
L'Ukraine a bénéficié d'un total de 60 milliards d'euros de nouveaux soutiens financiers pour rebâtir son économie à l'issue de la conférence internationale sur sa reconstruction organisée à Londres, s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères britannique, James Cleverly, ce jeudi 22 juin.
« Nous n'avions pas pensé cette conférence comme une conférence d'annonce de contributions. Néanmoins, aujourd'hui, nous totalisons des annonces pour un total de 60 milliards d'euros de soutien à l'Ukraine », de la part d'Etat ou d'organisations internationales à court ou moyen terme, a déclaré le ministre, lors de la session de clôture de la conférence.
411 milliards de dollars
« Nous commençons à reconstruire l'Ukraine cette année, nous n'attendons pas la fin de la guerre », a déclaré le Premier ministre ukrainien, en remerciant les alliés pour leur soutien financier.
Le chef du gouvernement s'est réjoui que les fonds promis permettent à Kiev de s'approcher des 14,1 milliards de dollars nécessaires en urgence, selon une évaluation de la Banque mondiale. Si la réponse est quasi-suffisante vis-à-vis des besoins immédiats, le redressement plus global de l'économie du pays coûtera 411 milliards de dollars, selon une étude récente de la Banque mondiale, de l'ONU, de l'Union européenne et du gouvernement ukrainien. Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit.
Répondre au plus urgent
Dans le détail, l'essentiel des 60 milliards d'euros d'engagements provient d'un paquet d'aide de 50 milliards d'euros que l'Union européenne a prévu de débloquer jusqu'en 2027, et a annoncé à la veille de la conférence. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) s'est en effet déjà engagée à déployer 3 milliards d'euros en 2022 et 2023 en Ukraine, dont 1,7 milliard l'a été l'an dernier surtout dans l'énergie et les transports.
Les Etats-Unis ont également annoncé un soutien d'1,3 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d'euros) d'aide, ciblés notamment sur les secteurs énergétiques et les infrastructures. Sur ces 1,3 milliard de dollars, un peu moins de la moitié (520 millions de dollars) sera notamment destiné à rebâtir les infrastructures énergétiques du pays, tandis que 657 millions de dollars seront mobilisés pour « moderniser » le chemin de fer, les ports, les frontières et « toutes les infrastructures essentielles qui connectent le pays avec l'Europe », a détaillé le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken.
« La Russie est responsable »
Ces déclarations interviennent les discussions internationales achoppent toujours sur les dispositifs légaux. Anthony Blinken, a également insisté sur le fait que la Russie devra payer pour les dégâts causés par son agression de l'Ukraine.
« La Russie est responsable de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie devra à la fin supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement ukrainien, Denys Chmygal, a salué l'engagement de « presque tous les participants » à soutenir l'idée que la Russie devra « payer pour ses crimes et les destructions qu'elle a provoqués en Ukraine ».
« Nous devons finaliser le mécanisme de compensation qui nous permettra d'utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l'Ukraine », a-t-il plaidé.
Les entreprises mises à contribution
Cette conférence de Londres avait pour but de mobiliser les fonds nécessaires pour la reconstruction de l'Ukraine à court et moyen terme. En outre, elle visait à appeler le secteur privé à contribuer, en mettant en place des mécanismes garantissant leurs investissements dans le pays, dont l'armée est toujours en pleine contre-offensive face aux forces russes.
La conférence était aussi l'occasion de lancer officiellement l'« Ukraine Business compact ». Cette initiative invite les entreprises du monde entier à soutenir la reconstruction de l'Ukraine, aux côtés des grandes institutions financières mondiales. Près de 500 entreprises de 42 pays se sont ainsi engagées à se mobiliser, a indiqué James Cleverly.
(Avec AFP)
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