Quand ETI et start-up s’allient pour innover

BNP Paribas inaugurera en 2015 un accélérateur et une pépinière d’entreprises, destinés à favoriser "l’open innovation" entre ses clientèles d’ETI et de jeunes pousses.
Christine Lejoux
BNP Paribas investira 10 millions d'euros sur trois ans, dans le cadre de son programme "Innov&Connect." REUTERS

Quand on parle "d'open innovation", on songe souvent aux collaborations entre grands groupes et start-up. Les premiers s'efforçant, via ces partenariats technologiques, commerciaux ou capitalistiques, de ne pas se laisser doubler par de jeunes pousses débordantes d'imagination et promptes à mettre leurs idées en œuvre. SFR, Suez Environnement, Orange, Publicis... Un nombre croissant de grandes entreprises lancent des fonds de capital-risque, dits de "corporate venture", pour investir dans des PME innovantes. Mais l'open innovation doit aussi être l'affaire des ETI, ces entreprises de taille intermédiaire qui se trouvent au cœur des priorités économiques du gouvernement.

 Si ce dernier a tant à cœur de développer les ETI, c'est parce que celles-ci, tout en ne représentant que 0,2% du nombre total d'entreprises en France, emploient près de 3 millions de salariés en équivalents temps plein (ETP), soit 23,7% du total. Et leur activité ne pèse pas moins de 27,6% dans le chiffre d'affaires national. Or, "pour grandir, les ETI ont besoin d'innover", rappelle Marie-Claire Capobianco, directeur des réseaux France de BNP Paribas, une banque qui compte parmi ses clients les trois quarts des quelque 4.000 ETI françaises.

 3.000 clients parmi les ETI, 1.000 du côté des start-up

 Certes, celles-ci disposent déjà de leurs propres bureaux de recherche et développement (R&D), mais "des partenariats avec des start-up plus agiles leur permettront de faire aboutir rapidement des processus d'innovation qui, sinon, risqueraient de mûrir longtemps dans leurs laboratoires", explique Marie-Claire Capobianco. Sans compter que s'associer avec une jeune pousse réduit les coûts de ces mêmes processus d'innovation. Enfin, "les start-up peuvent aider les ETI à sortir d'une vision très sectorielle (de leur activité)", souligne Yoann Jaffré, directeur du Lab de l'Atelier BNP Paribas, la cellule de veille technologique de la banque française. Et si les start-up ont-elles aussi tout intérêt à innover en partenariat avec des ETI, c'est parce que ces dernières sont autant de clients en puissance pour les prototypes que les jeunes pousses souhaitent commercialiser.

L'open innovation devenant "un sujet de plus en plus important pour les entreprises", BNP Paribas a dévoilé jeudi 25 septembre un programme baptisé "Innov&Connect", qui permettra à sa clientèle d'ETI et de start-up - au nombre de 3.000 pour les premières et de 1.000 pour les secondes - de se rencontrer et de travailler ensemble. Et ce, autour des besoins d'innovation des ETI, sur la base desquels l'Atelier BNP Paribas sélectionnera les start-up les plus adéquates. "Nous formerons des couples ETI/start-up, qui travailleront ensemble durant plusieurs mois", précise Yoann Jaffré. A cette fin, BNP Paribas leur dédiera deux lieux, à partir du premier trimestre 2015.

Un investissement de 10 millions d'euros sur 3 ans

 Le premier - situé 19 rue Poissonnière, dans le 2ème arrondissement de Paris, tout près du Numa, les nouveaux locaux de l'association Silicon Sentier - sera un accélérateur. Autrement dit, il permettra - gratuitement - aux ETI et aux jeunes pousses innovantes de plancher sur la phase amont de leurs projets communs, durant quatre mois. Le second, sis à Massy-Saclay, dans l'Essonne, est une pépinière, destinée à accompagner pendant 12 à 24 mois la phase de pré-commercialisation des innovations développées par les ETI et les start-up. Il en coûtera à ces dernières 250 euros par poste et par mois, "un tarif très compétitif", assure Marie-Claire Capobianco.

Mais pourquoi BNP Paribas joue-t-elle les incubateurs ? Quel bénéfice la banque retirera-t-elle de ce programme "Innov&Connect", dans lequel elle investira la coquette somme de 10 millions d'euros sur trois ans ?

Marie-Claire Capobianco sourit :

" En accélérant les processus d'innovation des ETI et en facilitant la capacité des start-up à trouver des débouchés commerciaux pour leurs business models, ce programme sera créateur de valeur pour ces deux catégories d'entreprises. Or toute croissance des entreprises est bonne pour nous, surtout lorsque celles-ci sont nos clientes"

Christine Lejoux

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Commentaire 1
à écrit le 02/10/2014 à 23:31
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Le nouveau dieu.... L'innovation nous sauvera... venez à moi innovateur le dieux croissance vous attend ... Ayez pitié de nous INNOVEZ....

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