Biden qualifie d'"erreur" l'approche par Netanyahu de la guerre à Gaza

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Le president joe biden quitte la maison blanche a washington[reuters.com]
(Crédits : Sarah Silbiger)

par Kanishka Singh

WASHINGTON (Reuters) - L'approche de la guerre dans la bande de Gaza adoptée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est une "erreur", a déclaré le président américain Joe Biden dans un entretien diffusé mardi, effectuant de nouvelles critiques à l'égard de la gestion par Israël du conflit dans l'enclave palestinienne.

"Je pense que ce que (Benjamin Netanyahu) fait est une erreur. Je ne suis pas d'accord avec son approche", a dit le locataire de la Maison blanche à la chaîne de télévision américaine en langue espagnole Univision, alors que le conflit entre Israël et le Hamas est entré dans son septième mois.

Par le passé, Joe Biden a décrit les bombardements menés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza comme "aveugles", reprochant aussi à Tsahal d'agir de manière excessive.

Au cours d'un entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahu la semaine dernière, trois jours après une frappe israélienne ayant tué sept travailleurs humanitaires à Gaza, le président américain a menacé de conditionner le soutien de Washington à Israël à la mise en oeuvre de mesures concrètes pour protéger les travailleurs humanitaires et les civils dans l'enclave, selon des propos rapportés par la Maison Blanche.

Joe Biden a dit dans l'entretien diffusé mardi vouloir "que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, autorisent pour les six-huit prochaines semaines un accès total à toute la nourriture et les médicaments entrant dans le pays".

Menée en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier, lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 autres enlevées - une partie de ces otages ont depuis été libérés -, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza suscite des critiques croissantes de la communauté internationale.

L'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), accusant Israël de mener un génocide contre les Palestiniens de Gaza et demandant des mesures urgentes pour assurer l'acheminement d'aide humanitaire.

Plus de 33.300 personnes ont été tuées dans le cadre du siège total par Tsahal de l'enclave, où la situation humanitaire est catastrophique, entre pénurie de nourriture, d'eau et de biens de première nécessité.

La volonté de Benjamin Netanyahu de mener un vaste assaut terrestre à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, ville considérée comme le dernier abri relativement sûr pour les civils palestiniens ayant fui les combats, a nourri les tensions avec Joe Biden, qui subit des pressions croissantes pour contraindre Israël à sceller un accord de trêve.

Certains pairs démocrates du président américain, des activistes anti-guerre et une partie des électeurs du Parti démocrate exhortent Joe Biden, en campagne pour une réélection en novembre prochain, à mettre en place des restrictions sur l'aide militaire apportée à Israël.

Benjamin Netanyahu a déclaré lundi qu'une date avait été fixée pour le début d'un assaut à Rafah, seule zone de la bande de Gaza où l'armée israélienne n'est pas encore intervenue au sol depuis le début de son offensive. Le dirigeant israélien, qui n'a pas précisé cette date, a dit vouloir vaincre dans cette ville les derniers bataillons du Hamas.

(Kanishka Singh; version française Jean Terzian)