Covéa porte plainte contre le PDG de Scor, qui déplore une manoeuvre infondée

reuters.com  |   |  435  mots
Covea porte plainte contre le pdg de scor pour manipulation de cours[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le groupe mutualiste d'assurance Covéa a annoncé mercredi avoir déposé plainte auprès du Parquet national financier, pour le compte de Scor, à l'encontre du PDG du réassureur français, Denis Kessler, pour manipulation de cours et abus de biens sociaux.

Dans un communiqué, Scor a "déploré une manœuvre mensongère et infondée du groupe Covéa, à trois mois du procès pénal le visant ainsi que (son PDG) Thierry Derez", qui se tiendra les 5 et 6 juillet devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de confiance et recel d'abus de confiance.

"Mercredi 24 mars 2021, le groupe Covéa, premier actionnaire de Scor, a déposé plainte entre les mains du Parquet National Financier pour le compte de Scor, à l'encontre de son PDG Denis Kessler, pour manipulation de cours et abus de biens sociaux", a déclaré Covéa dans un communiqué.

"Ces faits, commis entre septembre 2018 et janvier 2019, visent d'une part, le rachat massif d'environ 4,6 millions d'actions de Scor, pour un montant total de 195 millions d'euros ayant permis de gonfler artificiellement le cours et entrainé un surcoût pour Scor de 31 millions d'euros, d'autre part l'engagement de près de 16 millions d'euros de frais de conseils pour prétendument contrer une tentative de prise de contrôle de Scor par Covéa alors même que Covéa avait retiré sa proposition par ailleurs amicale dès le 4 septembre 2018", a-t-il ajouté.

"Ces faits ont conduit Covéa à porter plainte au nom de Scor", a encore précisé le groupe mutualiste.

"Les faits qui sont mentionnés par Covéa dans son communiqué de presse, à savoir les frais de défense que Scor a été contraint d'engager pour se défendre contre la tentative de prise de contrôle non sollicitée de Covéa en 2018, ainsi que les surcoûts subis par Scor dans le cadre de l'exécution de son programme de rachat d'actions, sont parfaitement justifiés, légitimes, et ne sont en aucune manière des révélations", a déclaré de son côté Scor.

"L'accusation de manipulation de cours est tout aussi étonnante. Le programme de rachat d'actions de Scor, à hauteur de 200 millions d'euros sur deux ans, avait été annoncé par Scor au marché le 27 juillet 2017, époque à laquelle Monsieur Thierry Derez était encore administrateur de Scor, soit plus d'un an avant la tentative de prise de contrôle. Il est donc parfaitement infondé et trompeur de vouloir laisser entendre qu'il a été lancé en réaction à l'offre de Covéa", a-t-il ajouté.

(Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)