Paris Europlace mise sur la finance verte pour briller face à Londres

A la veille du deuxième « Climate finance day » et de la COP22, Paris lance son initiative « Finance verte et durable » pour se distinguer dans la compétition internationale entre places financières.
Dominique Pialot
La Place de Paris veut se distinguer grâce à la finance verte

Ce n'est un secret pour personne. Dans le contexte du Brexit  - "auquel nous n'étions pas favorables", tient à rappeler Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, l'association de promotion de la place financière de Paris -  les places financières du Vieux continent se parent de leurs plus beaux atours pour faire revenir vers l'Union européenne une partie des activités financières. Paris compte sur ses atouts dans la finance "verte et durable" pour y attirer ces activités.

Une expertise de longue date

Maturité des acteurs, expérience de collaboration entre acteurs publics et privés (notamment autour de l'élaboration du label ISR), deuxième pays émetteur de green bonds derrière les Etats-Unis et devant la Chine, expertise en matière de reporting et de mesure des impacts environnementaux et sociaux, encore renforcée par l'article 173 de la loi pour la transition énergétique et la croissance verte...il est vrai que la place de Paris a développé de longue date une expertise sur ces sujets.

A deux jours du deuxième « Climate Finance Day » que Paris Europlace co-organise au Maroc avec Casablanca Finance City Authority en amont de la COP22, l'association lance l'initiative « Finance verte et durable » de la Place de Paris. Philippe Desfossés, PDG de l'Etablissement français de retraite additionnelle de la fonction publique (ERAFP), le souligne : "Le climat n'est que l'un des besoins, et nous avons préféré élargir le sujet à l'ensemble des enjeux couverts par les objectifs de développement durable, qui présentent également des problématiques de financement lourdes, dans lesquelles la finance privée a un rôle à jouer."

Accroître les volumes sans nuire à la qualité du marché

Mais sur ce créneau-même, la concurrence commence à se durcir. Depuis la première édition du "Climate finance day", une première occasion remarquée de mobiliser les acteurs du secteur, organisée par Paris Europlace en mai 2015 en amont de la COP21, plusieurs initiatives ont vu le jour : la UK green finance initiative, la green financial task force chinoise, le green exchange luxembourgeois...

Paris a bien l'intention de faire valoir ses atouts. Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, la filiale de Natixis Asset Management dédiée à l'investissement responsable, a coordonné une étude fondée sur une quarantaine d'entretiens avec les acteurs de la place. Il met aussi le doigt sur le paradoxe auquel est confrontée la finance verte. Il s'agit d'augmenter significativement les volumes, encore très marginaux malgré leur croissance rapide (les green bonds ne représentent ainsi que 1% des obligations émises dans le monde) et d'élargir son spectre d'innovation notamment au private equity, à la banque et à l'assurance. Mais aussi de conserver une qualité à ce marché. "En brisant la confiance des investisseurs, le greenwashing serait la pire des choses", a souligné Philippe Zaouati.

Créer un indice mondial pour améliorer sa visibilité

Le rapporte comporte quinze propositions destinées à renforcer encore le rôle de la capitale française dans la finance verte et durable. Outre un approfondissement de l'expertise et de l'innovation, la nécessité de travailler plus ensemble, non seulement entre acteurs privés mais également entre public et privé, un objectif de visibilité a été identifié. La publication annuelle d'un indice mondial de la finance verte et durable, ainsi que la création d'une « carbon disclosure initiative » à partir des obligations contenues dans l'article 173, ont ainsi vocation à élaborer permettre à Paris d'accroître son rayonnement sur le sujet.

Le Comité "Initiative finance verte et durable de la Place de Paris", créé en mai 2016 au sein de Paris Europlace, rassemble l'ensemble des acteurs de l'industrie financière actifs dans ce domaine. Il doit être doté d'un budget dont le montant n'a pas été dévoilé. Parmi ses premières missions : la création d'une marque, qui devrait être lancée début 2017, destinée notamment à pérenniser un « Climate finance day » couplé aux COP climat annuelles.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 03/11/2016 à 12:51
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Le brexit vous pousse aux incohérences faites donc attention, être partisan n'est pas être précis. Si la finance verte pique des clients à la finance anglaise ce ne sera pas à cause du brexit mais surtout à cause d'un nouveau produit financier mi...

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