Nouveau désengagement évoqué pour la Société Générale

Mariage dans la gestion d'actifs, réduction de taille dans la banque d'investissement suite à la crise des subprime et à l'affaire Kerviel, la Société Générale pourrait aussi marier ou céder une autre activité.

Face à la consolidation de l'industrie de la conservation d'actifs, la Société générale, qui a déjà réduit de taille dans la banque d'investissement suite à la crise des subprime et à

l'affaire Kerviel

, pourrait être tentée de vendre sa filiale spécialisée dans les métiers titres ou de nouer un partenariat. Une telle opération pousserait alors les grandes banques dépositaires américaines et européennes à se pencher sur le dossier pour rester dans la course au leadership mondial.

La Société générale n'a encore rien révélé de ses intentions pour sa filiale Société générale Securities Services (SGSS). Mais interpellé par un actionnaire lors de l'assemblée générale le 25 mai, Frédéric Oudéa, le P-DG de la Socgen a dit s'attendre à une vague de consolidation du secteur. "En Europe, vous avez quelques grandes banques qui se consacrent à ce métier. (...) Ce qu'on peut penser c'est qu'il y aura, dans les années à venir, un processus de consolidation", a répondu Frédéric Oudéa.

D'après les estimations d'un analyste, la filiale SGSS de la Socgen, qui propose notamment des services de conservation de titres, de banque dépositaire et d'administration de fonds, pourrait être valorisée autour de 500 millions d'euros. Cette activité, où la taille critique est capitale, est réputée être très gourmande en investissements, particulièrement dans les supports et plates-formes informatiques. "Dans cette activité vous devez beaucoup investir dans les plates-formes informatiques. Les exigences d'investissement sont telles que vous devez avoir une taille critique suffisante", explique un analyste financier basé à Paris.

En 2004, la Société générale a regroupé toutes les activités de SGSS pour en faire une ligne de métier unique, ce que des banquiers ont perçu comme une première étape en vue d'une possible vente ou d'un possible partenariat. La banque est désormais le sixième acteur mondial de la conservation d'actifs.

QUATRE CANDIDATS POTENTIELS

Parmi les probables candidats figurent les banques françaises BNP Paribas et Crédit agricole mais aussi les établissements financiers américains State Street et Bank of New York Mellon, ces deux derniers ayant d'ailleurs récemment réalisé des acquisitions en Europe. Début mars, BNY Mellon a par exemple acquis en Allemagne BHF Asset Servicing pour 343 millions de dollars tandis que State Street a racheté en décembre dernier les activités de services aux investisseurs de la banque italienne Intesa Sanpaolo.

Les quatre banques se sont abstenues de tout commentaire sur un éventuel rapprochement avec Société générale Securities Services. Interrogé par Reuters à l'issue de l'assemblée générale sur un possible partenariat dans les métiers titres, Frédéric Oudéa s'est aussi refusé à tout commentaire. Plusieurs sources ont indiqué que le Crédit agricole, qui a déjà fusionné en 2009 ses activités de gestion d'actifs avec celles de la Socgen au sein d'Amundi, était vu comme un partenaire logique pour SGSS. "SGSS n'est pas une activité-clé pour la Société générale. L'acquéreur normal, logique serait le Crédit agricole", confie une source proche du source bancaire.

"Après la fusion avec le Crédit agricole dans la gestion d'actifs, un désengagement des métiers titres serait la suite logique", dit aussi un banquier parisien. Dans l'hypothèse d'un rapprochement de SGSS avec le Crédit agricole, qui est le numéro neuf mondial du secteur avec sa filiale Caceis, le nouvel ensemble passerait devant BNP Paribas, actuellement numéro cinq mondial. Pour l'heure la Société générale a écarté toute fusion avec le Crédit agricole mais n'a pas exclu de nouveaux partenariats à l'image de ceux noués avec la Banque verte dans la gestion d'actifs ou dans le courtage avec Newedge.

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