Bonne nouvelle pour la France, l'inflation marque de nouveau le pas en mars

Selon les données provisoires publiées ce vendredi par l'Insee, l'inflation en France a ralenti à 2,3% sur un an en mars, après 3% en février. Un recul lié à une légère baisse des prix de l'énergie, notamment du gaz et des produits pétroliers.
Autre indicateur clef, la consommation des ménages français est restée stable en février par rapport à janvier.
Autre indicateur clef, la consommation des ménages français est restée stable en février par rapport à janvier. (Crédits : Reuters)

[Article publié vendredi 29 mars 2024 à 09h15 et mis à jour à 10h33] Nouveau recul pour l'inflation française au mois de mars. Celle-ci a ralenti à 2,3% sur un an ce mois-ci, après 3,0% en février, selon les données provisoires communiquées ce vendredi par l'Insee. L'institut invoque un « ralentissement » de la hausse des prix de l'alimentation, des services, du tabac, de l'énergie et des produits manufacturés.

L'inflation a aussi ralenti sur un mois en mars, à 0,2% contre 0,9% en février. « Ce ralentissement serait dû à la légère baisse des prix de l'énergie, notamment du gaz et des produits pétroliers », note l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.

A l'inverse, « les prix des produits manufacturés accéléreraient » en mars sur un mois, « du fait de la hausse saisonnière des prix de l'habillement après les soldes d'hiver », indique l'Insee. Les prix de l'alimentation et des services seraient en revanche « stables sur un mois ».

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Les investisseurs attentifs

L'inflation est un indicateur scruté de près par les investisseurs, car il influe grandement sur la politique monétaire des banques centrales, qui cherchent à la ramener sous la barre des 2% par leurs politiques de hausses de leurs taux, désormais stabilisés. Les investisseurs guettent désormais tout signe qui pourrait déclencher les premières baisses de taux, promises au printemps.

Indicateur de référence au niveau européen, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a progressé de 2,4% sur un an en mars, après une augmentation de 3,2% en février. Interviewé par La Tribune Dimanche fin janvier, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, indiquait envisager que l'inflation revienne à 2% - l'objectif fixé par les banques centrales, notamment la BCE - d'ici à 2025 au plus tard.

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« Le point haut de l'inflation en France a été atteint en février 2023, à un peu plus de 7%. Elle est redescendue aujourd'hui autour de 4%. C'est encore trop élevé mais, selon nos prévisions, elle passerait sous les 3% avant la fin de ce premier semestre », avait-il prédit.

La consommation des ménages stable

La consommation des ménages français, elle, est restée stable en février par rapport à janvier, après avoir baissé de 0,6% en janvier - et non de 0,3% comme indiqué précédemment -, a annoncé vendredi l'Insee.

Cette stabilité est due à une baisse de la consommation d'énergie (-2,7%), « contrebalancée » selon l'Insee par l'augmentation de la consommation alimentaire (+0,8%) et de la consommation en biens fabriqués (+0,5%). Par ailleurs, sur douze mois, la consommation recule de 0,8%, et elle est stable sur les trois derniers mois, rapportés aux trois mois précédents.

La nouvelle hausse de la consommation alimentaire (après 0,2% en janvier) s'explique par l'augmentation des achats sur la quasi-totalité des biens alimentaires à l'exception des achats d'huiles et de matières grasses, en léger recul, et de la consommation de tabac qui diminue de nouveau, explique l'Insee.

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Par ailleurs, la consommation des ménages en biens fabriqués rebondit « partiellement », selon l'Insee (+0,5% après une baisse de 2,1% en janvier), et provient principalement des biens durables (+1,4% après -4,4% en janvier), « sous l'effet de la hausse des achats de matériels de transport » (+2,1%), principalement de voitures neuves, mais aussi motos et cycles. Les achats de biens d'équipement du logement sont stables dans leur ensemble. Les dépenses en habillement-textile, eux, se replient (-0,6% après +0,4% en janvier).

Enfin, la consommation en « autres biens fabriqués » diminue légèrement (-0,2%), une baisse notamment liée au recul des achats de biens de bricolage et de parfums, selon l'Insee. Enfin les dépenses en énergie baissent « nettement » (-2,7% après +1,3% en janvier), sous l'effet de la chute de la consommation d'électricité et de gaz, les températures ayant été « plutôt clémentes sur le mois », rappelle l'Insee. Pour rappel, l'alimentaire pèse pour 39% dans le total de la consommation des ménages en biens, les biens fabriqués pour 43% et l'énergie pour 18%.

L'ombre du mauvais déficit public français

La publication de ces chiffres intervient alors que le gouvernement cherche à faire baisser drastiquement le déficit public. A ce jour, celui-ci s'élève à 5,5% du PIB, soit 154 milliards d'euros, selon les derniers chiffres publiés mardi. Pour rappel, ce n'est pas la première fois que le déficit public excède les 5% : celui-ci avait en effet grimpé à 6,4% en 1993, 7,2% en 2009 et même 9% en 2020. En dépit d'un déficit élevé en 2023. Malgré ces mauvais chiffres, le gouvernement tient toujours à sa promesse de revenir sous les 3% d'ici à la fin du quinquennat.

