Jean-Claude Trichet et Mario Draghi réclament plus d'Europe pour sortir de la crise

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La sortie de crise passe par plus d'Europe. C'est le message répété à l'unisson, lundi, par Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), et son successeur désigné, le gouverneur de la banque d'Italie, Mario Draghi, lors qu'un colloque de l'Institut Montaigne sur les leçons de la crise financière. Le message n'est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c'est l'urgence des réformes à mener pour parachever la construction européenne. La crise de l'été est passée par là et, comme le souligne Mario Draghi, « l'horizon du temps s'est brutalement rétréci ». Il faut donc frapper fort et vite. Tout le problème, reconnaît le banquier central italien, est la difficulté des politiques à s'adapter à cette accélération du temps. D'où la mise en garde de Jean-Claude Trichet : « Nous avons un besoin impérieux que l'ensemble des décisions prises lors du sommet du 21 juillet soient mises en oeuvre immédiatement ». Et Mario Draghi a rappelé qu'il ne fallait pas trop attendre du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui n'est « qu'une solution d'urgence » et prévenu que le programme d'achat d'obligations de la BCE est temporaire.

Accélérer la construction européenne

Les deux banquiers centraux ne cachent pas qu'il faut également accélérer la construction européenne. « Il n'y a plus l'ombre d'une ambiguïté », rappelle Jean-Claude Trichet, sur le fait « que la gouvernance au sein de la zone euro est absolument essentielle ». Il faut donc profiter de ce consensus pour renforcer ?« substantiellement » le Pacte de Stabilité et de croissance, qui a été, selon lui, « vidé de sa substance » dès 2003 par les trois principaux pays de la zone euro (France, Allemagne et Italie), et ce malgré les mises en garde de la BCE. Il a ainsi annoncé la présentation, dans les jours à venir, d'un nouveau pilier législatif de surveillance des politiques macroéconomiques des pays de la zone euro, avec une batterie de nouveaux indicateurs de compétitivité, de déséquilibres extérieurs, de croissance et des évolutions budgétaires au sein de la zone euro. Et pour bien insister sur la nouvelle discipline qui doit se faire jour en Europe, Jean-Claude Trichet a souligné qu'il était difficile de défendre le principe de la règle d'or tout en s'opposant au principe des sanctions. Et le président de la BCE, à quelques semaines de son départ, d'enfoncer le clou en se déclarant à nouveau favorable, à terme, à la création d'un gouvernement économique confédéral, avec un ministre des Finances confédéral, en charge de la gouvernance avec pouvoir de sanction. Sa compétence pourrait même être étendue au suivi des réformes structurelles, jugées indispensables. Pour cela, il faut bien évidemment modifier les traités européens, notamment le Traité de Lisbonne. Encore faut-il que les politiques en manifestent la volonté.

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