Covid-19 : Trump continue de courir après les vaccins

Le gouvernement de Donald Trump continue de financer les biotechs et laboratoires américains afin d'avoir la priorité sur les premières doses en cas d'efficacité. Les Etats-Unis ont ainsi annoncé avoir investi 1,6 milliard de dollars dans la biotech Novavax.
(Crédits : https://unsplash.com/photos/cVaTkeN_xqI)

1,6 milliard de dollars, c'est la somme que vient de débourser le gouvernement Trump à la biotech américaine Novavax pour un projet de vaccin contre le Covid-19, selon une information du gouvernement aujourd'hui. Les Etats-Unis sont ainsi garanti d'avoir la priorité sur les 100 millions de premières doses en cas d'efficacité prouvée.

Opération "Warp Speed" contre le Covid-19

L'administration du président américain a lancé le 15 mai dernier l'opération "Warp Speed" ("au-delà de la vitesse de la lumière") pour tenter de produire 300 millions de doses d'un vaccin d'ici janvier 2021, afin d'en assurer la priorité aux Américains. Contrairement à l'Europe et à d'autres pays, les Etats-Unis font le choix de jouer cavalier seul et ne participent pas à des levées de fonds internationales.

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Le gouvernement de Donald Trump a investi des milliards de dollars dans les projets de plusieurs biotechs et de laboratoires, fondés sur des technologies différentes, pour en financer les essais cliniques ainsi que la construction de sites de fabrication à très grande échelle. De plus, le gouvernement américain a acquis 92% de toute la production de remdesivir par le laboratoire Gilead jusqu'en septembre. Cet antiviral est le premier médicament à avoir montré une relative efficacité pour traiter le Covid-19, selon l'Agence du médicament (ANSM).

"L'opération Warp Speed crée un portefeuille de vaccins pour augmenter les chances que nous ayons au moins un vaccin sûr et efficace dès la fin de l'année", a affirmé Alex Azar, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis.

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L'investissement du gouvernement américain dans Novavax, basée dans le Maryland, devrait garantir la fabrication de 100 millions de doses à la fin de l'année 2020, à utiliser dans des essais cliniques et, éventuellement, pour une campagne de vaccination en cas d'homologation.

"Nous sommes honorés du partenariat avec l'opération Warp Speed pour faire avancer notre projet de vaccin avec une urgence extraordinaire, dans le but de fournir une protection vitale à la population de notre pays", a déclaré Stanley Erck, PDG de Novavax.

Novavax a commencé ses essais cliniques sur 130 personnes en Australie en mai, avec l'aide de financements de la CEPI, une coalition publique-privée consacrée au financement de vaccins; les résultats n'en sont pas encore connus. Elle devrait lancer l'essai dit de phase 3 (la dernière et plus grande) à l'automne, avec jusqu'à 30.000 participants, selon un communiqué. Son projet de vaccin s'appelle NVX‑CoV2373.

Les Etats-Unis avaient auparavant investi plus de deux milliards de dollars dans les projets de vaccins de Johnson & Johnson (456 millions), Moderna (483 millions) et AstraZeneca (1,2 milliard, en partenariat avec Oxford), ces deux derniers étant les plus avancés. Le laboratoire français Sanofi avait reçu un petit contrat en février (30 millions) mais on ignore s'il a été retenu dans "Warp Speed".

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L'investissement massif dans la course au vaccin

Les Etats-Unis ont aussi investi dans d'autres sociétés pour augmenter la capacité d'usines de production pharmaceutique, ainsi que la fabrication de seringues et de flacons en verre qui seront nécessaires pour distribuer les futurs vaccins et traitements.

De plus, Washington a accordé mardi 450 millions de dollars à la société Regeneron pour son traitement expérimental (REGN-COV2) contre le coronavirus, non prouvé mais en cours d'essai à la fois sur des malades du Covid-19 (aux Etats-Unis, au Brésil, au Mexique et au Chili), et sur des personnes non infectées mais récemment exposées au virus (aux Etats-Unis).

Les premiers résultats pourraient être annoncés cet été. A ce jour, seuls le remdesivir et le stéroïde dexaméthasone ont démontré une efficacité sur des personnes infectées par le Covid-19.

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Commentaires 8
à écrit le 08/07/2020 à 10:01
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Ou plus sûrement une forme originale de campagne pour les présidentielles.

à écrit le 08/07/2020 à 8:47
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@frankie, les gens ont peur de l’inconnu. Simple. Les cas diminuent en Europe et le message est clair. Donc les gens voient la fin de la pandémie(même si il y a des clusters). Alors qu’au usa, il n’y a jamais eu autant de contaminations et de décès p...

à écrit le 08/07/2020 à 8:11
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C'est vrai que nous, avecnos records de mortalité / aux cas constatés et nos pas loin de 30 000 morts , on va donner des leçons aux us

le 08/07/2020 à 16:41
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Sauf que le ratio des USA monte de jour en jour , tout juste derrière la France avec 405 décès pour 1 M d'habitants, d'ici une semaine il passeront largement devant la France avec ses 459 décès pour 1M

à écrit le 07/07/2020 à 22:12
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Et pourtant, plus d'un prétendent que Trump ne fait rien contre ce covid-19 aux US. C'est à se demander quel chef d'état fait vraiment plus que lui. Aucun, à mon avis.

à écrit le 07/07/2020 à 20:54
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Les US jouent cavalier seul. Tant mieux s'ils y arrivent tout seul rapidement. Sinon tant pis. En attendant, les morts US s'accumulent.

le 08/07/2020 à 5:28
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Les morts s'accumulent aux USA ? Pas plus qu'en Espagne, pas plus qu'en France, pas plus qu'en Italie et certainement pas plus qu'en russie et en chine. Et les vrais chiffres de l'Inde ? Pourquoi les morts américains dérangent-ils les français au po...

le 08/07/2020 à 9:52
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@frankie Le phénomène étrange c'est que ça dérange certains qu'on parle des morts américains. Mais les USA sont moins densément peuplés que l'Europe et ont été frappé par l'épidémie après l'Europe, ils avaient plus de temps pour se préparer, leur ge...

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