Ça plane pour Airbus Helicopters en Amérique Latine

Airbus Helicopters détient 50 % de parts de marché sur les livraisons lors des cinq dernières années et 35 % sur la flotte totale en service en Amérique Latine.
Airbus Helicopters a engrangé six nouvelles commandes ou intentions de commande pour un montant de 54 millions de dollars au salon aéronautique et défense de FIDAE au Chili

Tous les fabricants d'hélicoptères se donnent actuellement rendez-vous en Amérique Latine pour profiter de la très belle croissance de son marché aéronautique. Avec le marché des satellites d'observation très dynamique, celui des hélicoptères est également en plein essor en Amérique Latine où 36 % des opérateurs prévoient dans les cinq ans à venir d'augmenter leur flotte (contre 4 % l'inverse), selon la dernière étude d'Honeywell Aerospace. Du coup, l'Amérique Latine concurrence l'Europe pour devenir le deuxième marché mondial derrière l'Amérique du Nord, la terre d'accueil des hélicoptères. 

Airbus Helicopters cartonne 

Dans ce contexte extrêmement dynamique, Airbus Helicopters estime détenir "50 % de parts de marché sur les livraisons des cinq dernières années et 35 % sur la flotte totale", souligne le vice-président exécutif en charge des ventes et des services au niveau mondial, Dominique Maudet, très à l'aise au salon de l'aéronautique et de la défense FIDAE au Chili avec ses clients sud-américains. Il faut dire qu'il parle couramment l'espagnol et connaît bien l'Amérique Latine où il a vécu deux ans au Venezuela au début des années 80 où il travaillait pour le compte du ministère des Affaires étrangères. 

Au total, le constructeur dispose d'une flotte de plus de 1.200 hélicoptères en opération dans cette zone géographique, dont 290 dans la zone la plus australe de la région (Chili, Argentine, Bolivie, Pérou et Uruguay). Ce qui en fait européen le leader en Amérique Latine où il vend bon an, mal an entre 50 et 80 appareils, selon le patron des ventes et des services au niveau mondial. Soit environ 15 % de ses ventes totales (422 en 2013). 

A FIDAE, qui se tenait la semaine dernière, le constructeur a engrangé six nouvelles commandes ou intentions de commande pour un montant de 54 millions de dollars : deux EC145 pour l'armée de l'air bolivienne, un A350 B3 pour le ministère de la Sécurité de la province de Buenos Aires, deux EC145 et un EC155 B1 pour un opérateur péruvien resté anonyme). 

Une filiale opérationnelle au Chili 

Pourquoi une telle part de marché en Amérique Latine ? Selon Dominique Maudet, il y a une prime à la performance pour des missions en très haute montagne (Cordillère des Andes) et par temps chaud. D'où la réussite du Fennec, du Super Puma AS332 C1e et de l'A350 B3 (Ecureuil). Enfin, l'EC145 perce bien en Argentine, au Pérou, en Bolivie, au Brésil et au Mexique, constate Dominique Maudet. 

C'est d'ailleurs le cas au Chili où Airbus Helicopters a choisi d'implanter en 2001 une filiale (Airbus Helicopters Chile), qui emploie une centaine de personnes pour des opérations de support commercial, de maintenance et réparation, et enfin de formation pour les cinq pays de la zone la plus australe de l'Amérique Latine. Elle génère autour de 100 millions de dollars de ventes par an. Airbus Helicopters a livré à l'armée de terre chilienne neuf Cougar. Le dernier modernisé (avionique) a été remis au client pendant FIDAE. L'armée de terre dispose également de AS350 B3. Quant à la marine, elle a en service huit Dauphin et des Cougar navals, équipés de lance-torpille et d'Exocet AM 39. 

Une déception au Pérou 

Dans les autres pays de la région, le constructeur est également bien présent. Il a vendu en décembre six Super Puma AS332 C1e à la Bolivie. Un très joli coup pour Airbus Helicopters, qui a également vendu quatre EC145, dont deux en version VIP. Au Pérou, le constructeur a poussé dans ses derniers retranchements le russe Mil, qui a toutefois réussi fin décembre à arracher au bout de deux ans de négociations un contrat de 24 Mi-171CH face au Cougar. Petite compensation toutefois, le ministère de l'Intérieur a acheté un cinquième EC145 destinés à renouveler la flotte de la Police nationale. Le quatre premiers appareils EC145 a été livré en novembre et décembre.

L'Equateur dispose d'une flotte de 10 Fennec et de plusieurs Cougar. En Colombie, Airbus Helicopters propose l'EC145 et l'Ecureuil pour la lutte anti-drogue face à des appareils américains. Enfin, en Argentine, des exemplaires EC 135 et EC145 sont en cours de livraison respectivement pour la gendarmerie et la police. Enfin, le EC225 est proposé pour les missions off-shore. 

Vers de nouvelles commandes au Mexique ? 

Avec la visite de François Hollande au Mexique le 10 et 11 avril, Airbus Helicopters espère la commande de la deuxième tranche d'EC725, soit entre six et douze appareils. Mexico en a déjà acheté 15 exemplaires. Le Mexique, qui a également une flotte de cinq Panther pour sa marine, pourrait la compléter avec 10 nouveaux appareils de ce type. Il a enfin un projet d'hélicoptères multi-usages et interarmées pour lequel le constructeur de Marignane propose le Fennec/Ecureuil qui devraient équiper essentiellement l'armée de l'air.

Au Brésil, Airbus Helicopters et sa filiale Helibras continuent à produire les 50 EC725 dont le contrat a été signé fin 2008. La force aérienne recevra 18 exemplaires, la marine 16 et l'armée de terre 16 également. La Marine et l'armée de Terre disposent de deux exemplaires en service tandis que l'armée de l'air en a déjà quatre. Le premier exemplaire intégralement fabriqué au Brésil par Helibras a effectué son premier vol le 21 novembre dernier à Itajuba, le site de fabrication d'Helibras. 

Et la concurrence ? 

Bell, qui présentait à FIDAE son nouvel appareil très rustique Bell 505 Jet Ranger X, un hélicoptère léger motorisé par Turbomeca (Arrius 2R), destiné à concurrencer le Robinson R66, revendique une flotte de 1.670 appareils en Amérique Latine. Ces deux dernières années, la filiale du groupe Textron a réussi à vendre plus d'hélicoptères dans cette région que dans aucun autre région dans le monde à l'exception bien sûr des Etats-Unis.

Pour sa part, AgustaWestland, qui a dans son carnet de commandes 180 appareils destinés à des clients latino-américains, présentait l'AW139M, la version militarisée de l'AW139, un hélicoptère bimoteur moyen polyvalent, qui débutait à FIDAE un tour de l'Amérique Latine en quatre semaines.

Enfin, l'Amérique Latine reste toujours une terre d'accueil pour les hélicoptères russes, notamment pour la famille MI-8/17 avec plus de 300 appareils livrés en Argentine, Colombie, Equateur, Mexique, Chili… Et du coup, Russian Helicopters, une filiale d'Oboronprom, voit ses ventes s'accélérer. "La flotte d'hélicoptères russes est en croissance en Amérique latine de 6 % sur les trois dernières années, passant de 385 appareils en 2011 à 409 au début de 2014", a expliqué le patron de Russian Helicopters, Alexander Mikheev.

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Commentaire 1
à écrit le 01/04/2014 à 17:47
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grâce à l'hélicoptère allemand MBB BO 105 maintenant EC 135

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