Les statistiques décevantes publiées la semaine dernière aux Etats-Unis et la chute des valeurs bancaires ont fait plier le CAC 40. L?indice parisien a terminé la séance sur un recul de 0,70 % à 3.863,40 points dans de faibles volumes d?échanges de 2,5 milliards d?euros.

Si vendredi la Bourse de Paris a limité la casse après la publication du rapport mensuel sur l?emploi aux Etats-Unis, ressorti très décevant, les craintes d?un ralentissement économique de la première puissance mondiale pèsent dorénavant sur le marché. Car, comme l?indiquait Aurel BGC dans sa note matinale de ce lundi, «il ne fait aucun doute que les prévisions de croissance américaine au deuxième trimestre seront révisées : le PIB devrait progresser sur un rythme plus proche de 2% (comme au premier trimestre) que de 3%». Et d'ajouter «quid des politiques monétaires dans ce nouvel environnement économique ?». En effet le taux de chômage outre Atlantique est ressorti à 9,1 % et les créations d?emplois sont au plus bas depuis septembre 2000, juste avant la mise en place du QE2 qui arrivera à terme à la fin de ce mois de juin.

Dans ce contexte d?inquiétudes, le feu vert de la Troïka (UE, BCE, FMI) pour le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards à la Grèce a tout de même constitué un facteur de soutien pour le marché. Il éloigne pour un temps les craintes autour de la restructuration de la dette grecque. Et ce d?autant plus que la Troïka est parvenu à un accord de principe sur un financement supplémentaire. «Le nouveau plan d?aide à la Grèce montre la détermination de la communauté européenne à éviter à tout prix une restructuration de la dette grecque», souligne Arnaud Poutier , directeur général adjoint d?IG Markets France.

Valeurs en baisse

Dans un contexte de craintes de ralentissement de l?économie mondiale, les valeurs bancaires sont attaquées. BNP Paribas a perdu 1,96 %, Crédit Agricole recule de 2,79 %, Natixis de 1,05 % et Société Générale de 2,18 %,

GDF Suez a reculé de 1,16 %. Le groupe devrait annoncer sous peu la cession de son réseau de distribution de gaz en Italie pour une somme qui pourrait atteindre 800 millions d?euros, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier. Une coentreprise formée du fonds d?investissement italien F2i et d?Axa Infrastructure devrait racheter le réseau de distribution de gaz G6 Rete Gas de GDF Suez en Italie considéré par le français comme n?étant plus stratégique.

France Telecom a lâché 0,81 %. Citigroup a abaissé sa recommandation d?»acheter» à «conserver».

Vivendi a plié de 0,89 %. Selon Les Echos, Virgin Mobile, premier opérateur mobile sans réseau en France, a signé un contrat avec SFR lui permettant de brancher ses équipements sur le réseau de ce dernier.

Valeurs en hausse

Dans un contexte déprimé, les valeurs défensives ont tiré leur épingle du jeu. Ainsi Essilor International (+1,27 %) s?adjuge la meilleur performance du CAC 40. L?Oréal a pour sa part avancé de 0,66 %. Un peu plus loin Danone (+0,12 %) a résisté à la tendance après le relèvement d?objectif de HSBC qui, toujours à «surpondérer», vise dorénavant 58 euros contre 54 précédemment.

Hors CAC

Ipsen (-1,47 %) a annoncé qu?il arrêtait le développement de son anticancéreux expérimental Irosustat en monothérapie, mais évaluait la possibilité de le développer en association avec d?autres thérapies hormonales.

Air France a reculé de 1,42 %. Selon l?Iata (Association Internationale du Transport Aérien) les compagnies aériennes mondiales ont réduit de plus de 50% leurs bénéfices prévisionnels 2011, en raison de la hausse des prix du carburant et d?un contexte géopolitique troublé.

Ipsos (+0,09 %) n?a pas profité de la confirmation par Aegis de la poursuite des discussions quant à de la vente de sa filiale d?études de marché Synovate. Ce alors que selon Le Sunday Telegraph un publicitaire, par exemple Publicis, pourrait encore faire une offre sur la participation de 26,5% de Vincent Bolloré dans Aegis. En revanche,  cette annonce a relancé les spéculations sur Havas qui a progressé de 0,82 %.

Devise et Pétrole

La monnaie unique semble s?être installée au dessus des 1,46 dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s?échangeait contre 1,461 dollar.

Sur le marché du pétrole, le baril était orienté à la baisse. Le Brent de la Mer du Nord recule de 0,77 % à 114,95 dollars tandis que le WTI vaut 99,53 dollars (-0,69 %).