[Article publié le mercredi 13 décembre 2023 à 13h34 et mis à jour à 15h14]. Alors que la guerre opposant Israël et le Hamas entre ce mercredi dans son 68ème jour, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré être « favorable » à des sanctions contre les colons « extrémistes » en Cisjordanie. Elle a également dénoncé devant le Parlement européen la « montée » de leur violence qui menace, selon elle, la stabilité de la région.
« La montée de la violence des colons extrémistes inflige d'immenses souffrances aux Palestiniens. Elle compromet les perspectives de paix durable et elle pourrait aggraver davantage l'instabilité régionale. C'est pour ça que je suis en faveur de sanctionner ceux qui sont impliqués dans les attaques en Cisjordanie », a-t-elle dénoncé à Strasbourg, dans le cadre d'un débat au Parlement européen sur la présidence espagnole du Conseil.
« Cette violence n'a rien à voir avec la lutte contre le Hamas et doit cesser », a insisté la présidente de la Commission européenne.
L'armée israélienne a déclaré la guerre au Hamas après une attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent menée le 7 octobre par ses commandos infiltrés depuis la bande de Gaza voisine. L'opération a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. Israël a promis de détruire le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. A ce stade, son offensive à Gaza a coûté la vie à 18.608 personnes, en grande majorité des femmes et des moins de 18 ans, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé du Hamas. 50.594 personnes ont également été blessées, d'après un communiqué du ministère.
La violence s'intensifie en Cisjordanie
Ce mardi, six Palestiniens ont été tués à Jénine par les forces israéliennes, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. De son côté, Tsahal fait état d'une opération contre une fabrique d'explosifs dans cette ville de Cisjordanie occupée.
La violence s'est intensifiée dans ce pays occupé après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza, avec environ 270 Palestiniens tués par les tirs israéliens et les attaques des colons depuis le 7 octobre, selon des responsables palestiniens. Pour rappel, Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre israélo-arabe de 1967. La ville de Jénine et son camp de réfugiés ont été le théâtre de raids israéliens répétés, faisant des dizaines de morts cette année.
Des actes qui déplaisent à la communauté internationale. Lundi, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué que d'éventuelles sanctions à l'encontre d'extrémistes israéliens en Cisjordanie avaient déjà été discutées. « Il n'y a pas eu d'unanimité », avait-il précisé, ajoutant qu'il ferait néanmoins une proposition aux Etats membres.
Pression sur Israël
La pression internationale monte contre Israël. L'assemblée générale de l'ONU a réclamé mardi « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, dans une résolution non contraignante, mais adoptée à une majorité écrasante de 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions sur 193 Etats membres. Comme le précédent texte adopté fin octobre, il ne condamne pas le Hamas, au grand dam des Etats-Unis et d'Israël qui ont voté contre.
L'intensification des combats a transformé la bande de Gaza en « enfer sur terre » pour la population, a souligné Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU. « Les gens sont partout, vivent dans la rue, manquent de tout », a-t-il lancé.
Et pour la première fois depuis le début de la guerre, le président américain Joe Biden, soutien d'Israël, a critiqué publiquement le gouvernement israélien pour son opposition à une « solution à deux Etats ». Il l'a mis en garde contre une érosion du soutien de l'opinion publique mondiale à cause de ses bombardements « aveugles » sur Gaza.
(Avec AFP)