Mercredi soir, au Cirque d'Hiver, un tonnerre d'applaudissements accompagnait le final du défilé Casablanca. Sous les projecteurs, son créateur Charaf Tajer, Monsieur Loyal des temps modernes, vient saluer. Il sourit. Ne s'attarde pas. Les lieux se vident en une dizaine de minutes. Destination : backstage. Qu'on ne s'y trompe pas, le designer franco-marocain n'en est pas à son coup d'essai. Il s'agit de sa deuxième marque.
La première, Pigalle, avait connu le succès, mais jamais la notoriété et la désirabilité que Casablanca est en train de générer. Charaf Tajer a persévéré car la couture est son héritage : ses parents se sont rencontrés à Casablanca, dans un atelier de confection. Sa marque portera le souvenir et la force de ce coup de foudre. Peut-être le meilleur porte-bonheur. Il la lance en 2018 pour habiller les hommes ; les relais sur les réseaux par de grands créateurs comme Virgil Abloh ou Donatella Versace et les suppliques de la gent féminine ont vite fait de le convaincre de créer une ligne pour ces dames. Sa première collection mixte, pour l'automne-hiver 2021-2022, défile à Paris. De créateur en vue, Charaf Tajer devient le nouveau label à suivre. Depuis, ça ne s'arrête plus. Plusieurs collaborations avec New Balance, le sac Serpenti réinterprété pour Bulgari ou, plus récemment, une ligne mode et design pour Caviar Kaspia. Charaf Tajer imprime sa patte après-sport chic dans tous les domaines. Ses inspirations viennent de France, où il est né, du Maroc, qui porte l'histoire de sa famille, et du tennis, dont il reprend les codes. On en aperçoit quelques réminiscences dans la forme des jupes plissées, ou les hoodies en éponge, cette saison en dégradés bleu océan. Au centre d'une nuée de flashs qui l'immortalisent dans les coulisses chargées de peintures d'animaux et d'acrobates du cirque Bouglione, Charaf Tajer reste concentré. Fixé sur le prochain défilé printemps-été. Il révèle que de nouveaux projets sont en cours, sans dévoiler les détails. Entre deux clichés avec des proches de la marque qui viennent le féliciter, il nous confie que sa plus grande fierté reste simplement de « voir dans la rue les tenues de Casablanca ».
« C’est une décision difficile, mais nous avons décidé d'arrêter des "Chiffres et des lettres" » (Stéphane Sitbon-Gomez, France Télévisions)
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