La mort en détention de Mahsa Amini causée par des faits de violence selon l'Onu

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Une manifestation contre le regime iranien a la suite de la mort de mahsa amini[reuters.com]
(Crédits : Ajeng Dinar Ulfiana)

par Gabrielle Tétrault-Farber

GENÈVE (Reuters) - Une mission d'enquête mandatée par les Nations unies a conclu lundi que la mort de Mahsa Amini, décédée lors de sa détention par la police des moeurs iranienne, résultait de faits de violence, tandis que les femmes iraniennes subissent encore des discriminations systématiques.

La mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, alors qu'elle était détenue pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire iranien, a déclenché des mois de manifestations contre le régime.

"Notre enquête a établi que sa mort était injustifiée et causée par des violences physiques alors qu'elle était détenue par les autorités", a déclaré Sara Hossain, présidente de la mission internationale indépendante d'enquête sur l'Iran, au Conseil des droits de l'homme à Genève.

La mission d'enquête a constaté que les manifestations qui ont suivi ont été marquées par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires, des actes de torture ainsi que des violences sexuelles.

"Ces actes ont été commis dans le cadre d'une attaque généralisée et systématique contre les femmes et les jeunes filles, ainsi que contre d'autres personnes exprimant leur soutien aux droits humains", a déclaré Sara Hossain.

"Certaines de ces graves violations des droits humains ont donc été qualifiées de crimes contre l'humanité."

En réponse, Kazem Gharib Abadi, secrétaire général du Haut Conseil iranien pour les droits de l'homme, a accusé la mission d'enquête d'un "manque flagrant d'indépendance et d'impartialité".

Dans des commentaires distincts adressés au Conseil des droits de l'homme, Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a déclaré que la militante Narges Mohammadi, actuellement en détention, souffrait de graves problèmes de santé mettant sa vie en danger.

"On lui a refusé l'accès aux soins médicaux parce qu'elle ne portait pas le hijab obligatoire", a déclaré Sara Hossain à propos de Narges Mohammadi, qui a reçu le prix Nobel de la paix l'an passé.

(Reportage Gabrielle Tétrault-Farber et Cécile Mantovani; Version française Alban Kacher, édité par Kate Entringer)