Finance de campagne : une enquête vise le microparti de Bruno Le Maire candidat à la Primaire de la droite de 2016

Depuis le 2 juin, la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la police judiciaire parisienne cherche à établir si des dons illégaux ont été faits au microparti « Avec BLM », qui avait récolté deux millions d'euros pour la primaire de la droite de 2016, selon le site Mediapart qui a révélé l'existence de cette enquête préliminaire, confirmée ensuite par une source proche du dossier à l'AFP. De son côté, le ministre de l'Economie s'est dit « surpris » et rejette ces accusations.
Lors de la primaire de la droite en 2016, Bruno Le Maire était arrivé en cinquième position avec seulement 2,4% des voix.
Lors de la primaire de la droite en 2016, Bruno Le Maire était arrivé en cinquième position avec seulement 2,4% des voix. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Bruno Le Maire aurait-il bénéficié, via son microparti, de dons illégaux lors de sa campagne pour la primaire de la droite en 2016 ? C'est du moins l'objet des investigations qui ont été lancées le 2 juin dernier pour « participation au financement d'un parti politique par une personne morale par dons ou fourniture d'avantages à un prix inférieur à ceux habituellement pratiqués » et pour « acceptation par le parti politique de ces mêmes avantages », a précisé le parquet de Paris. Ces infractions sont passibles de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Lire aussiChez Horizons, Édouard Philippe et Bruno Le Maire sont presque copropriétaires

Concrètement, la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la police judiciaire parisienne doit établir si des dons illégaux ont été faits à ce microparti intitulé « Avec BLM », qui avait récolté deux millions d'euros pour la primaire de la droite de 2016, selon le site Mediapart qui a révélé l'existence de cette enquête préliminaire, confirmée ensuite par une source proche du dossier à l'AFP. Lors de cette élection, Bruno Le Maire était arrivé en cinquième position avec seulement 2,4% des voix. Et malgré des appels aux dons, il avait par la suite eu du mal à éponger ses dettes pour ce microparti, mis en sommeil après les échéances électorales.

Bruno Le Maire se dit surpris

Dans la foulée de ces révélations, le ministre de l'Economie, qui rejette ces accusations, s'est dit « surpris » de la saisine de la justice par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, a indiqué son entourage à l'AFP. « La CNCCFP avait en effet validé les comptes de l'association BLM sans réserve par courrier en date du 21 novembre 2022 », lequel indique, toujours selon la même source, que les comptes « ne laissent apparaître ni périmètre incomplet ni incohérence manifeste ».

Lire aussiBruno Le Maire : « Nous voulons être la première puissance industrielle décarbonée en Europe »

Pourtant, les enquêteurs ont dans le viseur des factures de prestataires non réglées. Mediapart précise que, sur « plus d'une dizaine » de prestataires non payés, les plus grosses dettes annulées émanent de deux spécialistes de la communication politique : Experian (avec une facture de 24.990 euros non réglée) et Catch Digital Strategy (9.000 euros). Interrogé par la CNCCFP, dans des observations consultables en ligne, le microparti avait notamment justifié ces dettes annulées par le dépassement du « délai de prescription légal » de cinq ans. « Sur deux factures, la CNCCFP a demandé des informations complémentaires, qui lui ont été fournies. Ces deux factures faisaient l'objet d'un différend avec les prestataires. En l'absence de retour de leur part, ces deux factures ont été annulées à l'issue de la période de prescription, conformément aux règles comptables », a encore expliqué l'entourage de Bruno Le Maire à l'AFP.

Plusieurs enquêtes au sein du gouvernement

Bruno Le Maire n'est pas le seul à faire l'objet d'une enquête. D'autres membres du gouvernement sont également aux prises avec des démêlés judiciaires à l'instar du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, ministre des Armées Sébastien Lecornu ou encore du secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sera notamment jugé du 27 au 30 novembre prochains pour favoritisme, soupçonné d'avoir arrangé l'attribution d'un marché public daté de 2009-2010 au groupe de traitement de l'eau Saur lorsqu'il était maire d'Annonay (Ardèche).

Quant au président de la République, ses comptes de campagnes électorales intéressent aussi la justice : deux informations judiciaires ont été ouvertes par le Parquet national financier (PNF) sur des soupçons de financement illégal de ces campagnes et sur les liens entre des proches du président et des membres du cabinet de conseil McKinsey, qui auraient pu oeuvrer gratuitement lors de la campagne présidentielle de 2017.  Une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée est également en cours au PNF depuis fin mars.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/06/2023 à 7:42
Signaler
C'est bien cela donc veut dire qu'il a toute sa place au sein de ce gouvernement puisque rassurant pour les marchés financiers.

à écrit le 13/06/2023 à 7:05
Signaler
Il pourra toujours régler l amende avec des droits d auteurs sur son bouquin… on devrait interdirent de pratiques ainsi que tous les lobbys sources de corruption et anti démocratique …Lemaire , Retailleau, Ciotti, Marveix, Fillon, Sarkozy, Macron e...

à écrit le 13/06/2023 à 7:05
Signaler
Il pourra toujours régler l amende avec des droits d auteurs sur son bouquin… on devrait interdirent de pratiques ainsi que tous les lobbys sources de corruption et anti démocratique …Lemaire , Retailleau, Ciotti, Marveix, Fillon, Sarkozy, Macron e...

à écrit le 12/06/2023 à 23:40
Signaler
J'aimerai bien savoir combien nous coûte le montant subventionnel politique de cette république bananière.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.