Visa, Mastercard : les très prospères géants des cartes bancaires

Les numéros un et deux mondiaux des cartes de paiement ont dépassé les attentes au premier trimestre, pas seulement grâce au coup de pouce fiscal de Trump : la croissance reste très solide dans le monde entier.
Delphine Cuny
Mastercard, qui capitalise 193 milliards de dollars, ce qui le classe au niveau des dix premières banques mondiales, se présente comme une entreprise de technologie dans le secteur mondial des paiements. Ses cartes sont très prisées des néobanques en Europe comme Revolut ou N26.
Mastercard, qui capitalise 193 milliards de dollars, ce qui le classe au niveau des dix premières banques mondiales, se présente comme "une entreprise de technologie dans le secteur mondial des paiements". Ses cartes sont très prisées des néobanques en Europe comme Revolut ou N26. (Crédits : Jonathan Bainbridge)

Les géants des cartes bancaires pourraient ironiser en reprenant la célèbre citation de Mark Twain : les rumeurs concernant leur mort sont grandement exagérées. Subissant les assauts de multiples modes de paiement apparemment concurrents, sur mobile, via une messagerie, par virement instantané, Mastercard comme Visa sont en réalité en pleine forme. Comme le numéro un mondial Visa la semaine dernière, Mastercard a publié mercredi 2 mai des résultats du premier trimestre très au-delà des attentes, dépassant le consensus pour le 11e trimestre consécutif. Le chiffre d'affaires de la firme de Purchase, dans l'État de New York, a augmenté de 31% à 3,58 milliards de dollars (+27% hors effet de change), un niveau record.

Idem pour le bénéfice net, à 1,5 milliard de dollars (+38%), qui a profité de la réforme fiscale de Donald Trump. Mastercard a également relevé sa prévision de croissance de chiffre d'affaires annuel à près de 20%, contre environ 15% auparavant.

Les investisseurs ont applaudi, l'action Mastercard s'adjugeant 3,4% en séance, portant à 193 milliards de dollars sa capitalisation boursière, ce qui le classe au niveau des dix premières banques mondiales. Ce mastodonte qui se présente comme "une entreprise de technologie dans le secteur mondial des paiements" surfe en réalité comme Visa sur la digitalisation des paiements, leur réseau d'acceptation mondial étant indispensable, pour l'instant, à toutes ces nouvelles alternatives au rectangle de plastique, qui peut être entièrement dématéralisé. Seuls les wallets chinois Alipay et WeChat Pay semblent pouvoir s'en passer.

"Nous investissons dans les domaine de la sûreté et de la sécurité ainsi que dans nos solutions digitales pour soutenir notre croissance à long terme, dans le but de fournir des transactions simples et sûres sur tous les canaux", a fait valoir le Pdg Ajay Banga.

Touristes, néobanques et Millenials

Le volume total de transactions traitées par Mastercard dans le monde a augmenté de 14% en monnaies locales, à 1.415 milliards de dollars. Les paiements transfrontières ont grimpé de 21%, la faiblesse du dollar ayant dopé les dépenses des touristes. Cette dynamique a plus que compensé les ristournes et incitations accordées aux banques émettrices de ces cartes (plus de  2,4 milliards émises dans le monde sous marque Mastercard et Maestro), particulièrement prisées des néobanques qui ont le vent en poupe Europe comme Revolut ou N26, Compte Nickel, etc.

La semaine dernière, le leader Visa avait également excédé le consensus, relevé ses prévisions annuelles et vu son action bondir de plus de 3%. Le leader mondial des systèmes de paiements vaut plus de 258 milliards de dollars.

Visa Inc a engrangé plus de 5 milliards de dollars de revenus au cours de son deuxième trimestre fiscal (janvier à mars), en hausse de 13%, et 2,6 milliards de bénéfice net (+26%). La plus forte dynamique provient des dépenses payées en cartes de débit, préférées aux cartes de crédit par les Millenials américains inquiets de s'endetter, dix ans après la crise des subprimes et dans un contexte de dette étudiante atteignant des niveaux préoccupants.

Delphine Cuny

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Commentaires 4
à écrit le 03/05/2018 à 17:22
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vite un blasexit c est de moi ça. et ça colle bien je trouve.

le 03/05/2018 à 19:01
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Ouh là faites attention de ne pas vous griller le neurone quand même hein...

à écrit le 03/05/2018 à 8:51
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Est-ce que je lis bien? 1,5 milliards de bénéfices nets pour 3,5 milliards de CA côté Mastercard et 2,6 milliards de bénéfices nets pour 5 milliards de CA côté Visa? A ce niveau-là, c'est même plus une rente! Et à l'évidence, la concurrence n'es...

à écrit le 03/05/2018 à 8:33
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" L'homme qui est pessimiste à 45 ans en sait trop, celui qui est optimiste après n'en sait pas assez. " C'est de Twain aussi et ça colle bien au sujet de votre article je trouve.

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