L'Iran doit honorer l'accord de surveillance nucléaire, prévient Washington

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L'iran n'a honore que partiellement son accord de surveillance avec l'aiea[reuters.com]
(Crédits : Leonhard Foeger)

par Francois Murphy

VIENNE (Reuters) - L'Iran doit permettre à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'accéder à un atelier du complexe de Tessa Karaj, comme convenu il y a deux semaines, ou s'exposer à des représailles diplomatiques de la part du conseil des gouverneurs de l'agence onusienne dans les jours qui viennent, ont averti lundi les Etats-Unis.

"Nous demandons à l'Iran de fournir à l'AIEA l'accès nécessaire sans plus tarder", ont dit les Etats-Unis dans une déclaration lors d'une réunion du conseil de gouverneurs de l'agence.

"Si l'Iran ne le fait pas, nous consulterons étroitement les autres membres du conseil dans les prochains jours sur une réponse appropriée", ont-ils ajouté.

Cette déclaration intervient après que l'AIEA a accusé dimanche l'Iran de n'avoir honoré que partiellement les termes de l'accord conclu le 12 septembre avec l'agence, notamment en ce qui concerne l'accès à l'atelier de composants pour centrifuges de Tessa Karaj afin de réinstaller des caméras.

Téhéran avait enlevé les caméras présentes dans cet atelier après ce qu'il a décrit comme un acte de sabotage en juin. Le régime iranien avait par la suite accepté d'accorder aux inspecteurs de l'AIEA l'accès à l'entretien de l'équipement de surveillance de l'agence.

Cet accord avait poussé les puissances occidentales à renoncer à présenter à l'AIEA une résolution critiquant l'attitude de Téhéran, une démarche qui aurait pu mettre fin aux espoirs d'une reprise des négociations entamées en avril dernier à Vienne pour faire revenir l'Ira n et les Etats-Unis dans l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.

L'émissaire de l'Iran auprès de l'AIEA a rejeté lundi la véracité du rapport et dénoncé des requêtes ne figurant pas dans l'accord entre les deux parties.

"Tout décision de l'Iran sur son équipement de surveillance est basée sur des considérations politiques et non pas juridiques, et l'agence ne doit pas considérer cela comme l'une de ses prérogatives", a dit Kazem Gharibabadi sur Twitter.

Il a ajouté que, lors de la réunion, l'Iran avait informé l'AIEA que le complexe de Tessa Karaj faisait toujours l'objet d'enquêtes.

"Le directeur général (de l'AIEA, Rafael Grossi) souligne que la décision de l'Iran de ne pas autoriser l'Agence à accéder à l'atelier de fabrication de composants de centrifuges de Tessa Karaj est contraire aux termes convenus de la déclaration commune publiée le 12 septembre", a dit l'AIEA.

De son côté, l'Union européenne a déclaré au conseil de l'AIEA que le refus de l'Iran d'accorder à l'agence l'accès à l'atelier était "une évolution inquiétante" et a demandé à ce que cet accès soit accordé sans délai.

(Reportage François Murphy; version française Gwénaëlle Barzic, Jean Terzian et Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)