Elections législatives en Corée du Sud, économie et scandales au coeur de la campagne

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Des personnes font la queue pour voter dans un bureau de vote lors des 22e elections legislatives a seoul[reuters.com]
(Crédits : Kim Soo-Hyeon)

par Jack Kim

SEOUL (Reuters) - Les Sud-Coréens sont appelés aux urnes mercredi pour des élections législatives que des analystes considèrent comme un référendum à l'égard du président Yoon Suk-yeol, arrivé au pouvoir en 2022, dont la cote de popularité a été affectée par la hausse du coût de la vie et des scandales politiques.

Le Parti démocrate (PD), principale formation de l'opposition et actuellement majoritaire au Parlement, a vivement critiqué le Parti du pouvoir populaire (PPP) de Yoon Suk-yeol pour sa gestion décrite comme désastreuse de l'économie et son incapacité à enrayer l'inflation.

De son côté, le chef de file du PPP a prévenu qu'une large victoire du PD plongerait le pays dans une crise, alors que le leader du parti centriste est accusé de corruption. Han Dong-hoon a déclaré qu'il fallait éviter d'octroyer à l'opposition une majorité sans précédent de 200 sièges, sur les 300 que compte le Parlement.

Si les sondages d'opinion ne font pas ressortir clairement de vainqueur et si les deux principaux partis ont déclaré que des dizaines de circonscriptions devraient se jouer au coude-à-coude, certains politiciens et analystes anticipent que le PD remportera une majorité.

Arrivé au pouvoir en mai 2022 pour un mandat de cinq ans, en promettant de réduire les impôts, d'alléger la bureaucratie pour les entreprises et de mettre en place davantage de mesures sociales pour les familles, Yoon Suk-yeol a chuté dans les sondages depuis des mois.

Ce scrutin va être marqué par une rétrospective des deux premières années de mandat du président plutôt que par un choix sur les futures politiques, a déclaré Hong Sung-gul, enseignant en science politique à l'université Kookmin, ajoutant que le vote permettrait aussi de déterminer dans quelle mesure le pays est politiquement divisé.

"Un facteur majeur est l'opinion selon laquelle le président Yoon Suk-yeol n'a pas réussi à prendre de bonnes décisions politiques, et il y a un mécontentement à propos de cela", a-t-il dit.

Le chef de file du PD, Lee Jae-myung, a déclaré que sa formation avait besoin de remporter une majorité nette afin de montrer au gouvernement qu'il s'agit d'un vote de défiance. Il s'est monté plutôt optimiste sur les chances de voir son parti étendre sa domination au Parlement.

Reste qu'un parti libéral dissident formé par l'ancien ministre de la Justice, Cho Kuk, a émergé comme un outsider et est crédité de dizaines de sièges, un résultat qui en ferait la troisième force politique du Parlement.

En plus de l'économie, la question de la corruption a marqué la campagne électorale. Lee Jae-myung et Cho Kuk sont tous les deux jugés pour des accusations de fraude, tandis que la Première dame, Kim Keon, est accusée d'avoir violé la loi en acceptant un sac Chanel comme cadeau.

Bien que Yoon Suk-yeol a érigé en priorité le renforcement de l'alliance sécuritaire avec les Etats-Unis et le Japon, la politique étrangère a été peu discutée lors des meetings de campagne. Peu de changements sont attendus sur le front diplomatique, quelle que soit l'issue du scrutin.

Plus de 30% des personnes inscrites sur les listes électorales ont voté par anticipation la semaine dernière - une participation sans précédent. Les bureaux de vote ouvraient ce mercredi à 06h00 (mardi 21h00 GMT) jusqu'à 18h00 (09h00 GMT).

(Jack Kim; version française Jean Terzian)