+44.400 créations de postes : l'emploi salarié a encore augmenté fin 2022, mais moins vite

L'emploi salarié privé a progressé de 0,2% au quatrième trimestre 2022 en Franc,e avec 44.400 créations nettes d'emplois, selon l'Insee. Des chiffres définitifs bien supérieurs à l'estimation de début février, qui tablait sur une stagnation et seulement 3.000 créations nettes. L'emploi salarié a ainsi été dynamique tout au long de 2022 en dépit de la conjoncture économique, même si la progression a été moindre.
Hors intérim, la progression de l'emploi salarié a ralenti dans le tertiaire marchand, l’industrie et la construction.
Hors intérim, la progression de l'emploi salarié a ralenti dans le tertiaire marchand, l’industrie et la construction. (Crédits : Reuters)

L'emploi salarié s'affiche finalement en hausse entre octobre et décembre 2022. Il a augmenté modérément de +0,2%, représentant 44.000 emplois supplémentaires, selon l'estimation définitive publiée par l'Insee, ce jeudi. C'est ainsi le huitième trimestre consécutif de hausse, bien qu'elle ralentisse progressivement depuis le début de l'année (+0,4% au premier et deuxième trimestre et +0,3% au troisième).

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« L'emploi salarié se situe nettement au-dessus de son niveau d'un an auparavant (+1,3 %, soit +337 100 emplois) et dépasse de 4,5 % son niveau d'avant la crise sanitaire, soit près de 1,2 million d'emplois supplémentaires », pointe néanmoins l'institut national de la statistique.

Ces résultats sont revus à la hausse par rapport à l'estimation provisoire parue le 8 février. Cette dernière faisait état d'une stabilité de l'emploi salarié privé, avec à peine 3.000 créations nettes. « Cette révision provient essentiellement du tertiaire marchand hors intérim », explique l'Insee dans une note.

Le tertiaire marchand freine

Dans le détail, l'intérim, boussole du marché de l'emploi, augmente de 1,1% (+8.600 emplois) et dépasse son niveau de fin 2019 (+4,7%). Hors intérim, la progression de l'emploi salarié ralentit dans le tertiaire marchand, l'industrie et la construction. Dans le tertiaire marchand (services aux entreprises, hébergement-restauration, commerce), l'emploi salarié « ralentit sensiblement », observe l'Insee. Il s'affiche à +0,1% (soit +17.400 emplois), après +0,5% au troisième trimestre (+58.000 emplois).

L'emploi salarié industriel (hors intérim) ralentit modérément : +0,2% (+7.600 emplois) après +0,4% au troisième trimestre. Il dépasse tout de même son niveau d'avant crise de 1,6%. Dans la construction, l'emploi est stable, après une légère hausse au troisième (+0,2 %). Il se situe 7,8% au-dessus de son niveau d'il y a trois ans.

Enfin, l'emploi salarié dans le tertiaire non-marchand reste stable au quatrième trimestre 2022 (+2% par rapport à fin 2019). Par ailleurs, dans le secteur public, l'emploi salarié est resté stable au quatrième trimestre. Il dépasse de 0,9% (soit +55.100 emplois) son niveau d'avant crise.

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Stabilité attendue début 2023

En dépit des chocs économiques (guerre en Ukraine, hausse des prix de l'énergie, difficultés d'approvisionnement depuis la Chine, remontée des taux d'intérêt, etc.), l'emploi est resté dynamique en 2022. Même si la fin de l'année a été marquée par « un ralentissement assez net et assez homogène dans tous les secteurs d'activité », constatait Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l'institut, lors de la publication de l'estimation provisoire début février.

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Dans ses dernières prévisions de décembre, l'institut prévoit une quasi-stabilité de l'emploi salarié au premier semestre 2023, ainsi que du taux de chômage, à 7,3% de la population active. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) anticipe de son côté une remontée du chômage en 2023.

« On commençait à croire qu'on irait presque mécaniquement vers le plein-emploi », soit un taux de chômage autour de 5%, objectif du gouvernement pour la fin du quinquennat, « mais ce ne sera pas le cas », estimait début février Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision.

Pour y arriver, le gouvernement mise sur ses réformes : celle de l'assurance chômage qui réduit la durée d'indemnisation de 25% depuis le 1er février, et celle sur France Travail, qui doit succéder à Pôle emploi à partir de début 2024.

(Avec AFP)

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