Lutte contre le déficit public : les intercommunalités contre-attaquent

Mécontente de ne pas être reçue en même temps que les grands institutionnels ce mardi matin à Bercy, l'association Intercommunalités de France, qui porte la voix des communautés de communes, des agglomérations et des métropoles dans le débat public, vient de publier une note de conjoncture intitulée « Situation financière des collectivités du bloc local - Perspectives d'évolution à court terme ».
César Armand
Sébastien Martin (photo) est le président (LR) de l'association d'élus Intercommunalités de France.
Sébastien Martin (photo) est le président (LR) de l'association d'élus Intercommunalités de France. (Crédits : Julien Piffaut)

Situation des finances publiques, situation des finances locales, et enfin, revues de dépenses ainsi que revues de recettes. Tel est le copieux menu du Haut Conseil des Finances publiques locales qui se réunit à Bercy ce mardi à 10 heures pour lutter contre le déficit public. Autour du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, l'association des maires de France (AMF), Départements de France, Régions de France, le Comité des finances locales - une instance composée d'élus locaux, de parlementaires et de hauts-fonctionnaires - ou encore la Cour des comptes et les présidents et rapporteurs des commissions des finances du Parlement.

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En un mot, tous les grands institutionnels, sauf un : l'association des Intercommunalités des France, conviée mercredi dans un second temps. Une invitation que son président (LR) Sébastien Martin a toutefois décidé de boycotter. « Soit on est invités avec les autres, soit on ne participe pas », résume son équipe auprès de La Tribune. Pour occuper le terrain, à défaut de siéger au ministère de l'Economie et des Finances, l'association d'élus vient de publier une note de conjoncture intitulée « Situation financière des collectivités du bloc local - Perspectives d'évolution à court terme ».

Intercommunalités de France, qui porte la voix des communautés de communes, des agglomérations et des métropoles dans le débat public, affirme ainsi vouloir « dresser un tableau objectif de la situation des finances du bloc local, de leur contribution à la dépense publique et de leur rôle dans le soutien à la croissance de l'économie ». Et ce, en s'appuyant sur les travaux de la Cour des comptes, de la Direction générale des Finances publiques, de l'Observatoire des finances et la gestion publique (OFGL, composé d'élus locaux et de représentants de l'Etat) ou encore de l'Insee.

« Un levier pour financer la transition écologique et énergétique »

D'emblée, l'association martèle que les dépenses des collectivités locales représentent 18% de la dépense publique. A la différence de Bruno Le Maire selon lequel ces dernières pèsent 20% des dépenses publiques. Elles sont même restées stables au cours des dix dernières années, poursuivent lesdits élus locaux : 11,5% du PIB en 2010 et 11,2% en 2022, « dans un contexte d'accroissement important de l'offre de services »

Mieux, selon l'Observatoire de la commande publique, porté par Intercommunalités de France et la Caisse des Dépôts et Consignations, les communes et leurs intercommunalités représentent 61% des dépenses d'équipement de l'ensemble des collectivités. « À ce titre, elles ont un effet levier indéniable et significatif sur l'économie locale et nationale. Ce levier doit être préservé, notamment pour financer la transition écologique et énergétique », insiste l'association présidée par Sébastien Martin.

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L'association tend la main malgré tout

Avant de dénoncer des décisions prises par l'Etat aux conséquences directes sur les finances locales, parmi lesquelles : suppression de la taxe d'habitation pour 18 milliards d'euros, réduction de moitié de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) moyennant 7,5 milliards d'euros ou encore le dégel du point d'indice des fonctionnaires.

Malgré tout, dans l'attente du rapport de la Cour des comptes sur la participation des collectivités territoriales au redressement des comptes demandé par le Premier ministre Gabriel Attal, Intercommunalités de France tend la main au gouvernement. L'association d'élus « admet une communauté de destin entre les acteurs publics en matière de déficit, notamment au regard des efforts consentis par la Nation lors des crises récentes » et rappelle, sans mauvais jeu de mots, que « l'hypothèse d'une participation au redressement des comptes publics ne peut faire l'économie d'une concertation avec l'ensemble des acteurs ».

