Les malheurs d'UBS inquiètent ses concurrents

Nombre d'autres banques devront, elles aussi, procéder à de nouvelles suppressions de postes dans leurs activités de marché. En raison, notamment, de leur manque de taille critique dans les métiers de fixed income.
UBS devrait annoncer demain, mardi 30 octobre 2012, la suppression de 10.000 postes, selon le Financial Times. Copyright Reuters

Après Credit Suisse et UBS, à qui le tour? Quelle sera la prochaine banque européenne à procéder à des plans massifs de licenciements? Selon le Financial Times de ce week-end, la banque suisse UBS devrait annoncer demain, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, la suppression de pas moins de 10.000 postes, en particulier dans ses métiers de banque de financement et d'investissement (BFI, par opposition à la banque de détail). Le 25 octobre, c'est sa compatriote Credit Suisse qui avait décidé de porter de 3 à 4 milliards de francs suisses son programme de réduction de coûts. Lequel, là encore, cible tout particulièrement la BFI.

Un manque de taille critique dans le fixed income

Les maux dont souffrent UBS et Credit Suisse ne sont pas spécifiques à ces deux banques, ni même de l'ensemble du secteur bancaire suisse. Ils concernent nombre d'autres banques européennes, dont le point commun est l'absence de taille critique dans les métiers dits du fixed income (courtage et émission d'obligations, trading de devises et de matières premières). Ces derniers constituent la principale source de revenus des banques d'investissement, depuis la crise financière de 2008. Cette année encore, ils devraient représenter plus de la moitié de l'activité des BFI, estiment les analystes de Deutsche Bank.

Un marché très concentré

Mais, contrairement au marché primaire actions, très éclaté, celui du fixed income est concentré entre les mains de quelques grands acteurs, comme JPMorgan. La banque américaine pouvait se targuer d'une part de marché de 11,2% au premier semestre, devant sa compatriote Citigroup (9,9%) et la britannique Barclays (9%), selon les calculs de Deutsche Bank. A l'autre extrémité, UBS et Credit Suisse détiennent respectivement 3,9% et 5,1% seulement du marché du fixed income.

Des activités gourmandes en fonds propres

Or ces activités sont très gourmandes en fonds propres et le seront plus encore au cours des prochaines années, au fur et à mesure que sera mise en application la réglementation dite de Bâle III, relative au renforcement des bilans des banques. D'ores et déjà, la BFI mobilise près de la moitié des fonds propres d'UBS, alors que son ROE (return on equity, rentabilité des capitaux propres) est inférieur à 5%, soulignent les analystes de la banque Sarasin. A l'inverse, la division de gestion de fortune consomme 8% à peine des fonds propres de la banque helvétique, et dégage un ROE supérieur à 60%!

Pas étonnant qu'UBS entende réduire la voilure dans la BFI, au profit de la gestion privée. Surtout que la banque suisse est numéro un mondial sur ce marché très rémunérateur. Un atout que ne possèdent pas d'autres banques, contraintes elles aussi de réduire leurs ambitions dans le fixed-income, sans pour autant pouvoir se rabattre sur un marché lucratif, dont elles seraient de surcroît leaders.
 

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Commentaire 1
à écrit le 29/10/2012 à 15:44
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c est le showdown. Négociez avec vos banques des reclassifications (reprenez le métiers que vous aviez appris qui n est pas forcément celui de la banque): refaites des formations et retournez dans le monde productif (batiment, ingénierie, services et...

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