Christopher Luxon, un ex-patron de compagnie aérienne devient Premier ministre de la Nouvelle-Zélande

Le nouveau Premier ministre néo-zélandais, qui succède à Chris Hipkins, est entré en fonction ce lundi. Le politicien, qui compte faire de l'inflation son cheval de bataille, a dirigé pendant sept ans la compagnie aérienne Air New Zealand.
Christopher Luxon, le nouveau Premier ministre néo-zélandais, a pris ses fonctions ce lundi 27 novembre.
Christopher Luxon, le nouveau Premier ministre néo-zélandais, a pris ses fonctions ce lundi 27 novembre. (Crédits : DAVID ROWLAND)

Nouveau départ pour la Nouvelle-Zélande. Christopher Luxon, le nouveau Premier ministre néo-zélandais a pris ses fonctions ce lundi 27 novembre. Cet ancien patron de compagnie aérienne devient dès lors le 42e dirigeant du pays, après la victoire aux législatives de sa formation conservatrice National, face au Parti travailliste du Premier ministre sortant Chris Hipkins. « C'est un honneur et une énorme responsabilité », a-t-il confié aux journalistes, après avoir prêté serment comme chef du nouveau gouvernement lors d'une cérémonie dans la capitale Wellington.

« La tâche numéro un est de restaurer l'économie. Nous devons réduire le coût de la vie et maîtriser l'inflation afin de pouvoir baisser les taux d'intérêt et rendre l'alimentation plus abordable », a-t-il précisé. L'ancien gouvernement travailliste avait eu des difficultés à contrôler l'augmentation du coût de la vie, un problème mondial imputé en partie aux difficultés d'approvisionnement des matières premières en raison de la pandémie, puis de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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Un parcours d'entrepreneur

Le père de famille de 53 ans, qui ne boit pas d'alcool et ne dort que cinq heures par nuit, a dirigé pendant sept ans la compagnie aérienne Air New Zealand, avant de se lancer en politique. « Je suis venu en politique parce que je sais comment résoudre les problèmes et faire avancer les choses », a-t-il asséné lors de son premier discours. « J'ai bâti ma carrière en redressant des entreprises en difficulté et j'apporterai cette expérience du monde réel pour le rôle » de Premier ministre, a-t-il ensuite promis.

Né à Christchurch, la deuxième plus grande ville du pays, Christopher Luxon a été élevé dans une famille catholique avec ses deux frères cadets, et a rencontré sa femme Amanda dans un groupe de jeunes de l'église. Pendant ses études de commerce, le jeune Luxon a fait ses armes en travaillant dans un hôtel et en assistant aux conférences de son père sur les techniques de vente. Embauché chez Unilever, juste après un stage, l'ancien patron a dirigé plusieurs marques du géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène à travers le monde, avant de devenir PDG d'Unilever Canada avant même ses 40 ans.

De retour en Nouvelle-Zélande, il prend la tête de la compagnie aérienne nationale, au prix de relations tendues avec les syndicats. Il devient aussi un allié commercial du gouvernement de John Key, alors Premier ministre. Ses sept années aux commandes d'Air New Zealand ont été marquées par une croissance record des bénéfices, aidée en partie par l'essor du tourisme.

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Un conservateur à la tête du pays

Elu député en 2019, ce conservateur cultive une image de père de famille, qui aime le bricolage, le ski nautique et fait valoir son sens des affaires. Critique de la très populaire ancienne Première ministre travailliste Jacinda Ardern, au pouvoir de 2017 à janvier 2023, il a estimé que la Nouvelle-Zélande « allait dans la mauvaise direction ». Il met en avant son expérience de chef d'entreprise pour redresser une économie néo-zélandaise chancelante. Pour rappel, Jacinda Ardern avait mis fin à son mandat de cinq ans, n'ayant « plus assez d'énergie ».

Prises de positions critiquées par l'opinion publique

L'ancien chef d'entreprise, riche propriétaire de sept maisons, a cependant du mal à répondre à ceux qui l'accusent d'être déconnecté de la vie réelle, au moment où de nombreux Néo-Zélandais font face à des difficultés économiques aggravées par l'inflation. A l'aise en public, il l'est moins pendant les interviews et est parfois enclin à commettre des erreurs. L'année dernière, il a été critiqué pour avoir déclaré que la Nouvelle-Zélande était devenue un « pays très négatif, mou, pleurnichard et replié sur lui-même ».

Ses prises de positions conservatrices, notamment sur l'avortement, ont également été critiquées. Interrogé lors d'une interview télévisée en 2021 sur le fait de savoir si l'avortement était « équivalent à un meurtre », il a semblé répondre par l'affirmative. « C'est ce qu'est une position pro-vie », a-t-il répondu. Il a ensuite modéré ses propos et rejeté l'étiquette de chrétien évangélique.

(Avec AFP)

Le gouvernement néo-zélandais abandonne des nouvelles mesures anti-tabac

Le nouveau gouvernement conservateur de Nouvelle-Zélande a confirmé ce lundi son intention d'abandonner les mesures pionnières adoptées pour lutter contre le tabagisme. Un rétropédalage dénoncé par une ONG comme une « énorme victoire pour l'industrie du tabac ». L'ancienne Première ministre Jacinda Ardern avait fait voter l'an dernier au Parlement une « interdiction générationnelle de fumer », interdisant la vente de cigarettes à toute personne née après 2008.

Cette politique avait été saluée par les experts en santé publique et les défenseurs de la lutte antitabac. Des mesures presque identiques ont été récemment annoncées au Royaume-Uni. Mais le nouveau Premier ministre Christopher Luxon, qui a pris ses fonctions ce lundi, a confirmé que la Nouvelle-Zélande abrogerait les lois avant qu'elles n'entrent en vigueur.

Christopher Luxon a admis que les recettes fiscales provenant des ventes de cigarettes en cours généreraient également des revenus bienvenus pour le gouvernement. L'association anti-tabac Health Coalition Aotearoa - le nom maori de la Nouvelle-Zélande - a estimé que l'abandon de cette politique était une insulte au pays. Christopher Luxon a défendu ce lundi cette décision, affirmant que l'interdiction sur les cigarettes créerait « une opportunité pour l'émergence d'un marché noir, qui serait en grande partie non taxé ».

La loi avait été conçue pour réduire presque immédiatement le nombre de personnes consommant du tabac, dans un pays où le nombre d'adultes fumeurs est déjà relativement faible. La loi prévoyait une augmentation progressive de l'âge minimum pour pouvoir acheter des produits du tabac. Celle-ci aurait aussi réduit drastiquement le nombre de commerces autorisés à vendre du tabac à un maximum de 600 dans tout le pays.

Commentaire 1
à écrit le 27/11/2023 à 12:07
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