Macron a réuni le Conseil des ministres pour préparer une rentrée politique qui s'annonce agitée

Emmanuel Macron a réuni le Conseil des ministres ce mercredi matin, afin de lancer le coup d'envoi de la rentrée politique. Si cette dernière s'annonce agitée, le chef de l'Etat espère débloquer une situation parlementaire toujours aussi complexe. Objectif, rechercher au cas par cas, sur des thèmes-clés mais souvent clivants comme l'immigration, l'ordre et le travail, la majorité absolue dont le président est dépourvu à l'Assemblée nationale depuis sa réélection en 2022.
Dans les colonnes du Point, Emmanuel Macron doit ainsi, selon l'Elysée, « poser les bases de la rentrée ».
Dans les colonnes du Point, Emmanuel Macron doit ainsi, selon l'Elysée, « poser les bases de la rentrée ». (Crédits : Reuters)

[Article publié le mercredi 23 août 2023 à 08h13 et mis à jour à 14h11] Finie, la pause estivale. Emmanuel Macron a réuni le Conseil des ministres ce mercredi 23 août. De sources gouvernementales, le président réunira les partis représentés au Parlement la semaine prochaine, dans le cadre de son « initiative politique d'ampleur » pour débloquer une situation parlementaire complexe. Il envisage que les discussions avec les partis débouchent sur des « projets de loi et des référendums », sans offrir plus de précisions.

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L'objectif du Conseil des ministres est de donner le coup d'envoi d'une rentrée politique. Or, celle-ci s'annonce agitée. Le chef de l'Etat espérait toutefois marquer par son « initiative d'ampleur » promise pour tenter de débloquer une situation parlementaire toujours aussi complexe.

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Dans les colonnes du Point, Emmanuel Macron doit ainsi, selon l'Elysée, « poser les bases de la rentrée » avec « des marqueurs très forts d'autorité et d'unité », moins de deux mois après les émeutes urbaines. Dans un entretien à l'hebdomadaire attendu ce mercredi, il devrait détailler son initiative politique « inédite » qui sera mise en œuvre « rapidement », ajoute-t-on dans son entourage.

Des rencontres avec les différentes forces politiques

Emmanuel Macron avait annoncé qu'il prendrait cette « initiative politique d'ampleur » aux contours encore flous juste avant de passer trois semaines relativement calmes au Fort de Brégançon, la résidence estivale des présidents sur la Méditerranée d'où il a notamment suivi la situation au Niger après le coup d'Etat militaire.

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L'objectif affiché de ces futures rencontres avec les forces politiques « de l'arc républicain » est de rechercher au cas par cas la majorité absolue dont le président est dépourvu à l'Assemblée nationale depuis sa réélection en 2022. Or, les dossiers de la rentrée sont nombreux, et pour certains clivants : immigration, travail, écologie, budget... Emmanuel Macron n'a pas exclu de recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour, au besoin, faire adopter sans vote sa grande loi sur l'immigration. Le parti de droite Les Républicains a déjà prévenu qu'il était opposé aux projets du gouvernement en la matière qu'il juge insuffisamment restrictifs.

L'idée avait été émise début août dans Le Figaro Magazine, elle sera explicitée dans Le Point : deux hebdomadaires marqués plutôt à droite pour une démarche qui semble s'adresser surtout au parti Les Républicains.

Un « CNR bis » ?

« Ce sont les LR, effectivement, qui peuvent être au barycentre de cette initiative », confirme un cadre de la Macronie. Pour lui, « tout doit être mis en œuvre pour éviter » le « blocage » que représenterait une éventuelle motion de censure votée par la droite avec les autres oppositions et donc susceptible de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne.

Mais dans les allées du pouvoir, rares sont ceux qui savent ce qu'a en tête le chef de l'Etat. Un conseiller ministériel s'inquiète d'un « CNR bis », du nom du Conseil national de la refondation, cette autre initiative prise il y a un an par Emmanuel Macron pour tenter de faciliter ses ambitions réformatrices, qui n'a jamais acquis la visibilité espérée à l'Elysée. « Il cherche encore la martingale mais ne l'a pas trouvée », estime ce conseiller.

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L'interview doit aussi permettre au président d'évoquer ses projets pour l'école avant la rentrée des classes, au cœur d'un probable déplacement dès la semaine prochaine avec le nouveau ministre de l'Education, Gabriel Attal, principale figure du petit remaniement réalisé fin juillet.

Des dossiers chauds

Le locataire de l'Elysée entend démontrer sa capacité d'« action » à travers « des réformes cruciales qui se concrétisent à l'école et dans les lycées professionnels », selon son entourage, ainsi que sur le front diplomatique. Il exposera lundi ses priorités lors de la conférence annuelle des ambassadeurs, avant de participer au sommet du G20 en Inde les 9 et 10 septembre, puis d'accueillir le roi Charles III.

Autres points forts des semaines à venir : la présentation de la planification écologique, à laquelle Emmanuel Macron consacrera plusieurs jours et des déplacements courant septembre, et la Coupe du monde de rugby que la France accueille à partir du 8 septembre à moins d'un an des Jeux olympiques de Paris.

Fin juillet, le chef de l'Etat avait prôné « l'ordre » en réponse aux violences urbaines provoquées par la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre. Et mi-août, il a mis en garde la jeunesse française contre le « chaos » et la « désunion ». Dans l'immédiat, il va être confronté au risque de voir sa propre autorité sur ses troupes décliner à mesure que les prétendants à sa succession s'émancipent.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ouvert tôt le bal en disant cet été « s'inquiéter de ce qui se passera en 2027 ». Et va tenter de scander le rythme de la rentrée avec sa réunion politique de dimanche dans son fief de Tourcoing. Le président va-t-il le recadrer ? « Il regarde les chevaux se mettre en ordre de marche », « mais tant que ça ne perturbe pas sa volonté de réforme, il n'a pas vocation à recadrer », croit savoir un conseiller gouvernemental.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 23/08/2023 à 20:50
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Bonjour, une entrée politique difficile... difficile vous dite... Mord de Rire... le pays est au bords de l'explosion... Inflation, prélèvement indurecte en hausse, insécurité... Et surtout hypocrisie complète de Mr le président... Donc dire qu...

à écrit le 23/08/2023 à 17:50
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Macron a endetté le pays qui est aujourd'hui au bord du gouffre et n a plus les commandes de la france donc il veut parler referendum avec les partis politique en esperant etre viré et laisser les catastrophes a venir aux prochains pelerins qui repre...

à écrit le 23/08/2023 à 16:08
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pas de notre faute si macron a bouffe la caisse et maintenant on panique il faut trouver des sous coute que coute il faut demander aux la recette aux deeleers ils se font un frique fou gerer un pays ce n'est pas boursicoter ( son ancien metier) i...

à écrit le 23/08/2023 à 10:32
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Dommage que nos politiques reviennent de vacances , on avait la paix . Comme Macron a endetté le pays comme aucun autres présidents avant lui , 700 milliards en 5 ans , il va falloir faire payer les français. On va nous bassiner de bonnes paroles pou...

à écrit le 23/08/2023 à 10:31
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"une rentrée politique qui s'annonce agitée" D’où le retour soudain du Covid fin août à la TV avec un nouveau variant encore plus méchant d’après nos médecins de plateau ,brrrr ,on ne sait jamais ça peut de nouveau servir pour le gouvernement en c...

à écrit le 23/08/2023 à 10:04
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De l'agitation, il en est amplement responsable et cherche a en remettre une couche ! Faut il aller le chercher ? ;-)

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