En Allemagne, les exportations repartent à la baisse en juillet

Après un léger rebond en juin, les exportations allemandes ont connu une nouvelle baisse en juillet, selon des chiffres officiels publiés ce lundi par l'office fédéral des statistiques Destatis. Pilier de la première économie européenne, l'industrie exportatrice allemande souffre depuis plusieurs mois, en raison de l'inflation et de difficultés d'approvisionnement.
Les importations ont de leur côté augmenté de 1,4% par rapport au mois de juin, totalisant 114,5 milliards d'euros (Photo d'illustration).
Les importations ont de leur côté augmenté de 1,4% par rapport au mois de juin, totalisant 114,5 milliards d'euros (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

En juillet, l'Allemagne a exporté pour 130,4 milliards d'euros, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), selon l'office fédéral des statistiques Destatis, ce lundi 4 septembre. Après un rebond en juin, les exportations chutent ainsi de 0,9% sur un mois. C'est toutefois mieux que ce que prévoyaient les experts du service financier Factset. Ils tablaient en effet sur un recul plus lourd de 1,5%. Les importations ont de leur côté augmenté de 1,4% par rapport au mois de juin, totalisant 114,5 milliards d'euros. La balance commerciale, pilier de l'économie allemande, affiche donc toujours un excédent, qui atteint 15,9 milliards d'euros.

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 « Le commerce n'est plus le puissant moteur de croissance de l'économie allemande qu'il était, mais plutôt un frein », résume Carsten Brzeski, analyste pour ING.

L'industrie exportatrice allemande, pilier de la première économie européenne, souffre depuis plusieurs mois. Elle est plombée par l'inflation. La hausse des prix à la consommation, à 6,1% sur un an en août, reste à des niveaux élevés. L'industrie subit également les répercussions des hausses de taux menées tambour battant par la Banque centrale européenne (BCE), et des difficultés sur les chaînes d'approvisionnement.

Une croissance nulle au deuxième trimestre

Les prix de l'énergie restent également élevés pour la branche, et certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d'avant la guerre en Ukraine. Enfin, le secteur est plombé par la croissance qui s'essouffle en Chine, un de ses principaux marchés, tout comme la capacité du pays à produire davantage les biens qu'il consomme. En juillet, les exportations vers ce pays ont toutefois augmenté de 1,2% sur un mois, après un plongeon de 5,9% en juin. Les exportations ont également particulièrement chuté pour les pays de l'UE non membres de la zone euro (-2,3%), et le Royaume-Uni (-3,5%).

En conséquence, l'Allemagne a connu une croissance nulle au deuxième trimestre 2023, après deux trimestres de chute de son PIB. Mais si le pays a peu ou prou laissé derrière lui la récession technique - soit deux trimestres d'affilée en recul - traversée cet hiver, cela ne pourrait être qu'une parenthèse : l'indice des directeurs d'achats (PMI) reste sur deux reculs sensibles en juillet et août, suggérant qu'une nouvelle baisse du PIB allemand se profile lors du trimestre d'été. L'économie allemande pourrait finir l'année dans le rouge, en queue de peloton des pays de la zone euro. Sur 2023, les principaux instituts économiques allemands s'attendent à un recul estimé entre 0,2 et 0,4% du PIB en Allemagne, le FMI tablant de son côté sur -0,3%.

Une coalition divisée

Le ministre allemand de l'Economie a appelé le 25 août dernier à « agir » pour faire sortir le pays du marasme. « Nous continuons de constater des difficultés économiques, déclenchées par les conséquences de la crise des prix de l'énergie, la nécessité pour la Banque centrale européenne de lutter contre l'inflation et la faiblesse d'importants partenaires économiques mondiaux », a déclaré Robert Habeck, qui détient le portefeuille de l'Economie dans le gouvernement de coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz.

Le ministre, membre des Verts, voit cependant plusieurs « lueurs d'espoir » au plan intérieur : hausse des revenus réels, stabilisation de la consommation, inflation en recul et impulsions positives des investissements en équipements. Il n'empêche que l'ancienne locomotive de l'économie de la zone euro est désormais perçue comme son boulet, à la traîne de ses principaux partenaires.

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Pour y remédier, il a mentionné pêle-mêle le besoin d'« éliminer les obstacles à l'investissement » et « la jungle de la bureaucratie ». Le ministre veut aussi mobiliser un « fonds climat et transformation » doté de 211 milliards d'euros et faire rapidement adopter au Parlement un projet de loi sur l'immigration qualifiée, censé régler les pénuries de main d'œuvre frappant de nombreux secteurs.

Autre piste, adopter des « mesures intelligentes pour fournir de l'électricité bon marché à l'industrie » qui a été éreintée par la flambée des prix de l'énergie depuis la guerre russe en Ukraine, a-t-il dit. Mais sur tous ces remèdes à prendre, la coalition au pouvoir qui rassemble des partis aux vues souvent éloignées - sociaux-démocrates, écologistes à gauche, et Libéraux à droite - étale ses divisions en public.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 04/09/2023 à 16:48
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Un article totalement délirant, pour ne pas dire stupide. Les fondamentaux technologiques de l'Allemagne restent bon, contrairement à la FRANCE. L'Allemagne ne peut donc être vue comme le boulet de l'Europe. Elle a des hauts et des bas, comme tout ...

à écrit le 04/09/2023 à 9:55
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Vous êtes un journal économique vous savez donc que quand crise économie il y a il y a moins de ventes, même si en économie financiarisée la production couplée à la force de vente a eu son succès cela ne pouvait pas durer ad vitam eternaem de forcer ...

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