Présidentielle 2012, fin du premier acte. Avec le deuxième tour de la Primaire socialiste, dimanche, c'est une longue et inédite séquence politique qui se termine. Avec plus de 56 % des votes (sur un peu plus de deux millions de bulletins dépouillés à l'heure où nous mettions sous presse), François Hollande sera le candidat socialiste pour l'élection présidentielle de 2012. Martine Aubry, l'autre finaliste, récoltant pour sa part environ 43 % des votes. Immédiatement, la maire de Lille a appelé au rassemblement derrière François Hollande, déclarant que l'heure de la compétition interne était révolue et que seul comptait, mainteant, « le combat collectif » pour la victoire au printemps 2012. Pour enfoncer le clou de la réconciliation Martine Aubry ? qui redevient immédiatement Première secrétaire du Parti ? a tenu à accueillir personnellement le député de Corrèze lors de son arrivée au siège du PS. Ségolène Royal et Manuel Valls étaient aussi présents. L'heure est donc à l'unité affichée.

C'est la première fois qu'un tel type de scrutin se tenait dans l'Hexagone. En 2006, la primaire socialiste était réservée aux seuls militants. Cette fois, le vote était ouvert à l'ensemble des citoyens. Et c'est incontestablement un succès pour le PS. Alors que le parti compte environ 150.000 militants, ce sont plus de 2,6 millions d'électeurs qui se sont déplacés pour le premier tour et sans doute un peu plus encore hier. Signe qui ne trompe pas, dans le camp de l'UMP, les voix se sont multipliées, de Jean-Pierre Raffarin à François Fillon et, hier encore le ministre des Affaires sociales Xavier Bertrand, pour reconnaître que la Primaire socialiste devrait inspirer la droite après 2012. Des prises de position qui ont eu le don d'agacer le patron de l'UMP, Jean-François Copé, qui n'a eu de cesse de dénoncer le battage médiatique fait autour du scrutin. Seul point positif pour lui, « le temps des explications » est venu avec le candidat socialiste enfin désigné. Il est exact que, maintenant, la pré-campagne électorale va changer de tournure. Le candidat socialiste sera officiellement investi lors d'une convention organisée à Paris samedi 22 octobre avant de se mettre quelque peu en réserve pour peaufiner son projet.

C'est du côté du Centre que les choses devraient commencer à bouger avec la déclaration de candidature de François Bayrou qui pourrait intervenir en novembre. Reste aussi à savoir ce qu'Hervé Morin, patron du Nouveau Centre, décidera. Dans le camp de la majorité présidentielle, on prépare la riposte avec une convention consacrée à la critique du projet socialiste ce mardi. Et Nicolas Sarkozy doit intervenir à la télévision sur la crise lundi prochain, au lendemain de la réunion européenne. En revanche, on souhaite attendre le plus longtemps possible, sans doute février, avant que Nicolas Sarkozy annonce officiellement qu'il se représente. Même si ceci ne fait déjà plus aucun doute pour personne.