JP Morgan débourse 220 millions pour la Fintech WePay

La banque américaine réalise sa première acquisition d'ampleur d'une startup de la finance, après avoir regardé de près Worldpay cet été. Cette concurrente d'Adyen ou Stripe fournit une solution de paiement aux sites d'e-commerce et de crowdfunding.
Delphine Cuny
Le logo de la JP Morgan Chase à côté de celui de la Fintech, qui devrait garder sa marque et son autonomie après le rachat par le géant bancaire.

Décidément, l'univers du paiement suscite les convoitises. La première banque américaine en termes d'actifs, JP Morgan Chase, a annoncé mardi soir son projet d'acquérir l'entreprise californienne WePay, qui fournit une solution de paiement à des plateformes de financement participatif comme le numéro un du crowdfunding GoFundMe et YouCaring ou des boîtes de logiciel comme celui de de comptabilité à distance FreshBooks ou celui de marketing email Constant Contact. C'est le premier achat d'ampleur de JP Morgan dans la Fintech: selon le Wall Street Journal, le prix serait supérieur à la valorisation de WePay lors de sa dernière levée de fonds en 2015, à laquelle avaient participé le fonds de venture capital FTV et le japonais Rakuten (Priceminister), soit 220 millions de dollars.

Cet été, la banque américaine s'était intéressée au système de paiement britannique Worldpay finalement racheté par Vantiv Inc pour 8 milliards de livres (près de 9 milliards d'euros).

Fondée en 2008 dans la Silicon Valley par deux jeunes de 23 ans à l'époque, Bill Clerico et Rich Aberman, WePay est beaucoup plus petite : concurrente du néerlandais Adyen et surtout des américains Stripe ou Braintree (PayPal), l'entreprise emploie 200 personnes et fournit une interface de paiement clé en main très appréciée des petites et moyennes entreprises. Un segment de clientèle stratégique pour JP Morgan, qui compte 4 millions de PME potentiellement intéressées par la brique de paiement de WePay.

« Chase et WePay permettront aux commerçants d'accepter les paiements instantanément et d'être payés plus rapidement afin de ne jamais perdre une vente », font valoir les deux entreprises dans leur communiqué commun.

Partenariats et levées de fonds

Ce n'est cependant par la première initiative de JP Morgan dans la Fintech : la banque dirigée par Jamie Dimon est aussi partenaire de Bill.com, une plateforme de gestion des factures et des paiements pour les entreprises, dans laquelle il vient d'investir lors d'un tour de table géant de 100 millions de dollars, aux côtés du fonds singapourien Temasek. Elle a aussi participé en mai à la levée de 50 millions de LevelUp, une appli de commande et paiement pour cafés et restaurants. En août, elle a annoncé le prolongement de sa collaboration avec le site de prêts aux PME OnDeck Capital dont il utilise la technologie pour offrir une réponse en ligne en quelques minutes aux demandes de prêts de 200.000 euros maximum.

Selon le cofondateur de WePay, Bill Clerico, qui fut un éphémère banquier d'affaires chez Jefferries, JP Morgan va laisser son autonomie et sa marque à l'entreprise de Redwood City qui va doubler de taille au cours des 12 prochains mois.

« Avec Chase derrière nous [...] nous deviendrons rapidement l'une des entreprises des technologies de paiement les mieux financées au monde et au-delà nous [lui] servirons de plateforme pour accroître sa présence dans la Fintech et la Silicon Valley », écrit le directeur général dans un billet de blog.

Delphine Cuny

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