Royaume-Uni : le chômage à nouveau en baisse

Le chômage a connu une nouvelle baisse outre-Manche à 3,5% sur la période juin-août, après 3,6% annoncés un mois plus tôt. Mais, encore une fois, l'explication la plus probable de cette réduction est la hausse du taux d'inactivité. Le pays connaît une période difficile avec une inflation à près de 10%. Le gouvernement devrait présenter à la fin du mois ses prévisions budgétaires. Un institut table sur un « resserrement budgétaire » qui risque de se traduire par des coupes franches dans les dépenses de l'État.
Cette diminution traduit la hausse du nombre de Britanniques sortis du marché du travail depuis la pandémie de Covid, selon l'Office national des statistiques.
Cette diminution traduit la hausse du nombre de Britanniques sortis du marché du travail depuis la pandémie de Covid, selon l'Office national des statistiques. (Crédits : Reuters)

C'est son plus bas niveau en près de 50 ans. Le chômage a baissé de 3,5% sue la période juin-août au Royaume-Uni. Pas de quoi se réjouir pour autant. Car cette diminution traduit la hausse du nombre de Britanniques sortis du marché du travail depuis la pandémie de Covid, selon l'Office national des statistiques (ONS) qui publie ses chiffres ce mardi 11 octobre.

Le nombre de personnes ne travaillant pas en raison de maladies de longue durée atteint notamment un niveau record alors que les listes d'attente à rallonge dans le système de santé public, le NHS, sous-financé depuis des années, sont régulièrement pointées du doigt.

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Face à une inflation à près de 10% en août, les salaires réels, c'est-à-dire ajustés après les hausses de prix, ont reculé de 2,9%, hors bonus, sur la période. Enfin, le nombre d'emplois non pourvus, qui est depuis des mois à des niveaux records dans le pays, traduisant les grosses difficultés de recrutement, a légèrement baissé, à 1,2 million.

« Les pays du monde entier sont confrontés à des défis économiques, mais les statistiques d'aujourd'hui nous rappellent que les fondamentaux de l'économie britannique restent résilients », a fait valoir le Chancelier de l'Échiquier britannique Kwasi Kwarteng dans un communiqué. « Bien qu'il y ait des signes timides indiquant que le marché du travail » se détend après les conditions difficiles observées ces derniers mois, « le manque de main-d'œuvre fait qu'il reste exceptionnellement tendu », prévient toutefois Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics.

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« Resserrement budgétaire » en vue pour remettre les finances publiques d'aplomb

Avec une économie britannique au ralenti, remettre les finances publiques sur une trajectoire durable sans revenir sur les baisses d'impôts massives promises par le gouvernement risque de se traduire par des coupes franches dans les dépenses de l'État, avertit le centre de réflexion Institute for Fiscal Studies (IFS) ce mardi.

Pour stabiliser la dette en termes de pourcentage du PIB d'ici 2026-2027, le gouvernement « devrait annoncer un resserrement budgétaire de plus de 60 milliards de livres », selon l'IFS, avec à la clé des choix difficiles, comme des réductions de certaines allocations, des dépenses d'investissement en baisse, ou des coupes dans les dépenses de fonctionnement des services publics.

L'IFS note les « énormes incertitudes quant à l'ampleur exacte de l'action politique nécessaire », mais même si la croissance est dopée par les baisses d'impôts, comme l'espère le gouvernement, « un resserrement d'environ 40 milliards de livres sterling serait encore nécessaire d'ici 2026-2027 », selon l'étude.

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Le gouvernement tente de rassurer

Le ministre des Finances britannique Kwasi Kwarteng détaillera ses prévisions budgétaires le 31 octobre prochain. Une annonce très attendue et avancée puisqu'elle était initialement prévue le 23 novembre. Mais le budget dévoilé fin septembre par le gouvernement, comprenant de vastes aides aux factures énergétiques et d'importantes baisses d'impôts ciblant surtout les ménages les plus aisés, a affolé les investisseurs.

L'ensemble n'était pas chiffré mais les économistes évaluaient ce paquet budgétaire à un montant colossal de 100 à 200 milliards de livres. Les mesures devraient être financées par l'emprunt public, ce qui fait craindre de possibles mesures d'austérité qui viendraient tailler dans les services publics, une idée jusqu'ici écartée par le gouvernement de la Première ministre Liz Truss.

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Pour tenter de rassurer les marchés, le gouvernement britannique et la Banque d'Angleterre ont pris la parole ce lundi. Outre l'avancée de la publication des prévisions budgétaires, le ministre Kwasi Kwarteng a indiqué qu'il publiera également des mesures de moyen terme pour assurer que les finances publiques britanniques restent sur une trajectoire tenable. La Banque d'Angleterre a de son côté annoncé de nouvelles mesures pour assurer la liquidité sur le marché des bons du Trésor à long terme du Royaume-Uni.

Les investisseurs ne semblaient pour autant pas plus confiant. En témoigne les taux d'emprunt à 30 ans de l'État qui n'ont pas cessé de grimper tout au long de la séance lundi, pour atteindre 4,68% vers 16h00 GMT, témoignant d'une défiance face à la dette britannique. « Les problèmes de fonds ne sont pas réglés », note Ken Wattret, directeur pour l'économie européenne chez S&P Global Market Intelligence.

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(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 12/10/2022 à 17:57
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Bonjour, Vous savez que dans les pays très libéral, comme en GB , l'ons vous donne du travail, mais un bon salaire se n'est pas certain.... Donc se chiffre de taux de chômage ne veux absolument rien dire... Vous pouvez avoir du travail et être mal...

à écrit le 11/10/2022 à 16:58
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Nous on ailme nos chômeurs et on les indelmnise tellement bien qu'ils rechignent à retrouver un emploi. Au Royaume Uni même pour 24h on bosse car le chômage n'est indemnisé qu'à hauteur d'environ 300€/mensuels; une misère. Mais dans le droit anglo sa...

à écrit le 11/10/2022 à 14:36
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Tant que le UK peut continuer à aider l'Ukraine, ça suffit aux sujets de la Couronne pour croire que leur pays compte!

à écrit le 11/10/2022 à 12:24
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Au Royaume-Uni, on recense environ 1,5 million de contrats avec quelques heures par mois et 1,3 million de plus sans aucune heure travaillée. Ils appellent ces emplois "contrat zéro heures". Si c'est ça le "plein emploi".... je préfère le taux chômag...

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