Le dollar s'enfonce face au franc suisse à un nouveau plus-bas historique

Les déceptions économiques s'enchaînent, privant le billet vert de son statut de valeur refuge malgré l'exacerbation de la crise des finances publiques européennes.
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Fin de semaine difficile pour le dollar. Malmené par les nouvelles déconvenues économiques enregistrées outre-Atlantique, le billet vert a perdu du terrain face à l'ensemble des grandes monnaies mondiales ce vendredi. Toujours affublé d'un taux directeur fixé entre 0 % et 0,25 %, le dollar s'est naturellement effrité face aux devises à plus fort rendement, les intervenants concluant que le net repli de 11,6 % des ventes de logements et les dépenses de consommation décevantes inciteraient la Fed à différer un peu plus la normalisation de sa politique monétaire.

En fin de journée, le real brésilien a grimpé jusqu'à 1,60 real pour 1 dollar, son plus haut niveau depuis le 4 mai. Le dollar néo-zélandais a, lui, notamment bondi jusqu'à 0,8198 dollar américain, son plus haut niveau depuis mars 2008. Même l'euro, pourtant lesté par la crise de la zone euro, est parvenu à tirer son épingle du jeu. Depuis la séance de jeudi, marquée par la confirmation de la modeste croissance américaine de 1,8 % en rythme annualisé au premier trimestre, la monnaie unique a engrangé 1,5 % pour revenir jusqu'à 1,43 dollar, après avoir plongé lundi à son plus bas niveau depuis le 17 mars (1,3970).

Valeur refuge

Dans un contexte d'incertitudes politiques et économiques mondiales, qui profitent habituellement au dollar américain, le billet vert a surtout poursuivi son plongeon face au franc suisse. Également assortie d'un taux directeur de 0,25 %, la monnaie helvétique a pourtant pulvérisé le plus-haut historique inscrit début mai en grimpant jusqu'à 0,8512 franc suisse pour 1 dollar. Soit une hausse de 9,5 % depuis janvier. Un mouvement qui traduit l'intérêt des cambistes pour le statut international et la croissance dynamique de la Suisse, mais aussi ses finances publiques saines. Depuis l'éclatement de la crise grecque, les spécialistes commencent en effet timidement à s'interroger sur la soutenabilité à long terme de la dette américaine, dont le AAA a été mis sous surveillance négative par Standard and Poor's le 18 avril.

Pour l'heure, les titres de dette américains jouent à plein leur rôle de valeur refuge. Évoluant en sens inverse des prix, le taux des obligations à 10 ans américaines a ainsi atteint ce vendredi son plus bas niveau depuis décembre 2010, à 3,03 %. Dopées par les mauvaises nouvelles économiques, qui incitent les gérants américains à miser sur les obligations d'État plutôt que sur la Bourse, il est vrai qu'elles bénéficient aussi de la politique de « planche à billets » intensive de la Fed. La banque centrale a acheté depuis août dernier 733 milliards de dollars de titres.

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