Le plan pauvreté sera présenté à la rentrée

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - La stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté, dont la présentation était initialement prévue pour la semaine prochaine, sera finalement dévoilée à la rentrée en raison d'arbitrages encore en cours, a-t-on indiqué jeudi à l'Elysée.

Le plan est "dans les tuyaux, on y travaille, ce sera une réforme d'importance mais à ce stade on a des arbitrages qui ne sont pas encore mûrs donc ce sera plutôt pour la rentrée", a-t-on précisé.

Selon France Inter, qui a révélé l'information, la décision de décaler la présentation à la rentrée serait liée à une question de calendrier et de possible télescopage en cas de qualification de la France, vendredi, pour les demi-finales de la Coupe du monde de football.

"L'annonce se fera mieux qu'entre deux matchs de l'équipe de France", selon une source élyséenne citée par la radio. "Il faut parler à un moment où l'opinion comprendra les enjeux du problème et l'action que compte déployer le président de la République", ajoute un conseiller.

Dans la matinée, la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn avait laissé entendre que la présentation du plan, prévue "autour du 10 juillet", dépendrait "peut-être aussi des matches de l'équipe de France".

"Nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale ou pas", a-t-elle dit sur LCI. "Ce plan est très attendu, on en a besoin, il y a une vraie difficulté aujourd'hui à réaccéder à l'emploi, on voit bien qu'il y a une partie de la population qui est exclue de la société avec de très grandes difficultés pour y revenir et surtout des personnes qui sont assignées à résidence dans la pauvreté dès la petite enfance".

Le taux de pauvreté en France est passé de 14,2% en 2015 à 13,9% en 2016, selon l'Insee, qui dénombre 8,7 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté monétaire - soit 1.015 euros par mois.

En 2015, un enfant sur cinq, soit trois millions, vivait dans une famille pauvre et près de 36% de familles monoparentales vivaient sous le seuil de pauvreté.

Accusé par l'opposition de mener depuis le début de son quinquennat une politique favorable aux plus aisés, Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne présidentielle de soutenir et d'accompagner "les plus fragiles" en leur "donnant accès à une large gamme de prestations, de services et d'accompagnement".

Le chef de l'Etat s'était notamment engagé à mettre en place un "versement social unique" regroupant toutes les allocations sociales, qui seraient versées "le même jour du mois, un trimestre maximum après la constatation des revenus", afin de lutter contre le non-recours aux aides sociales.

L'augmentation de 50% du montant de la prime d'activité figurait également dans son programme et sera donc revalorisée mais "on peut en revanche interroger sa construction et ses bénéficiaires", avait indiqué début juin Agnès Buzyn. La "Garantie Jeunes", un dispositif d'accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l'insertion, pourrait elle être généralisée à 200.000 jeunes.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)