BNP Paribas à la conquête de la Bretagne

La première banque française fusionne son réseau Ouest avec la Banque de Bretagne. Le nouvel ensemble réalisera un produit net bancaire de 150 millions d'euros.
Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas. Copyright Reuters

BNP Paribas, ce n'est pas seulement une banque d'envergure mondiale, qui s'est illustrée ces dernières années avec les rachats de l'italienne BNL et de la belge Fortis. De la croissance externe, la première banque française en fait également à plus petite échelle. En témoignent les modalités du rapprochement de son réseau Ouest avec la Banque de Bretagne, présenté ce jeudi, à Rennes. Un projet qui se trouvait dans les cartons de la banque de la rue d'Antin depuis septembre 2010, et qui aboutira d'ici à la fin juin à la création de BNP Paribas-Banque de Bretagne, un ensemble qui dégagera un produit net bancaire de 150 millions d'euros et comptera 1.400 collaborateurs, dont 600 "ex Banque de Bretagne", précise Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France de BNP Paribas.

Une banque bretonne et internationale

Née en 1909, la Banque de Bretagne avait été rachetée par BNP en 1989, avant la fusion de celle-ci avec Paribas. Jusqu'à présent, la Banque de Bretagne et le réseau Ouest de BNP Paribas travaillaient chacun dans son coin. Or « la Bretagne est une région très dynamique sur le plan économique, elle est très importante pour nous », explique Marie-Claire Capobianco. Plus question de laisser la Bretagne et l'essentiel de ses 12.000 entreprises de plus de 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel aux seuls groupes mutualistes, comme le Crédit agricole et le Crédit Mutuel. Surtout que ces sociétés bretonnes « élargissent leurs activités à la France entière, à l'Europe et au-delà, si bien qu'il est intéressant de leur faire bénéficier du réseau international de BNP Paribas », complète Jean-Claude Lallemant, directeur de la Banque de Bretagne. Côté BNP Paribas, c'est l'expertise de la Banque de Bretagne auprès des TPE, les entreprises réalisant entre 750.000 et 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, qui intéresse, indique Frédérique Rabier-Hamon, directrice du réseau Ouest de la première banque française.BNP Paribas-Banque de Bretagne, qui se flatte d'avoir augmenté de 6,2% l'encours de ses crédits d'investissements, en 2011, à 2,1 milliards d'euros, contre une moyenne de 4,3% pour les banques de la région, se veut donc une banque « bretonne et internationale. »

Un investissement de 100 millions d'euros

Les particuliers ne sont pas oubliés. D'ici à la fin 2012, ils beneficieront d'un réseau d'une centaines d'agences, dont sept nouvelles, BNP Paribas-Banque de Bretagne souhaitant jouer la carte de la proximité. Notamment aupres de la clientèle porteuse des étudiants, trés nombreux dans la région. "Avec plus de 250.000 clients particuliers et quelque 5.000 grands comptes, notre force de frappe est considérable", se réjouit Frédérique Rabier-Habon. Reste que les banques mutualistes detiennent 75% du marche breton, contre un peu moins de 10% pour le nouvel ensemble BNP Paribas-Banque de Bretagne. Sans prétendre rivaliser un jour avec les mutualistes, ce dernier affirme cependant nourrir des "ambitions fortes", notamment dans la banque privée (gestion de patrimoine) et sur le segment des TPE. Des ambitions nécessaires pour rentabiliser ce projet de rapprochement, d'un coût global de 100 milions d'euros environ.

La banqué réfute toute idée de "credit crunch"
Qu'on ne dise pas à Marie-Claire Capobianco que les banques ne prêtent pas aux ménages et aux entreprises! "Les banques francaises distribuent largement des crédits et même davantage que dans d'autres pays d'Europe", a martelé la directrice des réseaux France de BNP Paribas. En janvier, les encours de crédits accordés par les banques francaises aux entreprises et aux particuliers ont progressé de 5,5%, et de 5,4% en ce qui concerne les crédits d'investissement, a indiqué Marie-Claire Capobianco. Et d'insister : " Les entreprises qui ont des projets viables à financer ne doivent donc pas freiner leur developpement." 

 

 

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