737 MAX-9 : Boeing reconnaît une « erreur » pour la porte arrachée en plein vol, les avions toujours suspendus

Le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi une « erreur » après l'incident du décrochage d'une porte lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines, qui a entraîné le maintien au sol de dizaines d'avions 737 MAX 9 du constructeur américain.
Après n'avoir livré que 15 avions 737 MAX en septembre, son plus faible total mensuel en deux ans, puis 18 en octobre, le constructeur aéronautique d'Arlington (Virginie) a grimpé à 46 en novembre, puis 44 en décembre, selon des chiffres publiés mardi.
Après n'avoir livré que 15 avions 737 MAX en septembre, son plus faible total mensuel en deux ans, puis 18 en octobre, le constructeur aéronautique d'Arlington (Virginie) a grimpé à 46 en novembre, puis 44 en décembre, selon des chiffres publiés mardi. (Crédits : NTSB)

Cinq jours après le décrochage d'une porte lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines, Boeing a dû se lancer dans un nouvel exercice de contrition pour son 737 MAX. Le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi une « erreur » concernant cette affaire, qui a entraîné le maintien au sol des trois-quarts de la flotte de 737 MAX 9, et entache encore la réputation du constructeur américain et de son avion. Les turbulences engendrées par ce nouveau problème, qui semble s'apparenter à un défaut de qualité dans la production, ne sont pas encore résorbées : l'Administration fédérale de l'aviation américaine (FAA) a décidé que la flotte resterait au sol jusqu'à nouvel ordre.

« Nous allons aborder (ce dossier) en commençant par reconnaître notre erreur », a déclaré le dirigeant lors d'une réunion dans l'usine du groupe à Renton (Etat du Washington), selon des citations transmises par une porte-parole de Boeing. Dave Calhoun a promis de traiter la question « en toute transparence, à chaque étape du processus ». Une transparence devenue indispensable après les dissimulations de la précédente direction qui avaient conduit aux deux accidents mortels du 737 MAX en 2018 et 2019.

« Tous les détails sont importants », a insisté le patron de Boeing, affirmant avoir été marqué par les images du vol d'Alaska Airlines, qui a dû faire demi-tour, vendredi, après l'arrachage d'une porte. Il n'a pas pour autant précisé ce qu'il entendait par « erreur ».

Dave Calhoun a dit s'en remettre au régulateur, la FAA, « pour s'assurer que tous les avions autorisés à voler soient sûrs et faire en sorte que cet événement ne se reproduise jamais ». Et cette dernière n'entend pas se précipiter pour remettre les avions en service. Dans une déclaration transmise à l'AFP, l'Administration fédérale a affirmé que « tous les Boeing 737-9 avec une porte obstruée (resteraient) au sol tant que (elle) n'aura pas établi qu'ils peuvent être de nouveau utilisés ».

« La sécurité des passagers, et non la vitesse (d'exécution des inspections), déterminera le calendrier de remise en service des 737 9 MAX », a déclaré la FAA.

Quelque 171 des 218 avions de ce modèle en service sont concernés par la suspension de vol ordonnée samedi par l'agence.

Le régulateur a aussi précisé que Boeing avait modifié, mardi, les instructions permettant l'inspection complète de la porte, du cadre et des attaches, après avoir reçu des retours concernant les premières consignes communiquées lundi.

« Nous attendons encore les instructions d'inspection et de maintenance de Boeing, et la validation de ces procédures par la FAA », a écrit Alaska Airlines à ce sujet sur son compte X (ex-Twitter). « D'ici là, la flotte (des 737-9) restera au sol. »

Enquête du NTSB

La remise en vol dépendra aussi de l'enquête du NTSB (Conseil national de la sécurité des transports, agence en charge des enquêtes aux Etats-Unis). Les raisons de l'incident survenu vendredi n'ont pas encore été établies, il poursuit ses investigations. Sa présidente, Jennifer Homendy, a annoncé lundi soir n'avoir pas trouvé de boulons parmi les éléments qui se sont détachés vendredi de l'avion d'Alaska Airlines. De nouvelles recherches permettront de « déterminer si les boulons étaient là », a-t-elle poursuivi.

Outre le 737 MAX 9, ce dispositif existe déjà sur d'autres modèles de Boeing, notamment le 737-900ER, lancé en 2006 et qui n'a connu, depuis, aucun incident similaire.

Ce même lundi, la compagnie United, qui possède la première flotte de 737 MAX 9 au monde (79 appareils), a indiqué avoir découvert des « boulons qui nécessitaient d'être resserrés » lors de vérifications sur les portes condamnées de ses 737 MAX 9, les mêmes que celle arrachée vendredi lors du vol Alaska Airlines. Lundi toujours, Alaska Airlines a également révélé avoir détecté des « équipements mal fixés » sur certains de ses appareils de ce type, après des inspections préliminaires.

La compagnie de Seattle (Etat du Washington) a encore dû annuler plus de 100 vols mardi du fait de la mise à l'arrêt d'une partie de ses appareils. Depuis samedi, Alaska Airlines et United ont dû annuler, au total, près de 1.500 vols. Ce nouveau revers, qui fait suite à une série d'autres survenus ces dernières années, intervient alors que Boeing redressait la tête et était parvenu à améliorer ses cadences de production en fin d'année 2023.

Les livraisons en hausse en décembre

Après n'avoir livré que 15 avions 737 MAX en septembre, son plus faible total mensuel en deux ans, puis 18 en octobre, le constructeur aéronautique d'Arlington (Virginie) a grimpé à 46 en novembre, puis 44 en décembre, selon des chiffres publiés mardi.

« Je pense qu'Airbus et Boeing, et certainement Boeing, doivent améliorer considérablement leur contrôle qualité », a déclaré le patron de la compagnie européenne Ryanair, Michael O'Leary, dans un entretien publié mardi par le Financial Times.

Déjà gros client de Boeing, Ryanair a commandé, en mai dernier, 300 avions 737 MAX 10, modèle qui n'a pas encore été certifié par la FAA.

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Commentaires 5
à écrit le 10/01/2024 à 16:33
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Une "erreur" ? Donc, comme dirait Jack Lang, il n'y a pas "mort d'homme", c'est ça ? Un peu léger quand même, enfin peut-être...

à écrit le 10/01/2024 à 7:30
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C'est quand même énorme, c'est pas comme si cet avion n'avait rien à se reprocher !

le 10/01/2024 à 8:28
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Tout le.Monde vole sur Max et seulement la Chine et Inde volent sur A320/321.

le 10/01/2024 à 9:10
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Oui et ?

le 10/01/2024 à 10:11
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@mon pseudo - Ce qui aurait tendance à prouver que les Indiens et les Chinois savent faire la différence entre en fer à repasser et un avion. Ce qui devrait être à la portée d'autres peuples....plus éduqués et plus libres que ces dictatures?

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