
Au début de l'année, avant le scénario de la pandémie qui s'est abattu sur le pays, le déficit public était prévu à 53,5 milliards. Dix mois plus tard, il est désormais prévu à à 248 milliards d'euros, a déclaré le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, dans un entretien au Journal du dimanche. En valeur absolue, cela représente un quadruplement du déficit. Mais aussi en valeur relative, puisque sur l'année 2019, le déficit s'établissait à 3% du PIB, rappelle l'Insee. Or, avec la perspective du reconfinement, la part du déficit dans la croissance française devrait prendre 11,3% du produit intérieur brut (PIB), a ajouté le ministre.
En cause, les nouvelles mesures prises pour amortir l'impact économique du deuxième confinement en France et les pertes de recettes de fiscales qu'il provoquera. Ces nouvelles mesures viennent en effet s'ajouter à l'annonce en grande pompe du plan "France Relance", déjà doté de 100 milliards d'euros, après les 470 milliards déjà engagés depuis le confinement pour financer l'activité partielle, le prêt garanti par l'Etat et les divers plans sectoriels (aéronautique, automobile, tourisme...)
A ces aides massives s'ajoute le fait que le PIB français est amputé de recettes fiscales à hauteur de 10 milliards d'euros par mois de confinement. Chaque mois, ce sont ainsi entre 2 à 2,5 de croissance en moins, avait indiqué le ministre Olivier Dussopt.
Dans une forme de cercle vicieux pour les finances publiques, le gouvernement est contraint de laisser les robinets d'aides ouverts. Il a annoncé qu'un nouveau projet de loi de finances rectificative (PLFR) inclurait 20 milliards d'euros de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
La facture ne cesse de s'alourdir, mois après mois
En avril, lors du premier confinement, la prévision de déficit public en 2020 s'établissait à 9,1% du PIB au lieu de 9%.
"Depuis mars dernier, le Covid nous a coûté 186 milliards d'euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d'activité, et 86 milliards de mesures d'urgence sanitaires et économiques", explique Olivier Dussopt au JDD.
Les 20 milliards d'euros du quatrième PLFR de 2020 doivent permettre de "finir l'année", précise-t-il, en portant notamment les crédits du fonds de solidarité de 8,5 à 19,4 milliards d'euros et les exonérations de charges de 5,2 à 8,2 milliards.
Vendredi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé que la dette publique de la France représenterait en fin d'année 119,8% du PIB, un niveau sans précédent, contre 117,5% prévu auparavant.
(Avec Reuters)
Sujets les + commentés