Les TPE/PME résistent au manque de dynamisme de l'économie

Les TPE et PME semblent résister au pessimisme et à « entrer dans la crise » malgré le manque de dynamisme de l'économie, d'après le baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab-Rexecode. Si des inquiétudes sont néanmoins bien présentes, elles continuent ainsi d'investir, principalement pour renouveler leurs équipements ou les moderniser.
Le « principal risque » entrevu par les dirigeants de TPE et PME est « la dégradation des perspectives d'activité », selon l'enquête Bpifrance Le Lab-Rexecode.
Le « principal risque » entrevu par les dirigeants de TPE et PME est « la dégradation des perspectives d'activité », selon l'enquête Bpifrance Le Lab-Rexecode. (Crédits : Reuters/Alessandro Bianchi)

Bonne nouvelle pour les toutes petites entreprises (TPE - entre 0 et 19 salariés) et les petites et moyennes entreprises (PME - 20 à 249 salariés) françaises : le manque de dynamisme de l'économie ne semble pas les toucher. C'est ce qu'il ressort du baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab-Rexecode à paraître ce lundi 25 septembre, après une enquête réalisée en ligne auprès de 2.503 dirigeants de ce type d'entreprise entre le 28 août et le 8 septembre.

Le « principal risque » entrevu par ces dirigeants est « la dégradation des perspectives d'activité », avec 40% des réponses. Mais « le reste n'a rien de catastrophique », observe Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance. Le problème de recrutement vient en deuxième (18%), la hausse des coûts inquiète prioritairement 13% des dirigeants, les « difficultés extrêmes de trésorerie » 8% et le climat social 4%. Huit pour cent des patrons ne voient « pas de risque majeur » pour leur entreprise.

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L'opinion sur l'évolution de la trésorerie dans les trois derniers mois gagne trois points par rapport à avril, à -17. Le jugement sur la situation actuelle est stable, à -13. Il se dégrade en revanche légèrement (-2 points à -14) sur les perspectives futures. La moyenne de long terme est d'environ -10. « Pas vraiment d'alerte non plus », selon Philippe Mutricy, sur l'opinion légèrement dégradée quant à l'augmentation des délais de paiement.

Les TPE/PME continuent d'investir

L'investissement « reste dynamique » puisque la part de PME/TPE investissant en 2023 remonte à 57% (+2 points). Et pour 28% (+1 point), ces dépenses augmenteront cette année. Renouveler les équipements ou les moderniser sont les premières raisons d'investir (74% et 66%), mais « l'environnement » est cité par 44% des dirigeants, contre 25% en moyenne de 2017 à 2019. Pour Philippe Mutricy, cette progression est « durable ».

« C'est comme si les TPE/PME refusaient d'entrer dans la crise, on n'est pas dans une situation d'économie dynamique, mais on continue d'investir », note Philippe Mutricy.

Arriver à trouver du personnel reste de loin la première préoccupation des dirigeants de PME/TPE (54%), devant les perspectives de demande dégradées (41%, +6 points). En revanche, la peur de prix trop élevés recule (34%, -7 points).

Selon une enquête semestrielle de Bpifrance, publiée début juillet, un tiers des chefs d'entreprise prévoyaient une hausse de leur activité pour l'année en cours, contre 42% un an plus tôt. Et 21% tablaient sur une baisse de leur chiffre d'affaires, contre 17% en 2022. L'opinion des petits patrons sur l'évolution de leur activité passait ainsi légèrement en dessous de sa moyenne de long terme (années 2000 à 2022).

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Une reprise de la consommation très attendue

Le directeur des études de Bpifrance juge « tout à fait probable » une croissance en 2024 entre 0,9% et 1,4%, le premier chiffre étant celui annoncé par la Banque de France quand le deuxième est l'estimation du ministère de l'Économie. Pour rappel, ces estimations sont moins optimistes qu'il y a quelques mois puisque la Banque de France prévoyait une croissance de 1% en 2024 dans sa précédente estimation quand Bercy, de son côté, anticipait 1,6% de croissance avant de redescendre cette prévision à 1,4% en septembre.

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Un point d'interrogation demeure cependant selon Philippe Mutricy. « Quand les ménages vont-ils se dire que l'inflation est passée » et se remettre à consommer ? Leur taux d'épargne est monté à 19% au deuxième trimestre, contre environ 15% traditionnellement. Les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) se sont ainsi étoffés d'un peu plus de 3 milliards d'euros en août, selon la Caisse des dépôts (CDC). Et un nouveau niveau record d'encours a été atteint, à 550,4 milliards d'euros. Une situation vouée à perdurer « tant que les incertitudes économiques seront nombreuses et que la vague inflationniste ne sera pas retombée ». Mais la « baisse attendue de l'inflation en fin d'année pourrait redonner quelques couleurs à la consommation, actuellement atone », prévient l'organisme. Un scénario espéré par les entreprises.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 25/09/2023 à 16:09
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Oui, mais pour combien de temps, si je prends l'exemple de l'immobilier neuf et même de la rénovation, la chute actuelle des marchés de travaux va fatalement se répercuter sur les artisans du second oeuvre, donc de petites structures à moins de 10 sa...

à écrit le 25/09/2023 à 12:13
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"se remettre à consommer " là n'est pas le but les biens de consommation sont pour l'essentiel importés .Quand je lis que les tpe investissent il faut savoir qu'il s'agit pour beaucoup d'artisans du remplacement de leurs véhicules professionnels ( p...

à écrit le 25/09/2023 à 12:06
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"La baisse attendue de l'inflation en fin d'année pourrait redonner quelques couleurs à la consommation, actuellement atone"?🤣

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