Drones : l'Elysée pousse Dassault et EADS à enterrer la hache de guerre

Pour satisfaire la France et la Grande-Bretagne, qui veulent disposer d'un drone commun, Nicolas Sarkozy souhaite une coopération entre Dassault, son allié BAE Systems et EADS pour éviter les projets concurrents.
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"Les guéguerres franco-françaises doivent cesser dans la bonne humeur et sur la base du volontariat. Et si ce n'était pas le cas, cela se ferait toujours dans la bonne humeur mais sur la base d'instructions". Sans citer de noms, le chef de l'État Nicolas Sarkozy a été néanmoins très clair ce lundi lors de l'inauguration du salon aéronautique du Bourget. Sur le terrain, Dassault Aviation et EADS, qui s'affrontent depuis plus de dix ans sur les drones, doivent donc mettre fin à leur rivalité. Ils doivent coopérer plutôt que de s'affronter, pour répondre au besoin de la France et de la Grande-Bretagne de disposer d'un drone (de moyenne altitude-longue endurance) commun aux deux pays. Objectif : qu'il n'y ait qu'une offre et éviter de reproduire le schéma constaté dans les avions de combat avec d'un côté le Rafale de et de l'autre l'Eurofighter (BAE Systems et Finmeccanica).

Or, cette rivalité est la même aujourd'hui dans les drones, avec les projets Talarion d'EADS (proposé à l'Allemagne, la France et l'Espagne) et Telemos deDassault Aviation en coopération avec le britannique BAE Systems. Ces derniers se sont en effet alliés peu de temps après l'accord de coopération militaire franco-britannique signé en novembre dernier. Une nouvelle étape va intervenir au salon du Bourget, probablement ce mardi, avec la création d'ici à la fin de l'été d'une équipe conjointe chargée de rédiger dans un délai d'environ un an et demi un cahier des charges du futur drone européen permettant de lancer l'appel d'offres.

Un acheteur commun : la France et la Grande-Bretagne

"Il y a aujourd'hui un acheteur commun, la France et la Grande-Bretagne. Ce n'est pas une tragédie d'avoir une offre européenne regroupée", a indiqué lundi le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Paris pousse donc à une réponse commune entre Dassault, son allié BAE Systems et avec un partage des tâches entre chaque industriel. Non seulement pour la conception et la production du drone mais aussi pour la solution intermédiaire nécessaire avant son entrée en service à l'horizon 2018 pour les plus optimistes.

Selon Gérard Longuet, il y a deux solutions pour cette période intermédiaire : l'achat sur "étagère" à l'étranger ou une coopération entre les industriels européens dès aujourd'hui à partir des produits existants pour les prolonger ou de tenter une expérience un peu "différente". Cette dernière solution permettrait de préparer la coopération pour le futur drone.

Problème : "Il faut que EADS et Dassault arrêtent de se regarder en chiens de faïence", assure Gérard Longuet. Et c'est là que que le bât blesse. D'une part les dirigeants des deux entreprises ne s'apprécient guère, même si possède 46 % du capital de Dassault Aviation . D'autre part, chacun des deux industriels a l'intime conviction que son offre de drone est la meilleure, et est hostile à une coopération. À ce sujet, le patron de Charles Edelstenne aime citer le général Foch : "J'ai moins d'admiration pour Napoléon depuis que je commande une coalition".

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Commentaires 3
à écrit le 22/06/2011 à 11:01
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Au delà du fond, la forme de l'article est déplorable avec des éléments de phrase manquantes, des informations oubliées... dommage car l'info est intéressante

à écrit le 21/06/2011 à 17:44
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J'avais plutôt compris qu'il s'agissait d'une allusion au rapprochement difficile entre Thalès et Safran, n'était ce as aussi eux qui étaient visés ?

le 22/06/2011 à 10:52
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Non. La question a été clairement demandée à Gérard Longuet, qui d'ailleurs n'a pas parlé que quelques minutes sur Safran-Thales.

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