Boeing : après de graves incidents, l'agence européenne (AESA) juge que la situation est finalement « sous contrôle »

Après avoir enregistré une série d'incidents atypiques, Boeing redresse la barre. C'est en tout cas ce qu'estime le directeur exécutif de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), Florian Guillermet, au congrès de la Fédération nationale de l'aviation et ses métiers.
Léo Barnier
Depuis plusieurs mois, Boeing connaît une série noire avec la survenue de plusieurs incidents atypiques.
Depuis plusieurs mois, Boeing connaît une série noire avec la survenue de plusieurs incidents atypiques. (Crédits : Jon Nazca)

Boeing va dans le bon sens. Invité au congrès de la Fédération nationale de l'aviation et ses métiers ce jeudi, Florian Guillermet en est convaincu. Le tout nouveau directeur exécutif de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a partagé son optimiste quant aux actions menées actuellement par le constructeur américain pour mettre fin aux déboires connus depuis de longs mois en matière de qualité et de sécurité.

« Aujourd'hui nous considérons que la situation est revenue sous contrôle », a déclaré Florent Guillermet. Il annonce ainsi que le premier plan d'actions mis en place l'an dernier porte ses fruits, avec des actions correctives pertinentes et correctement prises en compte par le constructeur. Et il précise qu'un deuxième plan sera mis en place à partir de fin mai.

« La situation est en train de se stabiliser et va définitivement dans le bon sens », affirme-t-il.

Le patron de l'AESA précise néanmoins que son agence n'est pas chargée directement du contrôle de Boeing, qui est sous la tutelle de l'Administration fédérale de l'aviation américaine (FAA). Il explique que c'est à cette dernière de s'assurer de la bonne mise en œuvre des actions correctives par le constructeur aéronautique. L'autorité européenne se base ensuite sur les informations fournies par son homologue américaine, avec « des contacts réguliers » sur ce sujet, pour établir son opinion.

Florian Guillermet rappelle ainsi le principe de reconnaissance mutuelle entre l'AESA et la FAA, qui préside à la relation des deux agences. C'est notamment le cas en matière de certification d'avions. Il juge que « le maintien de confiance, basé sur un échange d'informations réciproque, permet à nos experts de qualifier le niveau de risque ».

Série noire

Depuis plusieurs mois, Boeing connaît une série noire avec la survenue de plusieurs incidents atypiques, à l'image d'écrous mal serrés en décembre, de la perte d'un bouchon de porte en janvier, de la découverte de nouvelles non-conformités sur les fuselages en février et en mars chez Boeing et son sous-traitant Spirit Aerosystems. Ces événements, qui ont donné lieu à plusieurs enquêtes et audits, laissent entrevoir une profonde dérive sur le plan de la qualité, de la rigueur et donc de la sécurité chez le constructeur américain.

En remontant plus loin, Boeing est dans la tourmente depuis un peu plus de cinq ans, avant même la survenue de la crise sanitaire qui a largement désorganisé le secteur. Il a ainsi dû affronter le crash de deux 737 MAX, des problèmes de qualité à répétition, l'arrêt temporaire de la production des 737 MAX, des suspensions de livraisons pour les 737 MAX et les 787, des retards de certification sur les 737 MAX 7 et 10 et les 777X...

Et récemment, des lanceurs d'alerte ont dénoncé les dysfonctionnements relatifs à la culture de sécurité chez Boeing, dont l'ingénieur Sam Salehpour qui « affirme que la société a ignoré à plusieurs reprises de graves problèmes de sécurité et de contrôle de la qualité lors de la construction des avions 787 et 777 de la société ». Le mal est donc profond, mais l'AESA se montre confiante dans la capacité du géant à se redresser.

Léo Barnier

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Commentaires 3
à écrit le 23/05/2024 à 19:22
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Quelle honte.

à écrit le 23/05/2024 à 19:21
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Il faut y croire...

à écrit le 23/05/2024 à 17:17
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Il n'y a pas que les avions, les américains semblent aussi traverser une période sombre pour leurs chantiers navals entre calendrier surchargé et manque de main d’œuvre qualifiée. Résultat, de gros projets, dont le troisième exemplaire de la classe d...

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