Medef : favori dans la course à la présidence, Patrick Martin revendique le plus grand nombre de parrainages

Trois candidats sur quatre ont finalement obtenu le nombre suffisant de parrainages pour la succession de Geoffroy Roux de Bézieux dont Patrick Martin qui assure avoir recueilli 460 parrainages devant Dominique Carlac'h (345), et Pierre Brajeux. L'entrepreneur Guillaume Cairou n'a, lui, pas obtenu les 150 nécessaires.
À 63 ans, Patrick Martin occupe le poste de vice-président du Medef et a déjà été candidat à la dernière élection.
À 63 ans, Patrick Martin occupe le poste de vice-président du Medef et a déjà été candidat à la dernière élection. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 5 mai à 17H20 mis à jour samedi 6 mai à 15H00]

« 82% des adhérents qui pouvaient me parrainer l'ont fait », s'est félicité Patrick Martin, ce samedi. Candidat à la présidence du Medef pour succéder à Geoffroy Roux de Bézieux, celui qui en est l'actuel vice-président, revendique 460 parrainages, a fait savoir son entourage.

Parmi les quatre candidats déclarés, il est donc celui qui en compte le plus, devant l'actuelle porte-parole du mouvement Dominique Carlac'h, qui a revendiqué vendredi 345 parrainages, et Pierre Brajeux président délégué de la Fédération française de la sécurité, qui a aussi affirmé avoir dépassé le seuil obligatoire des 150 parrainages. « Je tiens aujourd'hui à remercier chaleureusement tous mes soutiens dans cette passionnante course à la présidence du Medef. Les qualifications sont passées. Place au match et que le ou la meilleur(e) gagne!, » a-t-il réagi sur Twitter.

À l'inverse, le dernier candidat à s'être déclaré, l'entrepreneur francilien, Guillaume Cairou, obtiendrait « quelque 80 parrainages » et serait donc hors course, selon BFM Business. Il a assuré vouloir « peser dans la balance » au vu de « l'écart assez faible » entre les finalistes et a lancé « un appel à celui ou celle qui portera la vision la plus moderne », « condition sine qua non d'un éventuel ralliement ».

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Sollicité par l'AFP, le Medef n'a pas confirmé les résultats. « On sera trois en finale », a pour sa part commenté auprès de l'AFP Dominique Carlac'h. Celle qui appelle à un débat entre les prétendants estime que le prochain président du Medef aura « une responsabilité politique et sociétale ».

De son côté, Pierre Brajeux considère que cette élection « est l'occasion, tous les cinq ans, de poser sur la table les grands débats de notre société », selon son entourage. Il défend ainsi « la vision d'un Medef qui (contribue) au débat public » notamment sur les retraites, jugeant que l'organisation patronale n'avait pas joué pleinement ce rôle ces cinq dernières années.

Patrick Martin soutenu par plusieurs organisations professionnelles

Patrick Martin fait figure de favori dans cette élection qui désignera le patron de l'organisation pour les cinq années à venir et donc le vote final est prévu le 6 juillet. Avant cela, le Comité statutaire et d'éthique du Medef doit se prononcer, mardi, sur la validité des candidatures. À 63 ans, il a déjà été candidat à la dernière élection et a reçu le soutien de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Dans un communiqué publié jeudi, les 3.500 industriels de la plasturgie réunis au sein de l'organisation professionnelle Polyvia ont à leur tour appuyé sa candidature. « En tant que dirigeant d'une ETI familiale, en lien avec le milieu industriel, Patrick Martin a toujours été à l'écoute de nos attentes sur les projets aussi majeurs et cruciaux que la transition écologique, la formation et la compétitivité industrielle », énumère l'organisation. La Fédération française du bâtiment (FFB) pourrait s'y rallier également, son président, Olivier Salleron, ayant jugé que Patrick Martin cochait toutes les cases pour être un « très bon président ».

Lors d'un débat devant quelques dizaines de chefs d'entreprise réunis au Cercle interallié et organisé par l'organisation patronale Ethic le 21 avril dernier, Samuel Tual, qui le remplaçait, a défendu le bilan du numéro deux de l'organisation qui connaît déjà « parfaitement » les « forces » du Medef et « les améliorations qu'il faut porter », ce qui lui « permettra d'être efficace dès le lendemain de son élection ». La profession de foi de Patrick Martin insiste sur la réindustrialisation du pays, la décarbonation des activités, la simplification des normes pour « libérer l'entrepreneuriat », ainsi que le dialogue social.

Des visions du Medef opposées

Des thèmes également évoqués par les autres candidats, dans une élection qui se joue davantage sur la personnalité et l'expérience que sur des différences idéologiques. À l'autre bout de la table, Pierre Brajeux, 61 ans, président délégué de la Fédération française de la sécurité, entendait incarner le « changement de cap ». « Je ne veux plus qu'on joue en défense, je veux que nous reprenions l'offensive », a-t-il lancé, disant préférer un Medef « écouté, respecté, avant d'être aimé ». Il plaide pour la simplification des normes, la compétitivité des entreprises et les « baisses d'impôts », notamment celui sur les sociétés.

En face, Dominique Carlac'h, seule femme sur la ligne de départ, a défendu d'une voix posée une incarnation de la « continuité » toute aussi légitime que Patrick Martin, en soulignant qu'elle œuvrait au Medef « depuis dix ans ». Aux côtés de Pierre Gattaz dans un premier temps, elle en est devenue ensuite porte-parole et vice-présidente. « Ma vision du Medef, c'est travailler autant sur la compétitivité que sur l'attractivité », a lancé cette ancienne athlète de 54 ans qui veut « libérer les entreprises des sacs à dos trop lourds », à savoir les charges et prélèvements obligatoires

Lire aussiSuccession de Geoffroy Roux de Bézieux au Medef : et si c'était elle...

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 08/05/2023 à 14:57
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Si les voeux du MEDEF de baisser les charges était exaucés, il est probable qu'ils reviendraient vite pleurer d'une dégringolade de leur chiffre d'affaires, l'essentiel des charges servant à payer les retraites faisant vivre certaines entreprises, do...

à écrit le 08/05/2023 à 12:14
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Euhhh ... Ils sont où les entrepreneurs ? Le syndicat des patrons gagnerait à mettre en avant des entrepreneurs plutôt que des héritiers ...

le 08/05/2023 à 12:35
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Encore faudrait il qu'il y ait des candidats ! Mais sur le fond cela ne changerait rien , toutes ces institutions professionnelles ne sont plus que des groupes de pression ( lobby) qui ne proposent rien sinon que de préserver leurs propres intérêts ....

à écrit le 07/05/2023 à 15:09
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ILs devraient plutot s'appeler le Medvedef ! ah ah ah ah !

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