La fintech française Qonto frappe un grand coup en rachetant sa concurrente allemande Penta

La société de services financiers dédiés aux entreprises, la licorne Qonto, valorisée à plus de quatre milliards d'euros, met la main sur son concurrent allemand Penta et augmente ainsi son nombre de clients de 20%. Il lui reste encore à transformer cette croissance en rentabilité.
(Crédits : DR)

Qonto, qui propose aux PME et indépendants un ensemble de service de gestion financière, frappe un grand coup. Elle vient en effet d'acquérir Penta, son concurrent allemand et signe ainsi sa première acquisition. Alexandre Prot, l'un des fondateurs - son père, Baudouin, a dirigé BNP Paribas entre 2003 et 2011 - explique les raisons de ce rachat : « L'Allemagne est un marché porteur pour Qonto puisqu'il est celui qui a le plus crû depuis 18 mois, avec une croissance de 170% du nombre de ses clients l'an dernier, un chiffre attendu également cette année ».

Penta lui apporte sur un plateau 50.000 clients supplémentaires (+20%). L'Allemagne deviendra le ainsi deuxième marché de Qonto après la France. Le nombre de salariés passera quant à lui de 700 personnes à Paris, Berlin, Barcelone et Milan, à 900.

Qonto, une entreprise valorisée à plus de 4 milliard d'euros, pas encore rentable

Lancé en juillet 2017, Qonto a intégré début janvier le club très fermé des licornes, ces jeunes sociétés technologiques valorisées plus d'un milliard de dollars, à la faveur d'une levée de fonds de 486 millions d'euros qui valorise l'entreprise 4,4 milliards d'euros.

La société communiquait alors sur la continuation de son expansion européenne, avec des investissements de 100 millions d'euros dans chacun des quatre pays où elle est présente : France, Italie, Espagne et Allemagne.

Cette enveloppe a été mise à contribution pour le financement du rachat de Penta, en cash et en actions Qonto, dont le montant n'a pas été révélé.

Qonto ambitionne toujours de porter à 2.000 le nombre de ses salariés d'ici à 2025 et d'atteindre un million de clients au même horizon. L'opération devrait être conclue dans les prochaines semaines. Aucune des deux sociétés n'est rentable pour le moment.

Lire aussiComment la néobanque Qonto est devenu l'outil de gestion tout-en-un des PME

En 2020, les pertes cumulées des acteurs français de la banque en ligne se sont creusées

Une rentabilité qui n'est pas facile à trouver pour les acteurs du secteur. En effet, si le secteur de la banque en ligne en France est porteur, le nombre de clients est en forte hausse, les pertes cumulées des 15 principaux acteurs de la banque en ligne en France se sont creusées en 2020.

Au total, leurs pertes nettes se sont établies à 441 millions d'euros cette année-là, contre 376 millions en 2019. Le résultat net par client suit logiquement la tendance, passant d'un niveau médian de - 45 euros en 2019 à - 57 euros en 2020.

Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires dans ce secteur) progresse et trop peu par rapport à des frais généraux (personnel, informatique...) « toujours trop élevés », selon l'ACPR, régulateur du secteur.

Les primes offertes à l'ouverture de compte et les dépenses de publicité pèsent toujours beaucoup sur le coût d'acquisition de la clientèle. L'ACPR est particulièrement attentive à la rentabilité des entreprises du secteur. En mars, elle avait pointé du doigt le modèle de croissance peu voire pas rentable des nouveaux acteurs du paiement.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 22/07/2022 à 9:34
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C'est très bien de voir des sociétés innovantes se créer et se développer en France et en Europe.

le 22/07/2022 à 11:52
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Ce serait bien si elles étaient rentables un jour. Avec la fin de l'argent gratuit, on va voir pas mal de daube-techs disparaître.

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