Cyclone Belal à La Réunion : l'état de catastrophe naturelle sera décrété dès la semaine prochaine

Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, « la procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle sera étudiée dès vendredi pour être décrétée en tout début de semaine prochaine » dans le département d'outre-mer. Une annonce attendue, notamment par les agriculteurs, durement touchés par le cyclone Belal. Trois morts ont, à date, été déplorés.
Le cyclone Belal a frappé de plein fouet l'île de La Réunion lundi matin, avec des pluies diluviennes et des vents allant jusqu'à 200 km/h.
Le cyclone Belal a frappé de plein fouet l'île de La Réunion lundi matin, avec des pluies diluviennes et des vents allant jusqu'à 200 km/h. (Crédits : Reuters)

Pour les 870.000 habitants de l'île de La Réunion, cette annonce était très attendue. L'Etat lancera en début de semaine prochaine la procédure accélérée pour reconnaître l'état de catastrophe naturelle dans le département d'outre-mer, touché durement par le cyclone Belal. Une annonce faite ce mercredi par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en visite sur place depuis ce matin.

« La procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle sera étudiée dès vendredi », a-t-il assuré. A travers cette décision l'Etat souhaite déterminer le nombre de communes concernées par l'état de catastrophe naturelle, le plus rapidement possible. Ainsi, le décret devrait paraître « en tout début de semaine prochaine », a ainsi déclaré sur le réseau social X le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, alors qu'il visitait l'exploitation agricole d'un maraîcher au Tampon, dans le sud du territoire ultra-marin. Après réunion des ministères concernés, « une procédure très simplifiée » permettra de « déclencher des dédommagements très importants », a précisé à la presse le ministre. Et d'ajouter : « Ce sera le plus rapide possible ».

Pour rappel, le cyclone a frappé de plein fouet l'île de La Réunion lundi matin, avec des pluies diluviennes et des vents allant jusqu'à 200 km/h. Le cyclone n'a pas atteint le stade de « cyclone tropical intense », limitant certains dégâts redoutés. Il a ensuite continué sa route vers l'île Maurice, environ 200 km au nord-est, où il a aussi fait des dégâts très importants, au moins un mort, selon le dernier bilan.

Plusieurs morts et des pénuries diverses constatés

D'après un premier bilan des autorités, le passage du cyclone Belal a durement touché le secteur agricole de La Réunion et les professionnels du secteur avaient dit espérer une reconnaissance rapide de l'état de catastrophe naturelle. Plusieurs communes, parmi les plus touchées, ont exprimé des demandes similaires.

Concernant le bilan établi à trois morts, tous sans domicile fixe, Gérald Darmanin a précisé qu'il y a « des zones que nous n'arrivons pas encore à joindre ». Les personnes décédées, « pour celles que nous connaissons, étaient très isolées géographiquement et socialement et ont refusé pour certaines d'entre elles des hébergements d'urgence », a-t-il précisé.

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Lors d'un point de presse mardi, le préfet du département a énuméré les pénuries auxquelles font face actuellement les habitants de l'île : « 42% des habitants n'ont plus internet, 40% des antennes relais sont hors service, 32% des foyers n'ont pas d'électricité, 17% ont un accès compliqué ou impossible à l'eau, et 7% ne reçoivent plus la TNT et la radio. »

Le réseau routier a lui aussi été impacté par des éboulements, des coulées de boue et la projection d'arbres arrachés par les vents. Les travaux de déblaiement sont en cours depuis lundi et « la quasi-totalité des grands axes seront rouverts à midi » en heure locale, a précisé à l'AFP Eric Boiteux, le directeur d'exploitation à la direction départementale des routes. Une équipe de la sécurité civile a rejoint La Réunion dans la nuit de lundi à mardi, dont l'aéroport Roland-Garros. Et dans un communiqué, le gestionnaire du réseau Enedis a annoncé l'envoi de 51 techniciens à La Réunion en renfort des équipes d'EDF.

La facture des catastrophes naturelles explose en 2023

L'année dernière, les intempéries et les catastrophes naturelles n'auront pas épargné le monde. Selon une estimation du réassureur Swiss Re publiée jeudi 7 décembre, les pertes dans l'assurance devraient dépasser en 2023 la barre des 100 milliards de dollars (92,8 milliards d'euros). Une situation déjà vue puisque ce montant a déjà été atteint ces trois dernières années.

Parmi les événements naturels dévastateurs et coûteux, le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a été la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'année avec six milliards de dollars, avait indiqué un communiqué de Swiss Re, dont l'activité consiste à assurer les assureurs. Mais les pertes engendrées par les orages sévères ont atteint un plus haut historique à 60 milliards de dollars, selon son estimation.

En France, rien que pour les inondations qui ont touché les Hauts-de-France pendant plusieurs semaines en novembre, la Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé à 550 millions d'euros le coût des inondations pris en charge dans le cadre du régime de catastrophe naturelle, dont au moins la moitié à sa charge. De leur côté, les tempêtes Ciaran et Domingos figurent d'ores et déjà parmi les bilans de catastrophes climatiques les plus élevés du pays. Les intempéries qui ont frappé le nord-ouest de la France entre le 1er et le 5 novembre « ont occasionné au total 517.000 sinistres (et) le coût total s'élève à 1,3 milliard d'euros », a indiqué France Assureurs.

(Avec AFP)

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