 2007, sur l'ensemble de la France, le volume était de 810.000).

Malgré tout, Pierre Bazaille rappelle que la prévision est un art difficile. « Trop d'incertitudes pèsent sur le marché immobilier : l'importance de la remontée des taux, l'impact des programmes électoraux, la conséquence de l'augmentation de l'impôt sur les plus values immobilières, ... ».

Pas de répit à Paris.

Les prix, qui s'étaient déjà envolés de 17,5 % en 2010, poursuivent leur progression. Entre la période août 2010-novembre 2010 et décembre 2010-février 2011, ils ont pris 5,3 % frôlant le 7.600 euros par mètre carré. Ces prix pourraient même atteindre 8.000 euros par mètre carré d'ici juin, selon les projections des notaires. « L'offre des biens reste très insuffisante pour faire face à la demande, ce qui attise la hausse des prix », explique Thierry Delesalle, président de la commission de la conjoncture immobilière des notaires de Paris-Île-de-France. En dix ans, dans la capitale, les prix ont bondi de 146 %. Le 2e arrondissement a connu la plus forte progression (200 %). Cette situation va-t-elle durer indéfiniment ? Pas sûr. Pour les notaires « le niveau des prix est devenu particulièrement élevé et le rythme actuel de hausse ne parait pas tenable à moyen terme ». D'ailleurs, les transactions, qui ont progressé de 7 % en Île-de-France de décembre 2010 à février 2011, n'est que de 1 % à Paris.

 

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