César Armand
Commentaires 17
à écrit le 09/04/2024 à 20:15
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ils ont besoin de bcp d'argent pour le transit energetique, c'est a dire qu'ils ont plein de fonctionnaires territoriaux a embaucher, plein d'argent social a distribuer, plein de ronds points a construire, donc il faut bcp de transfert de l'etat sino...

le 09/04/2024 à 23:40
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Clientélisme de droite … il y a plus de commune de droite que de gauche donc …..

à écrit le 09/04/2024 à 15:53
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çà fait double emploi avec les communes. Le nombre de fonctionnaires ne baisse pas. L'Etat n'en embauche plus mais les régions les département les communautés et les communes embauchent.

le 09/04/2024 à 19:52
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Oui, c'est pour maintenir un peu de vie dans les zones en déclin car c'est dans des départements ruraux que vous avez le plus de fonctionnaire par habitant, et ce n'est pas rare qu'on embauche des épouses d'agriculteurs trop tête de mule pour envisag...

le 09/04/2024 à 20:27
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Oui, en créant les interco, qui regroupent la plupart du temps des services directs à l’usager (poubelles, recyclage, gestion des eaux, bibliothèques, transport, crèches etc etc) il aurait fallu supprimer les communes. Mais les petits seigneurs locau...

le 09/04/2024 à 23:40
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Clientélisme de droite car il y a plus ce commune de droite que de gauche .

à écrit le 09/04/2024 à 15:19
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Comme toutes les bonnes idées en France, l'intercommunalité qui semblait séduisante, s'est traduite par un gâchis financier de plus. Fabrique de mandats , de fonctionnaires en plus de journaux pour fabriquer du papier que personne ne lit. Bref la Fra...

le 09/04/2024 à 23:42
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Clientélisme de droite qui arrose les Copains et embauche les épouses ou fils de …. Mathématiquement il y a plus de communes de droite que de gauche .

à écrit le 09/04/2024 à 15:12
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exemple de gâchis dans notre communauté de commune de seulement 20 000 habitants .Nous avons un chef de projet mais en plus nous avons embauche pour un an un responsable pour créer des chemins de randonnée pour les chevaux .COMME DEJA cite ils sont...

à écrit le 09/04/2024 à 13:27
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Les comcom ont grossi démesurément et ont empilé des coûts (personnel et baronnies, locaux, dépenses plus ou moins somptuaires discutables, communication, compétences et réglementations, ...) en-dessus de ce que faisaient les communes. Résultat: des ...

le 09/04/2024 à 13:41
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En même temps, les habitants peuvent en croquer, comme les épouses d'agriculteur décrochant des jobs permettant de faire bouillir la marmite car en moyenne, le salaire de madame rapporte les 2/3 des revenus du ménage...

à écrit le 09/04/2024 à 13:12
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Les collectivités se rebiffent : normal, elles savent toutes que Macron les ignorent royalement (n´ayant jamais été sur le terrain, il n´a de plus aucune idée du travail qui y est réalisé). Mais que l´État-macronien, qui jette l´argent par les fenêtr...

à écrit le 09/04/2024 à 12:43
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Les intercommunalités devaient réduire les coûts des communes en réalités elles ont embauchéà tours de bras des incompétences notoires qui nous coûtent DES FORTUNES

le 10/04/2024 à 6:44
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Et les communes, et les départements : eux aussi embauchent des "connaissances". Mais si ces collectivités gérent parfois mal l´argent, l´État en porte une lourde responsabilité : au lieu de les "professionaliser", le niveau baisse à vu d´oeil (ex.: ...

à écrit le 09/04/2024 à 12:35
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Les inters communautés devraient éviter de se montrer comme exemplaire. Je suis toujours étonné de voir que dans ce mille feuille les maires dont tous présidents d'un secteur présidence bien rémunérée je suis aussi étonné de la floppée de personnel e...

à écrit le 09/04/2024 à 11:35
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Ce qui est surprenant dans les communautés de communes c'est le nombre de vices présidents , pour 30 communes vous en avez en entre 12 et 15 ... qui passent à la caisse et qui cumulent ainsi leur allocation de maire à celle de vice président et quand...

à écrit le 09/04/2024 à 10:14
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Où quand le mal veut gérer le mal. Je rappelle le SMD3 que nous sommes obligés de supporter, toute cette corruption affichée aux yeux des habitants locaux sans que ça les gène aura anéanti la gestion des déchets par chez nous. Multiplications des déc...

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