La Chine abaisse son taux de réserve pour contrer les effets néfastes de sa politique « zéro Covid »

L’économie chinoise ralentit nettement depuis plus d’un mois en raison de sa politique « zéro Covid », synonyme de restrictions strictes. Afin de relancer la croissance et consolider l’économie, la Banque centrale chinoise a décidé ce vendredi de baisser son taux de réserve bancaire obligatoire dans l'espoir que les banques injectent des liquidités dans l'économie.
Cette mesure va permettre « de stabiliser l'économie et de consolider les bases d'une relance de la croissance », a expliqué ce vendredi la Banque populaire de Chine.
Cette mesure va permettre « de stabiliser l'économie et de consolider les bases d'une relance de la croissance », a expliqué ce vendredi la Banque populaire de Chine. (Crédits : TINGSHU WANG)

Mesure largement attendue, la Banque populaire de Chine (BPC) a annoncé ce vendredi 25 novembre son ambition d'abaisser le taux de réserves bancaires obligatoires. En effet, à partir du 5 décembre prochain, la banque centrale chinoise va réduire de 25 points de base le ratio des réserves bancaires pour le porter à un taux moyen pondéré d'environ 7,8% à indiqué l'institution. Cette initiative devrait ainsi permettre l'injection de quelque 500 milliards de yuans (67 milliards d'euros) dans l'économie chinoise, largement ébranlée par la politique « zéro covid » du pays.

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Le 23 novembre, les médias d'Etat rapportaient déjà que Pékin baisserait son taux de réserves au « moment opportun », parallèlement à d'autres mesures de politique monétaire afin de maintenir une liquidité raisonnablement abondante. Ainsi, la BPC doit jongler entre le soutien d'une économie au ralenti et les pressions inflationnistes qui ne lui permettent pas d'opter pour de fortes baisses des taux.

L'espérance d'une reprise de l'économie malgré la flambée des cas de Covid-19

Cette mesure va permettre « de stabiliser l'économie et de consolider les bases d'une relance de la croissance », a expliqué ce vendredi la BPC, ajoutant que cela aidera à « soutenir le financement de secteurs clés, et les maillons faibles, et consolider l'économie tout en relançant la croissance à un taux raisonnable ». Toutefois, l'impact de cette mesure ne devrait pas être immédiat car la Chine applique toujours de strictes restrictions afin de contenir l'épidémie de Covid-19.

En effet, malgré plusieurs vaccins et une situation qui revient peu à peu à la normale dans le reste du monde, la deuxième puissance mondiale impose une politique « zéro Covid » très rigide. Dès l'apparition de cas, un confinement est décrété. Début novembre, le pays avait alors confiné 600.000 personnes après la découverte d'un foyer Covid-19 dans l'usine d'assemblage de l'iPhone 14. De plus, le placement en quarantaine de personnes testées positives dans des centres est obligatoire et des tests PCR quasi-quotidiens sont exigés afin d'accéder aux lieux publics. Toutefois, ces restrictions n'empêchent pas la reprise du Covid-19 sur le territoire chinois, avec 31.987 nouveaux malades signalés jeudi, et pèsent lourdement sur l'économie.

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La deuxième baisse des taux de réserve de 2022

Cette nouvelle baisse des taux de réserves bancaires obligatoires fait suite à une précédente réduction décidée le 15 avril dernier. En effet, si la banque centrale chinoise s'était abstenue de baisser son taux directeur, elle s'était contentée de diminuer le taux de réserve obligatoire des banques de 25 points de base.

Une mesure effective dès le 25 avril qui devait permettre de libérer environ 530 milliards de yuans (83,25 milliards de dollars) de liquidité à long terme. A l'époque, la majorité des économistes jugeaient cette initiative insuffisante pour contrer le ralentissement de l'économie chinoise.

Perspectives optimistes malgré la situation sanitaire incertaine

En octobre, l'économie chinoise est toujours en berne et a nettement ralenti, un phénomène que la forte reprise du Covid-19 ne devrait pas arranger. En effet, si la croissance chinoise a atteint 3,9% sur un an au troisième trimestre, les analystes craignent désormais que le pays ne soit pas en mesure d'atteindre son objectif annuel de croissance d'environ 5,5%. La majorité d'entre eux s'attend plutôt à un taux de croissance légèrement supérieur à 3% en 2022.

De son côté, l'OCDE (dont la Chine n'est pas membre) a annoncé dans son dernier rapport une croissance économique accrue pour la Chine l'an prochain après avoir souffert des nombreux confinements mis en vigueur cette année par les autorités. Ainsi, l'OCDE table sur un PIB chinois en hausse de 3,3% cette année, de 4,6% en 2023 et de 4,1% en 2024.

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(Avec agences)

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