Le « trimestre anti-inflation » prolongé au-delà du 15 juin dans les rayons des supermarchés

Prévue initialement du 15 mars au 15 juin, ce dispositif consiste à laisser les enseignes de la grande distribution choisir librement une sélection de produits sur lesquels elles s'engagent à proposer « le prix le plus bas possible » en rognant sur leurs marges. Saluant son efficacité, le ministre de l'Economie a annoncé sa prolongation au-delà du 15 juin, date de fin initialement retenue, au micro de France info ce mercredi.
Pour justifier cette décision, le ministre vante l'efficacité du dispositif.
Pour justifier cette décision, le ministre vante l'efficacité du dispositif. (Crédits : KEN CEDENO)

[Article publié le mercredi 03 mai 2023 à 10h11 et mis à jour à 14h33] Les consommateurs vont pouvoir continuer à bénéficier du « trimestre anti-inflation » quelque temps. Interrogé au micro de France info ce mercredi 3 mai, Bruno Le Maire a annoncé sa prolongation au-delà du 15 juin, date de fin initialement prévue. Pour rappel, cette opération permet aux distributeurs de proposer une sélection de produits à prix réduits en rayons. Objectif affiché, réduire l'impact de la hausse des prix à la consommation.

« Nous voulons avec les distributeurs prolonger l'opération pour que les distributeurs continuent de s'engager sur la baisse d'un certain nombre de prix », a indiqué le ministre de l'Economie.

Selon le locataire de Bercy, les distributeurs « sont d'accord pour prolonger les opérations au-delà du 15 juin », même s'il reste à « déterminer précisément ensemble la forme ». Pour justifier cette décision, le ministre vante l'efficacité du dispositif. « Il marche le trimestre anti-inflation », s'est ainsi félicité Bruno Le Maire, affirmant qu'un certain nombre de produits ont vu leur prix baisser de 5% a 7%.

L'une des enseignes concernées, qui a tenu à rester anonyme, a réagi auprès de l'AFP en disant que la demande nécessite d'être « regardée dans le détail car il s'agit quand même d'un dispositif onéreux » pour les supermarchés rognant effectivement sur leurs marges.

Cette opération commerciale est critiquée par des associations de consommateurs - UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) - pour qui le gouvernement ne fait que « s'en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu'elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

Les distributeurs bientôt convoqués à Bercy

Pour tenter d'éteindre l'incendie de l'inflation sur les prix alimentaires, le gouvernement avait annoncé début mars le lancement de cette opération commerciale baptisée « trimestre anti-inflation ». Prévue initialement pour s'étaler entre le 15 mars et le 15 juin, elle consiste à laisser les enseignes de la grande distribution choisir librement une sélection de produits sur lesquels elles s'engagent à proposer « le prix le plus bas possible » en rognant sur leurs marges.

À l'heure où les étiquettes continuent tout de même à valser en rayons, le ministre a également indiqué qu'il allait convoquer la semaine prochaine les distributeurs et industriels pour accélérer les négociations commerciales. L'objectif est selon lui « que les grands industriels répercutent à la baisse sur les prix à la consommation, la baisse des prix de gros ».

Dans un courrier adressé au ministre et rendu public mardi, l'Ilec, organisation patronale représentant les industriels produisant des grandes marques nationales (Coca-Cola, Danone, L'Oréal ou Nestlé par exemple), a affirmé avec prudence que « chaque entreprise dont la santé et les perspectives financières le permettront saisira toute opportunité de restituer du pouvoir d'achat à ses consommateurs ». Mais elle avertit que les renégociations de prix devront se faire dans le cadre des clauses de révision prévues par les contrats déjà signées.

Or, a affirmé mercredi matin sur BFM Business le PDG de Système U Dominique Schelcher, i« l y a plein de contrats qui ne comportent pas de clauses de renégociations parce que nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord » sur leurs modalités.

La distribution refuse une négociation « généralisée »

Appelés à modérer les prix de leurs produits vendus aux supermarchés pour limiter l'inflation, les industriels de l'agroalimentaire se sont dits prêts à réviser certains contrats le 27 avril dernier, tout en avertissant qu'il ne pourrait « y avoir de renégociations sur tous les produits ».

Lire aussiInflation : Borne met la pression sur les industriels pour faire baisser les prix de l'alimentaire

Face à une inflation alimentaire galopante, les industriels de l'agroalimentaire « feront leur part », a ainsi assuré à l'AFP Jean-Philippe André, président de leur principale organisation, l'Association nationale des industries alimentaires, tout en excluant une renégociation « généralisée ».

La Première ministre Elisabeth Borne avait appelé un peu plus tôt dans la journée les industriels à « répercuter » la baisse de leurs coûts de production dans les prix de vente de leurs produits, afin que cela se traduise par des « baisses concrètes, tangibles » sur les tickets de caisse d'ici à la fin juin.

« Il ne peut pas y avoir des renégociations sur tous les produits », a toutefois insisté Jean-Philippe André, expliquant que, pour certains produits, les cours des matières premières nécessaires à leur fabrication n'ayant pas baissé sur les marchés mondiaux, une renégociation des prix de vente à la baisse n'était pas envisageable.

Une hausse de 10% depuis le 1er mars

Il souligne également que certains contrats sur les achats de blé ou de gaz souscrits par les industriels courent sur plusieurs mois, voire une année, avec des tarifs fixés à la signature. « Tant que l'on n'arrive pas à l'échéance, on ne peut pas répercuter la baisse », fait-il ainsi valoir.

Les négociations commerciales entre industriels et distributeurs ont abouti le 1er mars à une hausse d'environ 10% des prix payés par les seconds aux premiers, afin de tenir compte de la flambée des coûts de production. Depuis, cependant, les cours de certaines matières premières agricoles ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser. Le gouvernement a donc demandé aux supermarchés et à leurs fournisseurs de se remettre au plus vite autour de la table des négociations.

Le président Emmanuel Macron a prévenu que la situation serait difficile « jusqu'à la fin de l'été » concernant les prix des produits alimentaires, dont la hausse continue de s'accélérer. Leur appréciation (15,9% sur un an en mars, selon l'Insee) est le principal moteur de l'inflation en France.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 03/05/2023 à 16:14
Signaler
seule loyer 50% du budget edf et gdf 35 % assurance .mutuelle .toutes les charges un ménage des augmentations en permanence !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!avec un revenu modeste .découvert tout les mois il manque 500 euros ...

à écrit le 03/05/2023 à 14:51
Signaler
Le ministre aime la lumière toujours pour défendre son action Comme tout politicien la parole est bien loin de l'efficacité. M.Lemaire à ses casseroles dont la plus emblématique dans son ex fonction de directeur de cabinet de M Villepin lors du con...

à écrit le 03/05/2023 à 12:23
Signaler
Formidable "Lolo le dilateur" autre Young Leader de schwab, celui qui challenge de ..dilater l' économie en rétrécissant la France, heureusement qu' on les a pour rigoler un peu, ouarf!.. Et pendant ce temps F Asselinea...

à écrit le 03/05/2023 à 10:55
Signaler
Et pendant ce temps là les salaires et les retraites sont au point mort. Ils se fichent de nous.les distributeurs les grosses entreprises se gavent sur notre dos. Ne parlons pas du secteur de l'énergie.Les Total,Engie et autres se remplissent les p...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.