L'euro s'est stabilisé mais semble condamné à se déprécier face au dollar

La monnaie unique a profité de la relative accalmie des marchés de dette. Mais le spectre d'un éclatement de la zone continuera à peser sur la devise européenne.
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Les dégradations en cascade qui ont touché la France et plusieurs pays de la zone euro n'ont pas provoqué de remous particuliers sur les marchés ce lundi. Après avoir crevé vendredi un nouveau plancher de 16 mois face au billet vert en dérivant jusqu'à 1,2625 dollar, l'euro s'est stabilisé aux alentours de 1,267 dollar, son niveau de clôture de la semaine dernière. Principale victime des révisions de notation Standard & Poor's (S&P), la France a même vu ses obligations rebondir sensiblement pour regagner l'essentiel du terrain perdu vendredi, avant l'officialisation des décisions de l'agence américaine.

Le mouvement a été soutenu par le succès de l'adjudication de dette à court terme de la France, qui a placé 8,6 milliards d'euros à 3 mois, six mois et 1 an à des taux stables voire en légère baisse. Ce résultat encourageant en vue de l'émission à long terme française de jeudi a en outre été renforcé par l'annonce de Moody's, qui s'est donnée quelques mois supplémentaires pour examiner la perspective stable du AAA français. « Pour l'instant, [l'annonce de S&P] ne remet pas en cause les meilleures dispositions affichées par le marché en fin de semaine dernière. Ceci vaut également pour les autres pays de la zone, à l'exception du Portugal, le passage en catégorie ?spéculative? entraînant des réallocations de fonds qui mettent une pression supplémentaire sur les niveaux de taux », souligne Éric Brard, responsable mondial des gestions taux chez Amundi.

Alors que la plupart des taux européens se détendaient dans le sillage des rumeurs d'intervention de la BCE sur les marchés obligataires italien et espagnol, les taux à 2 ans grec et portugais ont respectivement bondi de 340 et 260 points de base, à 166 % et 15,3 %. « Nous continuons à anticiper qu'un éclatement limité de la zone euro - impliquant probablement la sortie de la Grèce -, commencera en 2012, avec des effets négatifs sérieux sur les plans financiers et économiques aussi bien dans la zone euro que dans le reste du monde », préviennent les experts de Capital Economics. Les analystes d'UBS estime désormais possible que l'euro pourrait casser le seuil de 1,22 dollar dans les 4 prochaines semaines.

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