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Pour faire des économies, le gouvernement a entrepris de serrer l'étau budgétaire en prenant une première décision mi-février de couper 10 milliards d'euros dans les dépenses de l'Etat. Et les ministres de Bercy ont annoncé que ce ne serait pas suffisant, annonçant 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires étalées sur deux ans. L'exécutif compte sur les revues des dépenses publiques pour faire « refroidir la machine », a prévenu Bruno Le Maire. Dans le viseur de Bercy, figurent les collectivités locales et les dépenses de santé.

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Pour parvenir au 3% de déficit d'ici 2027, l'institut Rexecode avait calculé l'année dernière que le gouvernement devrait réaliser environ 55 milliards d'euros d'économies jusqu'à la fin du quinquennat. De son côté, la Cour des comptes évoquait 50 milliards d'euros d'économies d'ici la fin du quinquennat. Pour Mathieu Plane, interrogé par La Tribune, économiste à l'OFCE, passer de 5,5% à 3% de déficit avec une croissance faible (1,2% ou 1,3%) représenterait un effort total de 70 à 80 milliards d'euros.

(Avec AFP)

Commentaires 16
à écrit le 30/03/2024 à 23:34
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l' oeuf de pâque tout peux rester au magasin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 30/03/2024 à 18:47
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Quand nos distributeurs comprendront-ils que les consommateurs ont cure des lots avec X produits vendus à des prix délirants et qui rendent le ticket de caisse totalement délirant. Chez nos voisins, allemands, espagnols et autres, les prix sont à l'u...

à écrit le 29/03/2024 à 17:07
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Pouvoir d'achat au plus bas et taux de pauvreté au plus haut... Bienvenue dans l'émirat de France!

le 29/03/2024 à 18:48
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Ce n'est que le début de la fracture sociétale!!! Suivront avec les troubles sociaux majeurs et l'augmentation exponentielle des incivilités, des délits et crimes. Et comme la justice et la sécurité intérieure manquent de moyens, que la surpopulation...

le 30/03/2024 à 0:06
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Taux de pauvreté en France 12%, en Gb 15%, en Allemagne 18%…. Chiffres 2023 d eurostat .. ce gouvernement veut nous pousser vers ces pays.. un cadre licencié à 3000€ A 55 ans et qui a u crédit immobilier à 1700€ mensuel devrait accepter un job sous ...

le 30/03/2024 à 9:56
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@Ecarts "un cadre licencié à 3000€ A 55 ans " Concernant sa retraite si ce cadre licencié à 3000€ (brut ou net ?) à 55 ans a fait ces 25 ans à ce niveau de revenu ,il n'aura pas de problème puisque le calcul se fait sur les 25 meilleurs années ...

le 30/03/2024 à 13:09
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@Écarts. "Un cadre à 3000€ à 55 ans avec un crédit immobilier à 1700€ mensuel", ça pose déjà une interrogation sur la faisabilité du crédit, à moins que des revenus supplémentaires soient considérés. Ceci étant souligné, comme je l'ai déjà dis et red...

à écrit le 29/03/2024 à 16:14
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"bonne nouvelle " ou méthode Coué ? suffit de le dire pour prouver que ça fonctionne !

à écrit le 29/03/2024 à 14:33
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Juste un détail pour ceux qui dormaient en maths, ces 2.3 pourcent s'ajoutent aux énormes pourcentages précédents.

à écrit le 29/03/2024 à 12:24
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Sans l'action de dévaluation de la dette par l'inflation Le Maire est fichu.

à écrit le 29/03/2024 à 12:21
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C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs français mais une très mauvaise nouvelle pour les comptes publics. Une baisse rapide de l'inflation n'aidera pas du tout à améliorer le rapport dette/PIB comme ce fut le cas en 2023 ,malgré le déficit ...

à écrit le 29/03/2024 à 12:17
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Disont honnêtement que c'est moins pire que si cela empiré mais quand cela va mieux d'un coté c'est que cela va mal d'un autre... on s'y habitue et c'est sans surprise !;-)

à écrit le 29/03/2024 à 11:48
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Qu'est-ce que nos organismes "politiques" ne feraient pas pour influencer la politique monétaire de la BCE. Ça claque des dents en France vis-à-vis de la charge de la dette (comme aux États-Unis) alors vite-vite édulcorons les statistiques de l'infl...

à écrit le 29/03/2024 à 11:32
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Possible parfois d'avoir des camemberts, ou des histogrammes? non parce que l'idée que l'on puisse voir le des éléments de comparaison permettrait a chacun de s'en réjouir ! a N-5 par exemple pour savoir si il y a de la pertinence !

à écrit le 29/03/2024 à 10:00
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L'inflation c'est comme la température il y a la valeur annoncée et celle ressentie qui est très différente.

à écrit le 29/03/2024 à 9:38
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Très mauvaise nouvelle pour les comptes publics. La dette ne se dévaluera pas toute seule comme en 2023. Les taux réels sur notre dette seront durablement positifs même si la BCE baissera les taux. Le rapport dette/PIB va donc grimper et la dette...

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