La flambée des cours de l'énergie qui ébranle toutes les économies occidentales occupe le cœur des discussions entre dirigeants du G7 réunis en Bavière. Dans ce contexte, le président Emmanuel Macron a rappelé la proposition française de réformer le marché de l'électricité européen. Lors d'une conférence de presse ce mardi à l'issue du sommet du G7 en Allemagne, le chef de l'Etat fustige le système actuel « absurde » des prix de l'électricité dans l'Union européenne.
Emmanuel Macron a comparé la hausse des prix dans toute l'Europe à « un impôt de l'extérieur qui vient par le gaz et l'électricité » depuis le début de la guerre en Ukraine, déplorant que « l'argent du contribuable n'a pas vocation à compenser. (...) Sinon c'est un système sans fin qui va nous appauvrir », a lancé Emmanuel Macron avant de fustiger « des prix d'électricité qui s'envolent et qui n'ont plus rien à voir avec les coûts de production d'électricité, ça suit le gaz, c'est absurde ; ce qui fait que vous avez des acteurs, par exemple dans le renouvelable, qui font des surprofits dans la période totalement déraisonnables ».
« Honnêtement ce sont les Shadoks »
Évoquant les boucliers tarifaires déployés par le gouvernement français, Emmanuel Macron a pointé leurs limites. « On dépense l'argent du contribuable pour essayer d'aider le même contribuable comme consommateur à faire face à l'augmentation des prix, qui vient de l'extérieur, sur le pétrole et sur le gaz qu'on ne produit pas, et qui est liée à la guerre ». Face à cette situation, « objectivement la meilleure réponse, c'est de faire baisser ses prix à l'achat », a préconisé Emmanuel Macron. Il a affiché son soutien aux efforts de la Commission européenne début juin, et à la volonté des pays du G7 de plafonner le prix du pétrole.
« Honnêtement ce sont les Shadoks, ce qu'on on est en train de vivre », a-t-il insisté en référence à ces personnages d'une série d'animation à l'humour volontiers absurde, diffusée en France à partir de la fin des années 60.
En réponse aux critiques d'Etats membres contre le marché de l'électricité, dont la France, la Commission tente de réagir. Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a déjà promis dimanche dans une interview au Journal du dimanche que « les choses commencent à bouger à la Commission européenne » en réponse à la proposition de la France de réformer le mode de calcul des prix de l'électricité. Très critiqué, ce mécanisme de calcul intègre le coût marginal de la dernière centrale appelée pour satisfaire la demande. Il s'agit souvent d'une centrale à gaz, dont le cours explose. Cela alimente la flambée des prix de l'électricité. « Une étude est en train d'être finalisée. Elle demande encore des approfondissements », a expliqué le commissaire.