Inflation : la Banque centrale de Suède envisage une première détente sur son taux d'intérêt

La Banque centrale de Suède a annoncé ce mercredi le maintien de son taux directeur à 4%, son niveau le plus haut depuis 15 ans. L’institution monétaire envisage toutefois une première baisse prochainement, en mai ou juin, si le reflux de l'inflation se confirme.
La Banque centrale de Suède annoncera sa prochaine décision de politique monétaire le 8 mai.
La Banque centrale de Suède annoncera sa prochaine décision de politique monétaire le 8 mai. (Crédits : Reuters)

La Banque centrale de Suède a opté pour le statu quo pour son taux directeur. Pour rappel, la Riksbank l'a porté en septembre à 4%, son niveau le plus haut depuis 15 ans, avant de faire une pause depuis et de maintenir cette stratégie ce mercredi. « L'inflation est en train de se stabiliser à l'objectif, mais les pressions inflationnistes sont encore un peu élevées » pour commencer à le baisser, explique-t-elle dans un communiqué.

« Il est probable que le taux directeur puisse être réduit en mai ou en juin si les perspectives d'inflation restent favorables », ajoute-t-elle, précisant souhaiter auparavant « une confirmation supplémentaire que l'inflation se stabilisera à un niveau proche de l'objectif ».

L'inflation a nettement reculé en Suède en février, à +4,5% sur un an, et même ralenti à +2,5% pour l'inflation corrigée de l'évolution des taux de crédit immobilier (CPIF), indicateur de référence de la Riksbank, se situant ainsi non loin de son objectif de 2%. La hausse générale des prix dans le pays est en particulier due à la faiblesse de la couronne par rapport à l'euro et au dollar, ce qui pèse sur ses importations.

Lire aussiC'est officiel, la Suède est devenue le 32e membre de l'Otan

Une baisse avant celles de la BCE et de la FED

Pas de quoi affoler les marchés, cette décision de maintenir les taux dans leur fourchette actuelle étant anticipée par les économistes.

« Nous pensons que la Riksbank réduira son taux directeur en mai, avant la Fed et la BCE qui devraient le faire en juin », estiment les économistes de Swedbank dans un premier commentaire.

Les deux institutions, européenne et américaine, n'envisagent en effet pas de démarrer la baisse de leur taux avant le mois de juin. Et rien n'est d'ailleurs encore sûr à ce sujet. Les responsables de la BCE veulent d'abord voir comment vont évoluer trois indicateurs clés - les hausses de salaires, les marges des entreprises et la hausse de la productivité - pour s'assurer que l'inflation se dirige bien vers la cible de 2% à moyen terme.

Mais le risque est d'ajuster la politique « trop tardivement », comme l'a expliqué la semaine dernière sa présidente, Christine Lagarde. Côté américain, les responsables de la Fed veulent aussi attendre « d'être davantage confiant dans la trajectoire durable de l'inflation vers l'objectif de 2% ». Or, celle-ci reste encore trop « élevée » outre-Atlantique, selon Jerome Powell, le président de la Fed - elle a rebondi à +3,2% (CPI) en février.

Lire aussiQuelles conséquences pour l'Europe si la Fed baisse ses taux après la BCE ?

La prudence est aussi de rigueur au Royaume-Uni. Envisagé initialement en mai, le desserrement de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre devrait finalement commencer en août, selon une note de la banque UBS Global Research. En Norvège, il est envisagé pour septembre, comme l'a annoncé la gouverneure de la banque centrale, Ida Wolden Bache. Pour le moment, seule la Banque nationale suisse a acté la baisse de son taux directeur. Une décision prise la semaine dernière après quasiment deux ans de resserrement monétaire.

Trois baisses possibles en 2024

Pour les économistes de Swedbank, la première baisse des taux devrait acter le début d'un nouveau chapitre pour l'économie suédoise. « La Riksbank continuera à réduire son taux à un rythme rapide par la suite », assurent-ils. Ils notent, en outre, que la banque centrale suédoise envisage une baisse de ses taux de façon nettement plus accélérée que lors de sa précédente projection en novembre, avec trois baisses possibles dès cette année.

Une stratégie que ne choisira peut-être pas la BCE. Le président de la Banque fédérale d'Allemagne a souligné qu'il ne faut pas considérer qu'une première baisse sera forcément suivie par d'autres dans la foulée. « Je ne vois pas là une sorte d'automatisme », a indiqué Joachim Nagel, fidèle à ses positions restrictives sur la politique monétaire. « Cela ne veut pas dire qu'à la réunion suivante il y aura une autre baisse des taux », a-t-il insisté.

Aux États-Unis, si les membres du comité de la Fed tablent sur trois baisses des taux de 0,25 point de pourcentage en 2024, ils ont dégradé, lors de leur dernière réunion qui s'est tenue la semaine dernière, leurs perspectives de baisses pour 2025 avec trois baisses supplémentaires, de 0,25 point, contre quatre prévues lors de leur réunion de décembre.

La Banque centrale de Suède annoncera en tout cas sa prochaine décision de politique monétaire le 8 mai.

(Avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 27/03/2024 à 12:58
Signaler
Mais on s'en moque car ce n'est pas représentatif, ni pour l'UE qui a sa propre économie et sa propre monnaie (l'Euro) et les États-Unis qui ont aussi leur propre économie et monnaie (le dollar). Tout comme on se moque que la BNS (Suisse) ait déjà as...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.