Ukraine : le ministre turc des Affaires étrangères rencontre Zelensky pour discuter de l'accord sur les céréales

Hakan Fidan s'est rendu ce vendredi à Kiev pour y rencontrer le président ukrainien. Volodymyr Zelensky compte sur la médiation de la Turquie pour convaincre Moscou de relancer l'accord sur les céréales en mer Noire.
Hakan Fidan, chef de la diplomatie turque.
Hakan Fidan, chef de la diplomatie turque. (Crédits : CAGLA GURDOGAN)

La Turquie entend demeurer l'intermédiaire privilégié entre Russes et Ukrainiens. Le chef de sa diplomatie Hakan Fidan s'est rendu ce vendredi à Kiev pour y rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, comme l'ont confirmé les autorités respectives des deux pays.

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Volodymyr Zelensky a dit sur Telegram avoir évoqué pendant la rencontre les « risques posés par le blocus russe du couloir céréalier en mer Noire ». « Notre ministre a été reçu à Kiev par le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky », a sobrement déclaré le ministère turc des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.

Mi-juillet, la sortie de la Russie de l'accord sur les exportations céréales a jeté un froid sur le commerce en mer Noire et le marché céréalier, vital pour de nombreux pays arabes et africains. Cet accord avait permis pendant près d'un an de faire sortir, malgré la guerre, des millions de tonnes de céréales ukrainiennes par la mer.

Kiev cherche des chemins de traverse pour ses grains

Kiev cherche maintenant à maintenir ses exportations de grains, dont les agriculteurs ukrainiens parviennent à maintenir la production. Pourtant, le pays a vu une grande partie de ses installations portuaires sur les rives de la mer Noire, principal moyen d'exportation, être détruites par les bombardements russes. Actuellement, selon Agritel, 30% des capacités portuaires de la mer Noire sont à l'arrêt et 50% sont considérées comme étant à risque. L'Ukraine a donc dû développer des voies alternatives pour exporter ses grains.

Au transport maritime s'est, en effet, substitué en partie le transport par voies terrestres, les routes et chemin de fer représentant désormais 0,35 million de tonnes par mois et ce grâce à un couloir de solidarité mis en place par l'Europe qui a supprimé les droits de douane pour les produits ukrainiens. D'autre part, par voie fluviale, via le Danube qui atteint 1,3 million de tonnes transitant par mois. L'Ukraine a notamment développé deux infrastructures portuaires situées sur le fleuve, les ports de Reni et Izmaïl qui permettent à de plus petits bateaux d'atteindre Constanţa en Roumanie pour que leur cargaison soit ensuite chargée sur de plus gros navires.

En attendant de rouvrir le commerce de céréales en mer Noire

Mais la multiplication des bombardements russes sur les infrastructures céréalières, de stockage et de transport, impose à l'Ukraine de trouver des partenaires pour relancer ses exportations, y compris par la mer Noire. Sur ces flots, elle a défié récemment Moscou avec le voyage d'un navire cargo battant pavillon de Hong Kong, qui n'a pas été attaqué par la Russie malgré ses menaces. En parallèle, Kiev a aussi mené plusieurs attaques sur des navires russes en mer Noire, y compris un tanker pétrolier, et menacé à son tour les navires se dirigeant vers les ports russes et ceux occupés par Moscou.

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Depuis le début de l'invasion russe en février 2022, la Turquie joue la médiatrice entre les deux pays en guerre, chapeautant notamment l'accord céréalier abandonné par la Russie. Néanmoins, les relations avec Moscou se sont refroidies après la remise par Ankara à l'Ukraine de commandants du régiment ultranationaliste Azov. Le président Vladimir Poutine a malgré tout demandé début août le soutien de la Turquie pour exporter les céréales de la très vaste récolte russe, dont les livraisons sont entravées à cause des sanctions occidentales.

Céréales ukrainiennes : cinq pays de l'UE veulent la prolongation des restrictions d'importations

Pologne, Roumanie, Slovaquie, Hongrie et de Bulgarie appellent à prolonger les restrictions sur les importations de céréales ukrainiennes, mises en oeuvre pour protéger leurs agriculteurs. « Nous soutenons une extension de l'interdiction des importations (de céréales ukrainiennes) dans nos pays jusqu'à la fin de l'année », a annoncé vendredi le ministre polonais de l'Agriculture Robert Telus.

La Commission européenne avait autorisé début juin ces cinq Etats à prolonger jusqu'au 15 septembre leurs mesures de restriction visant à bloquer sur leur territoire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens, qui selon les agriculteurs de ces pays provoque l'effondrement des prix sur les marchés locaux. La Pologne a averti que si l'UE ne donnait pas son feu vert à une prolongation des restrictions, elle les imposerait unilatéralement. « La Pologne le fera certainement, la Hongrie le fera certainement », a assuré Robert Telus.

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