Les négociations commerciales reprennent entre l'UE et les Philippines

reuters.com  |   |  328  mots
Le commissaire au commerce philippin, alfredo pascual[reuters.com]
(Crédits : Lisa Marie David)

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne et les Philippines ont annoncé lundi la reprise des négociations sur un accord de libre-échange, le groupe des 27 cherchant à diversifier ses importations de matières premières.

Les négociations s'étaient enlisées en 2017, l'UE s'inquiétant des violations des droits de l'homme commises par l'ancien président Rodrigo Duterte, auquel a succédé en juin 2022 Bongbong Marcos.

L'UE salue le "changement de direction" du gouvernement philippin et l'encourage à poursuivre ses efforts de respect des droits de l'homme et du travail, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.

Avec des échanges bilatéraux atteignant 18,4 milliards d'euros pour les biens et 4,7 milliards d'euros pour les services en 2022, l'UE est le quatrième partenaire commercial des Philippines. Un accord commercial pourrait augmenter les échanges commerciaux de 6 milliards d'euros, selon Valdis Dombrovskis.

L'UE s'intéresse au nickel, cuivre et chromite philippins, des métaux essentiels à la transition énergétique mais pour lesquels le bloc dépend majoritairement des exportations chinoises.

Le commissaire au Commerce philippin, Alfredo Pascual, a expliqué que le pays voulait s'assurer un accès au capital et au savoir-faire des entreprises européennes, afin de développer des capacités domestiques de raffinage.

Les Philippines profitent déjà du système de préférences généralisées Plus (SPG +) européen, accordé aux pays en développement à faibles revenus.

L'archipel compte poursuivre son développement économique, ce qui l'exclurait du SPG+, et Alfredo Pascual a précisé que l'objectif des Philippines est de "s'assurer (avec l'accord) des bénéfices du SPG+, avec d'autres avantages".

Dans le cadre du SGP+, les deux tiers des produits exportés par les Philippines vers l'UE sont exempts de droits de douane. Un accord pourrait exclure de tarifs douaniers les exportations d'algues, de tabac, de bois et de plantes d'ornement, a détaillé Alfredo Pascual.

(Reportage Philip Blenkinsop, version française Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)