Airbus signe le premier contrat de l'A220 (ex C-Series) sur les terres de Boeing

La compagnie américaine Jetblue a annoncé qu'elle avait l'intention de commander 60 A220. Après la commande de Delta qui avait provoqué l'ire de Boeing, il s'agit du deuxième contrat important aux États-Unis.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Regis Duvignau)

Boeing doit l'avoir entre la gorge. Le premier contrat signé par Airbus pour l'A220, le nouveau nom du C-Series de Bombardier, aujourd'hui contrôlé par Airbus, est américain. La compagnie low-cost américaine Jetblue a en effet signé le 10 juillet un protocole d'accord portant sur 60 commandes d'A220-300. Après Delta en 2016, il s'agit de la deuxième compagnie de poids américaine à s'engager sur cet avion d'une capacité de 100 à 150 sièges selon les versions. Et vu la colère qu'avait provoquée chez Boeing la signature de la commande de Delta pour 75 appareils (assortie de 50 options), cette nouvelle commande américaine doit forcément faire grincer des dents à Seattle.

Bataille commerciale

Pour rappel en effet, bien qu'il ne disposait pas d'un avion dans la gamme demandée par Delta, Boeing s'était senti lésé et avait attaqué la commande signée par Delta et Bombardier en accusant le constructeur canadien d'avoir cassé les prix pour rafler le contrat. Et ce grâce aux aides publiques versées par la province du Québec. Boeing avait estimé que Bombardier avait vendu chaque CS100 à 19,6 millions de dollars américains (très loin de son prix catalogue de 79,5 millions de dollars) pour un coût de fabrication de 33,2 millions et affirmé devant l'ITC que "le C-Series n'existerait tout simplement pas sans ces subventions".

L'affaire était allée très loin puisque les États-Unis avaient décidé d'appliquer des droits de douane exorbitants de 220% sur les avions C-Series, avant d'être déjugés en début d'année par la commission du commerce international des États-Unis (ITC). Même sans cette décision favorable, Airbus comptait contourner la menace en installant une chaîne d'assemblage final (FAL) à Mobile, en Alabama (sud-est des États-Unis), où il assemble déjà des A320. Celle-ci est prévue à l'horizon 2020.

Fabrice Gliszczynski

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