Europe/Auto : De Meo prône une coopération public-privé sur le modèle chinois

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Luca de meo, directeur general de renault, s'exprime lors d'une conference de presse a boulogne-billancourt[reuters.com]
(Crédits : Stephanie Lecocq)

PARIS (Reuters) - Luca de Meo, directeur général de Renault et président de l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), a envoyé mardi un courrier aux décideurs européens où il prône notamment une coopération renforcée à l'échelle du continent pour contrer la concurrence chinoise sur l'électrique.

"Je crois aux efforts communs, aux partenariats entre secteur public et secteur privé. Avec Airbus, l'Europe a déjà connu le meilleur. En multipliant les coopérations, notre industrie empruntera la route du renouveau", écrit-il dans la lettre rédigée en plusieurs langues en prévision des prochaines élections européennes de juin.

"La transition écologique est un sport d'équipe", ajoute-t-il. "Les industriels européens sont souvent prisonniers des logiques de profit à court terme imposées par les marchés financiers alors qu'ils doivent investir à long terme (...) Les Chinois ont réglé le problème en mobilisant toutes les forces, y compris les institutions financières, vers un seul objectif."

L'industrie automobile européenne, qui estime que la Chine a désormais une génération d'avance sur la technologie à batterie, se prépare à l'arrivée d'une vague de modèles chinois meilleur marché sur le continent.

Pour y faire face, Luca de Meo préconise le lancement de dix grands projets européens dans des domaines stratégiques, comme les petites voitures, la recharge intelligente ou l'approvisionnement en matériaux critiques.

Il prône aussi la création de zones économiques vertes s'inspirant des zones économiques spéciales de Chine, concentrant subventions et investissements industriels grâce à une fiscalité et des charges salariales réduites pendant dix ans.

Mais alors que l'Union européenne a ouvert une enquête pour déterminer si l'industrie automobile chinoise bénéficie ou non d'aides faussant la concurrence, Luca de Meo précise: "(L') intérêt (de l'Europe) est aussi d'apprendre des constructeurs chinois (...) La relation avec la Chine devra être gérée. Leur fermer complètement la porte serait la plus mauvaise des réponses."

Renault, dont la stratégie de transformation passe par une multiplication des partenariats au-delà de son alliance historique avec Nissan, attend toujours le feu vert des autorités chinoises pour finaliser sa co-entreprise avec le chinois Geely dans les moteurs thermiques et hybrides.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)