Bank of America accumule les déboires

La banque perdait 7 % en début de séance à Wall Street entraînée par la chute des valeurs bancaires et alourdie par l'accumulation des litiges dont elle a hérité après le rachat de sa filiale de crédits immobiliers.
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Entre cessions d'actifs, pertes historiques, affaires judiciaires et chute du cours de Bourse, il ne se passe pas un jour sans que Bank of America (BofA) alimente l'actualité. Le titre du géant américain subissait jeudi 18 août l'une des plus forte chute à la Bourse de Wall Street à l'ouverture avec - 7 % à 6,94 dollars. La tendance était certes à la baisse pour l'ensemble des valeurs bancaires. Mais Bofa subissait l'effet supplémentaire d'une audience judiciaire à New York dans le cadre d'un contentieux avec le rehausseur de crédit MBIA. Si la responsabilité de la banque était reconnue dans cette affaire concernant des crédits immobiliers considérés comme fautifs, il pourrait lui en coûter jusqu'à 9 milliards de dollars.

Sept jours plus tôt, le lundi 8 août, c'était l'assureur américain American International Group (AIG) qui avait déposé plainte contre BofA pour récupérer plus de 10 milliards de dollars d'indemnisation. Il accuse la banque américaine d'une « fraude massive » : l'assureur tient responsable BofA de pertes sur des prêts hypothécaires ayant contribué à la crise des « subprimes ».

Toujours concernant des contentieux liés aux « subprimes », ces crédits immobiliers souscrits par des emprunteurs peu solvables, BofA était prêt en juin, selon le « Wall Street journal », à verser 8,5 milliards de dollars à un groupe de 22 investisseurs, parmi lesquels le premier gestionnaire d'actifs mondial, BlackRock, l'assureur MetLife ou encore la Réserve fédérale de New York. La banque a hérité des litiges concernant sa filiale de crédits hypothécaires Countrywide. Rachetée en 2008 pour un peu plus de 4 milliards de dollars, Countrywide était alors le numéro un américain des crédits hypothécaires. Kenneth Lewis, le patron de Bank of America de l'époque, se félicitait d'avoir saisi « une opportunité unique », en mettant la main sur des actifs « sous-évalués ».

Sanctions pécuniaires

La banque risque aussi, depuis plusieurs mois, des sanctions pécuniaires pour des saisies immobilières non fondées, comme plusieurs de ses consoeurs américaines. Ce qui, selon BofA, pourrait lui coûter jusqu'à 1,5 milliard de dollars. Enfin, même les clients les plus modestes en veulent directement à la banque : le 23 mai dernier, le Wall street journal indiquait que BofA était prête à payer 410 millions de dollars à environ de 1 million de clients qui s'étaient plaints d'agios excessifs sur leurs découverts.

Face à cette accumulation de litiges, la banque cherche à céder des actifs. Elle serait en négociations exclusives pour vendre sa filiale immobilière Merrill Lynch's Real Estate au fonds d'investissement Blackstone pour un maximum de 1 milliard de dollars, selon des informations publiées cette semaine par le « Financial Times » et l'agence Bloomberg. La vente pourrait intervenir dans plusieurs semaines et comprendrait entre 800 millions et 1 milliard de dollars d'actifs non stratégiques en Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud.

Bank of America a en effet perdu plus de 22 milliards de dollars sur les quatre derniers trimestres dans son activité de crédit immobilier. Cette dernière a contribué à la perte historique publiée par BofA au deuxième trimestre 2011 de 9,13 milliards de dollars, liée à une provision géante de 14 milliards de dollars pour solder les contentieux générés par Countrywide.

BofA va cependant récupérer du cash. Elle a annoncé lundi 15 août la vente de ses activités de cartes de crédit en Grande-Bretagne, en Irlande et au Canada. Dans ce dernier pays, l'établissement américain a conclu un accord avec la canadienne TD Bank Group portant sur un portefeuille de 8,6 milliards de dollars.

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Commentaires 4
à écrit le 19/08/2011 à 11:53
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Combien d'agence la SG va t-elle devoir fermer pour pallier à ses déboirs ?

à écrit le 19/08/2011 à 7:39
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Faites comme aux USA, mettez des messages sur twiter, et autres réseaux sociaux qui suggèrent aux clients des banques françaises de retirer leur argent de ces banques. actuellement tous nos maux viennent des USA, et ceux-ci veulent déstabiliser la zo...

le 19/08/2011 à 9:10
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c est toute la zone euro qu'ils cherchent a destabiliser et pas seulement la France ...par alors oui si en plus ils peuvnt se manger une banque Française en faisant baisser les cours a coups de rumeur et de prédictions digne de Mme Soleil je pense qu...

le 23/08/2011 à 11:39
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voui, retirez donc votre argetn des banques pour vous le faire voler chez vous.. c'est arriver à plusieures personnes.. Moi je m'en fou, j'ai rien à retirer à part mon salaire qui tombe tous les mois..1300e!!

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