Pourquoi les Etats ont-ils si peur de Facebook et de sa monnaie d'échange le Libra que l'on annonce pour 2020 ? En les confrontant, les chiffres montrent l'impact d'une révolution potentielle : si 30% des 2 milliards d'utilisateurs de Facebook (avec WhatsApp et Instagram) adoptaient le Libra comme moyen d'échange, - comme l'ont estimé certains experts américains, la masse de ces nouveaux créditeurs et débiteurs atteindrait plus de 750 millions d'individus. C'est plus que la population de la zone euro (513 millions d'Européens) aujourd'hui. Dès lors, on comprend pourquoi l'Allemagne et la France viennent de décider de faire front commun, face à ce qu'ils considèrent être une menace pour la stabilité monétaire européenne.
« La France et l'Allemagne considèrent que le projet Libra, tel que présenté par Facebook, échoue à convaincre que ces risques seront correctement pris en compte », ont exprimé les deux gouvernements dans un communiqué commun.
À la place, ils prônent une monnaie numérique publique encadrée par les 28 banques centrales européennes. À ce stade, les deux premières économies de l'UE jugent importantes de garantir des « solutions pour protéger les citoyens et la stabilité financière ». Ces institutions monétaires qui encadrent l'euro devront en effet faire bloc. Déjà, il serait au moins 3 GAFA à s'être positionnés sur le sujet : Après Facebook, Google, Amazon pourraient, à terme, réfléchir à une posséder leur monnaie numérique privée.
Enfin, tandis que l'Europe tente une riposte cette semaine, avec Bruno Le Maire en tête notamment, une figure de la Silicon Valley (Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn) produit un clip racontant l'opposition qui se fait de plus en plus claire entre banque centralisée et l'argent crypté et désintermédié de la blockchain.
DATA VS DATA compare la France et l'Europe face au reste du monde, par La Tribune et GlobalizNow, l'économie pour les professionnels ouverts sur le monde.
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